IAM, un autre cinéma
Publié samedi 15 janvier 2011
Dernière modification dimanche 9 mars 2014
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À l’instar de Road, Movie, qui avait d’abord connu un parcours honorable dans les festivals de films internationaux avant de sortir sur les écrans indiens, IAM, le dernier film du réalisateur iconoclaste, Onir, semble suivre un parcours similaire et attend une date de sortie en Inde pour le début de l’année 2011 (probablement fin février).
Le réalisateur, auteur de Sorry Bhai ! ou de My Brother Nikhil, lequel traitait de la question épineuse du rejet social dont sont victimes les malades atteints du VIH, a préféré offrir une reconnaissance internationale à son film, à travers différents festivals, avant de le présenter au public indien, en espérant ainsi se prémunir d’éventuelles critiques de la part des spectateurs ou des critiques de cinéma, lesquels peuvent très vite clouer un film au pilori (ce fut le cas de Dil Kabaddi, stigmatisé d’un cinglant "inapproprié pour le public indien"). IAM est, en effet, un film engagé avec son époque et qui traite de questions sociales propres à cette Inde émergente, qui, sans renier son héritage traditionnel, tente de s’éveiller à la modernité.
IAM se compose de quatre histoires autonomes, dans la tradition du film à sketches, très prisée des cinéastes néo-réalistes italiens et qui revient actuellement sur les écrans internationaux (Paris, je t’aime ; New York I love you ; Chacun son cinéma).
IAM ABHIMANYU, avec Sanjay Suri, Radhika Apte, Anurag Kashyap, entre autres, traite du traumatisme des enfants abusés sexuellement.
IAM OMAR, avec Rahul Bose, Arjun Mathur, Abhimanyu Singh et Mukesh Sawlani, évoque la criminalisation de l’homosexualité dans l’Inde contemporaine.
IAM AFIA, avec Nandita Das, Purab Kohli, Anurag Basu et Manav Kaul, a pour thème le choix d’une femme qui souhaite avoir un enfant par insémination artificielle d’un donneur anonyme.
IAM MEGHA, avec Juhi Chawla et Manisha Koirala, entre autres, évoque l’amitié de deux femmes, l’une hindoue et l’autre musulmane, séparées par les événements de l’histoire troublée du Cachemire des années 1980-1990.
Si les sujets évoqués plus haut ne posent pas problème dans les films occidentaux, on comprend que l’abus sexuel de mineurs, l’homosexualité ou la liberté de choix de la femme, quant à sa maternité, puissent heurter un public habitué à un autre cinéma, qui élude ou évoque de façon édulcorée ces sujets sociaux, et qu’il faille prendre quelques précautions pour amener les spectateurs à regarder et apprécier un film différent.
Onir ne s’est pas seulement contenté de faire sienne la maxime du grand cinéaste indien, Satyajit Ray, selon laquelle un réalisateur est un témoin engagé de son temps, il a aussi fait preuve d’une initiative novatrice quant à la réalisation du sous-titrage en différentes langues. Faisant appel à des volontaires de différents pays pour traduire les sous-titres, le réalisateur les a remerciés pour leur participation au film en les faisant copropriétaires. C’est ainsi qu’une lectrice de Fantastikindia a réalisé la traduction française des sous-titres du film et que votre rédactrice a participé à la supervision et à la correction du sous-titrage de IAM AFIA.
Nous ne manquerons pas de vous tenir informés sur la date de sortie du film, en Inde, et éventuellement d’une exploitation internationale, ou du DVD. En attendant, nous présentons tous nos vœux de réussite à Onir et à son film, IAM.
source : site officiel du film