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Kapoor & Sons


Bande originale

Kar Gayi Chull
Bolna
Saathi Rey
Let’s Nacho
Buddhu Sa Mann

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La critique de Fantastikindia

Par Nady - le 30 août 2016

Note :
(7/10)

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Lorsque la famille indienne est au bord de la crise de nerfs !
Kapoor & Sons, est un film familial qui expose les relations conflictuelles et les non-dits de manière subtile, en n’oubliant aucun de ses personnages.

Lorsque Amarjit Kapoor, le grand-père de la famille Kapoor, fait soudainement une crise cardiaque, Rahul (Fawad Khan) à Londres et Arjun (Siddarth Malhothra) regagnent en urgence leur Coonoor natal pour que la famille soit au complet autour de l’aîné. C’est l’occasion de retrouvailles avec les parents, mais aussi entre ces deux frères rivaux. Malheureusement, loin de l’apaisement dont il rêve, Amarjit assiste impuissant au délitement de sa famille, en proie à des tensions perpétuelles. Il nourrit le rêve de prendre une photo de famille où tout le monde sourirait et serait heureux, une photo où serait écrit « Kapoor & fils, depuis 1921 ». Rishi Kapoor incarne à merveille ce grand-père un brin facétieux qui entretient une belle complicité avec Rahul et Arjun.

Les tensions rejaillissent très vite entre Rahul, l’aîné à qui tout réussit, auteur d’un best-seller et dont l’avenir semble tout tracé, et son cadet — Arjun — qui cherche sa voie et tente de sortir de l’ombre de son frère brillant. En quête de reconnaissance aux yeux de sa mère, si fière de Rahul, fils prodige, on perçoit l’amertume de celui qui rêve aussi d’embrasser la carrière d’écrivain et d’aller enfin au bout de ce qu’il entreprend.
Cette rivalité est ravivée lorsque la belle Tia (Alia Bhatt), une voisine, fait irruption dans leur vie. Rayonnante, elle apporte une touche de fraîcheur, d’humour et de légèreté malgré la pesanteur de son passé. Bien qu’entourée, elle aussi semble très seule, et se lie très vite avec Arjun et Rahul. Les deux frères rivaux et complices à la fois, se révèlent au fil du film sous un jour différent ; Arjun est plus mature qu’il n’y paraît et le personnage de Rahul est moins lisse qu’on ne le croit.

L’ambiance électrique, orageuse qui règne au sein de la famille Kapoor contraste avec la quiétude de Coonoor, ville du Tamil Nadu, dont se dégage une atmosphère douce et apaisante, où le temps semble s’écouler au ralenti. Les disputes, les crises de colère et les réactions des personnages traduisent bien les sentiments de chacun et apparaissent comme authentiques, ce n’est pas surjoué. On plonge directement dans l’intimité — et le linge sale — de cette famille écorchée, où l’amour est pollué par des rancœurs, des mensonges et des rivalités. Chaque personnage a ses peines, chacun souffre à sa façon et semble seul, démuni, isolé. Il y a des moments heureux, de complicité, de tendresse et de partage comme une soirée où tout le monde chante ensemble, mais ceux-ci sont très vite rattrapés par des ressentiments, laissant au spectateur une impression de doux-amer. C’est ce qui rend aussi réaliste le film : la complexité et la profondeur de ses personnages.

Par ailleurs, le film a le mérite de soulever la question de l’homosexualité, bien que le sujet soit effleuré timidement de façon, il faut l’admettre, assez attendue. De manière générale le scénario n’est pas très surprenant, on retrouve des ficelles classiques, comme la rivalité entre frères, le triangle amoureux, les crises au sein du couple, des sujets dont Bollywood s’empare souvent. Seulement, le réalisateur Shakun Batra parvient à bien équilibrer le tout sans tomber dans l’excès ou le déjà-vu. Comme dans Ekk Main Aur Ekk Tu, son film précédent, il parvient à créer une atmosphère autour de ses personnages, et à créer des liens qui semblent très vite naturels à l’écran. Nul besoin d’expliciter le passé des personnages, on plonge dans leurs histoires individuelles petit à petit, en découvrant les cicatrices que celles-ci ont laissées.

Le jeu des acteurs aide beaucoup également, avec des performances touchantes, notamment celle de Sunita Kapoor qui parvient à communiquer l’ambivalence de ses sentiments : entre nostalgie d’un passé harmonieux et uni, et la rancune présente envers son mari dont les mensonges la font souffrir et la freinent dans sa volonté d’entreprendre et de travailler… Cette mère digne, souffre également d’assister à la rivalité tangible qui s’envenime entre ses deux fils, rivalité qu’elle a nourrie sans s’en rendre compte.

La bande-originale du film est plaisante sans être incroyable, vous ne pourrez pas vous empêcher de danser avec Kaar Gayi Chull qui offre un moment de légèreté au spectateur, tout comme à Arjun qui s’échappe des tensions et de la pesanteur du foyer familial. Pour danser il y a aussi Buddhu Sa Mann, la chanson d’anniversaire, plutôt sympa ! Bolna, interprétée par Alia Bhatt elle-même, vous restera en tête. Par contre Let’s Nacho, qui clôt le film arrive comme un cheveu sur la soupe et n’est pas extraordinaire.

Kapoor & Sons est donc un film qui porte sur les relations entre frères, entre parents-enfants, ainsi que les difficultés du mariage. Le film révèle, sans fard, la complexité et les paradoxes des liens familiaux avec une grande justesse. Le film sait émouvoir sans pathos ni moments larmoyants. Il est davantage doux-amer, un peu comme la vie, et oscille entre légèreté et moments plus graves. Dans l’ensemble c’est une bonne surprise que nous offre le réalisateur !

Bande-annonce

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