Kambakkht Ishq
Publié vendredi 26 juin 2009
Dernière modification lundi 13 juillet 2009
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◀ | Let’s Dance |
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Rien de bien original et de nouveau malheureusement pour cette BOF d’Anu Malik dont la production est certes très propre (trop ?), mais laisse un goût d’inachevé assez désagréable. Il s’agit de la troisième composition de l’année pour l’auteur de Main Hoon Na ou Border (entre autres) après Victory et Chal Chala Chal. Ces deux dernières étaient complètement ratées. Sans aspérités, banale, Kambakkht Ishq n’est cependant pas inécoutable. C’est un bon point. Le sentiment général reste celui d’une forme de musique au kilomètre, artificiellement gonflée (chaque titre a droit à son remix) dont aucun titre ne surnage réellement.
Ça commence pourtant plutôt pas mal, même si on pouvait s’attendre à plus d’impact, avec Om Mangalam. Accessible, ultra-commercial mais pas aussi efficace qu’il le voudrait, Om Mangalam reste néanmoins agréable à écouter dans son registre dance, même si le refrain et ses paroles en anglais l’orientent rapidement vers une forme de facilité. Sa courte durée le sauve cependant de la redite. On pourra s’amuser du petit scratch d’ouverture avant l’entame des premières paroles façon bande-son vintage et vinyl "scratché". Le son reste assez froid (synthé, boîte à rythme minimaliste) tandis que les voix de RDB, un collectif DJ punjabi tentent de pousser l’ambiance festive à son maximum. Le mélange dance/punjabi (sans les arepa ce qui est quand même un comble) fonctionne à moitié. C’est aussi le problème d’Anu Malik avec ses dernières compositions. Il se repose beaucoup sur les autres. Pritam le fait aussi, il va jusqu’à reprendre des mélodies qui ne sont pas les siennes pour les réorchestrer, mais il signe aussi des morceaux très personnels.
Lakh Lakh verse aussi dans la tonalité punjabie/dance avec plus ou moins de bonheur, pour ce qui reste aujourd’hui un passage quasi obligé pour une BOF qui se respecte. A l’inverse d’Om Mangalam, on sent plus d’implication dans le rythme et la voix de Neeraj Shridhar dans cette chanson, même si elle n’atteint pas les grands moments chantés par Labh Janjua. S’appuyant sur les dhols et la boîte à rythme, la composition offre aussi une jolie place à l’harmonium. Néanmoins on reste dans une forme classique et rien ne surnage véritablement. L’utilisation de la batterie telle quelle peut-être perçue sur un titre comme Oy ! sur la BOF éponyme semble loin d’être la préoccupation première ici.
Bebo donne l’occasion de réentendre Alisha Chinoi qui avait marqué son retour en fanfare en interprétant Kajra Re sur la BO de Bunty Aur Babli. Bebo paraîtra beaucoup plus léger voire anecdotique par rapport à la chanson précitée qui non seulement imposait une voix aux modulations assez extraordinaires (l’intro et tout le final avec l’accélération rythmique époustouflante), mais surtout ne reposait pas uniquement sur un tempo de dancefloor. Bien que Bebo soit un morceau romantique on reste loin de la beauté simple d’Aaja Milke par exemple ou Khuda Jaane. Surtout, Bebo semble être resté coincé dans les années 90, emprisonné dans un son qui aujourd’hui sonne vieillot.
Kambakkht Ishq apporte sa petite touche de fantaisie, mais là encore rien de très mémorable en dépit de la présence d’une Sunidhi Chauhan qui n’en finit plus de poser sa voix, avec une chanson en hindi sur deux, et pas mal de titres, de plus en plus dorénavant sur les BOF du sud, que ce soit à Chennai ou Hyderabad. Principal problème du titre : une composition qui semble en pilotage automatique, ultra-répétitive au bout d’une minute.
Kyun interprété par Shreya Ghoshal et Shaan dévoile une voix malheureusement trop couverte par la musique qui est mal mixée. Une déception de plus.
Une BOF sans inspiration qui frôle le ratage tout en proposant à de rares occasions une certaine idée du tube immédiat, toutefois trop trop ancré dans sa période de sortie (qu’en retiendra-t-on dans six mois ?).
Pour se rappeler aux meilleures compos d’Anu Malik on pourra réécouter avec plaisir celle de Maan Gaye Mughal-E-Azam, qui dans le genre du mélange techno/dance/ghuzal proposait bien plus et se montrait plus ambitieuse.
Année : 2009