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Interview de Tiger Shroff

Publié vendredi 21 juillet 2017
Dernière modification jeudi 1er mars 2018
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Par Brigitte Leloire Kérackian

Rubrique Entretiens
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Le fils de l’acteur Jackie Shroff, Tiger Shroff, a hérité de son illustre père pour se lancer devant la caméra, mais son « body language » (comme on dit) démontre son investissement intense dans le body building et la danse. Son vrai prénom est Jai, mais il a choisi Tiger comme nom de scène. Sa mère Ayesha Shroff est à moitié belge et à moitié indienne, et parle le français.

Rompu aux arts martiaux, le premier film de Tiger est Heropanti (2014), où ses exploits physiques ont charmé le public féminin. Dans Baaghi, sa maitrise des arts martiaux, le confirme dans sa position d’acteur de films d’action. En revanche, A Flying Jatt, et son concept de super-héros indien, n’a pas convaincu le public en 2016.
Cependant à seulement 27 ans, la carrière de Tiger progresse. Il a encore quelques années pour s’installer dans l’industrie de Bollywood.

Siddharth Anand qui a réalisé Bang Bang avec Hrithik Roshan a décidé d’acquérir les droits du remake de Rambo, car il a la conviction que l’Inde a besoin d’une figure emblématique puissante. Le cinéma indien s’est trop longtemps compromis dans les romances simplistes, et il pense que les jeunes générations reconnaitront la pureté et l’authenticité de ce personnage.

Les Société de production M ! Capital, Siddharth Anand Pictures, Original Entertainment and Impact Films ont cherché à créer l’événement à Cannes auprès des médias internationaux.

Le futur remake de Rambo par Siddharth Anand (Bang Bang) est officiellement présenté lors d’une soirée dans un des espaces chics qu’offre la croisette. Siddarth Anand a préparé le poster et annonce déjà la couleur : adrénaline à haute dose, puisque luisant de sueur et de boue, le nouveau Rambo - Tiger Shroff a un regard agressif tout en ouvrant le feu sur ses ennemis.
Sur sa page instagram, Silvester Stallone en personne, l’interprète de Rambo, encourage Tiger dans cette voie. Belle preuve de reconnaissance !

Sur le ponton de l’Hotel Majestic Barrière, à Cannes, Tiger Shroff se prête aux interviews pour la promotion en vue de son futur remake.
Sa voix si juvénile contraste avec la fureur de l’affiche de Rambo. Il pause face aux photographes sur le ponton avant de répondre aux questions. Aimable, prévenant, une aisance dans son langage corporel qui dénonce sa maîtrise du sport et de la danse, il m’accueille en français avec un parfait : « Bonjour, comment allez-vous ? » sans aucun accent !

Brigitte Leloire Kérackian : Vous connaissez déjà la France car vous avez tourné un clip à Paris , n’est-ce pas ? ( BEFIKRA avec Disha Patani)
Tiger Shroff : Effectivement, c’était à Paris et j’ai adoré la ville.

BLK : Comment avez-vous eu connaissance du projet de remake de Rambo ?
TS : Les producteurs et le réalisateur connaissaient mon travail et mon expérience en tant que héros de film d’action à Bollywood. Ils cherchaient un acteur remplissant les critères physiques et adepte des arts martiaux : ce qui me correspond ! Pour moi, c’est un rêve devenu réalité ! Je dirais que c’est la légende par excellence dans le domaine du héros de films d’action. Sa célébrité est internationale ! Je ne pouvais pas manquer une telle opportunité.

BLK : Au moment de la préparation du film avec votre réalisateur, comment a-t-il présenté son remake de Rambo ? Est-ce que la psychologie du personnage a été modifiée ?
TS : Les films d’action sont le genre qui attire le plus de public dans le monde entier. L’action est un langage universel. Sylvester Stallone est célèbre internationalement et Rambo est un de ses personnages culte. Tout le monde le connaît.

Le projet a été conçu pour plaire à un public moderne en rajeunissant le scénario. Nous avons fait en sorte de correspondre à l’époque contemporaine, tout en maintenant la structure fondamentale du personnage de Rambo vivante et actuelle.
Les convictions du personnage, ses combats et ses difficultés, les obstacles qu’il a dû surmonter sont plus ou moins comparables. Les émotions aussi sont fidèles au personnage initial, en revanche, le contexte sera différent.
En prévision du shooting du poster, j’ai eu une préparation physique ce qui a permis de faire un test sur ma future apparence dans le film. On m’a dit que ce serait bien de me transformer en Rambo pour un ou 2 mois. Le tournage est prévu en 2018 et la sortie en fin d’année ou peut-être en 2019.

BLK : Pensez-vous que votre remake deviendra une franchise avec des parties successives qui sortiront au fil du temps ?
TS : C’est notre objectif car il y a beaucoup d’histoires potentielles à explorer.

BLK : En tant que superstar de Bollywood, que souhaitez-vous représenter pour le public indien avec ce projet ?
TS : J’aimerais représenter un espoir. En fait, cela pourrait être n’importe qui. Mais si vous vous préparez et avez la volonté de vous approprier ces pensées puis les transformer en action, alors rien n’est impossible ! Je n’ai jamais rêvé en tant qu’enfant que j’arriverai là où je suis arrivé. A partir du moment où j’ai commencé à rêver que je pourrais devenir Michael Jackson, Sylvester Stallone ou Bruce Lee, ces choses se sont manifestées et concrétisées. Donc cela consiste à transformer vos pensées en action. Alors vous mesurez la puissance de cette pensée consciente.

BLK : Est –ce que vous admirez Bruce Lee ?
TS : Je l’admire tellement. C’est mon idole ! Si je fais des films d’action, c’est uniquement grâce à lui ! J’avais 4 ans et je regardais Way of the Dragon (La Fureur du Dragon) à la télévision et, à partir de ce moment-là, ma vie a changé.

BLK : Votre père (Jackie Shroff) est une star de cinéma, en quoi vous a-t-il inspiré ? Il a joué des héros mais aussi des personnages négatifs, accepteriez-vous de tels rôles aussi ?
TS : Bien entendu. Ses débuts ont été très modestes. Il vient de nulle part et est parvenu à une notoriété remarquable. Son parcours m’a beaucoup inspiré. Un jour, je jouerai volontiers un méchant mais pour le moment, le public ne me voit pas physiquement endosser un tel rôle. Ils m’observent et la conclusion est systématiquement : « Tu ne peux pas jouer un rôle de méchant ! Seulement, le garçon héroïque et généreux ! « Pourtant, c’est un défi que j’aimerais relever dans un film puisque j’aime jouer toutes sortes de rôles !

BLK : Comment maintenez-vous votre forme physique ? Quelles sont vos règles d’entraînement et de régimes ?
TS : Depuis mon enfance, j’ai pratiqué des sports et différentes activités physiques. C’est mon style de vie en fait sinon je ne pourrais pas pérenniser ma position dans les films d’action.

BLK : Flying Jatt n’a pas très bien marché au box office. Comment peut-on analyser cet échec ?
TS : Je ne sais pas si la date de sortie était inadaptée, ou bien si le moment de l’année n’était pas bien choisi. A notre époque, quand vous créez un film de super héros, le public a des attentes très élevées puisqu’il connaît déjà les Avengers, Captain America, etc…. En Inde, nous n’avons pas le budget pour atteindre ce niveau pour le moment en effets spéciaux ou imagerie de synthèse (CGI , Computer Gererated Imagery) . A l’exception de Baahubali bien sûr. A moins d’avoir des ressources financières colossales, je ne recommanderai pas de créer un super héros de nos jours.

BLK : Pensez- vous que Rambo intégrera des effets spéciaux ?
TS : C’est possible mais les scènes d’action seront à l’état brut. Très réalistes avec un style distinct ! Pour certaines scènes sophistiquées, il peut y avoir des effets sinon je pense que non.

BLK : Quelles sont les scènes les plus importantes ou émotionnellement compliquées que vous ayez tourné dans votre carrière ?
TS : Dans Baaghi, nous avions des scènes où la tension atteignait son apogée quand, en haut d’un immeuble, je combattais quasiment une armée d’agresseurs pour protéger mon héroïne. Le rôle exigeait de conserver une tension physique et mentale extrême. L’intensité psychique et émotionnelle était bien plus rude à conserver que la tension physique. Il m’a fallu faire des efforts pour entretenir cette intensité psychique pour toute la séquence de ces combats. J’avoue que c’était émotionnellement épuisant. Mon entraîneur était indien car le film montre la compétition entre les arts martiaux indiens et les arts martiaux chinois.

BLK : Quels sont vos nouveaux projets ?
TS : Nous proposons un hommage à Michael Jackson, un film de danse intitulé Munna Michael, très musical. Il sortira dans un mois environ et je danse à la manière de Michael Jackson. Les répétitions étaient donc bien différentes de mes autres films.


Propos recueillis et traduits de l’anglais par Brigitte Leloire Kérackian

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