Ma marche avec les camarades
Publié vendredi 12 février 2016
Dernière modification vendredi 14 octobre 2016
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Le procès en outrage contre l’écrivaine et activiste Arundhati Roy, ainsi que sa possible incarcération dans une affaire qui déshonore la justice indienne [1], est l’occasion de revenir sur une auteure exceptionnelle et sur l’un de ses textes les plus polémiques.
En 2010 Arundhati Roy s’est rendue dans des circonscriptions interdites du centre de l’Inde à la rencontre de la guérilla naxalite. Après cette expérience elle a publié « Ma Marche avec les camarades » dans l’hebdomadaire Outlook Magazine de New Delhi, un acte humaniste de bravoure littéraire, forcément partisan, pointant les zones d’ombre du « miracle indien ». Un texte riche qui mérite, au préalable, quelques précisions sur l’auteure et sur le conflit en cours dans le « corridor rouge ».
Elle pourrait cumuler tous les titres de noblesse, ainsi que ceux des pires infamies, c’est selon : antimilitariste convaincue (portant atteinte à la sécurité de l’État) ; pourfendeuse des dérives néolibérales (indifférente au progrès national) ; critique acerbe des réseaux tentaculaires du BJP [2] désenchantée par les failles de la démocratie indienne)… Quoi qu’il en soit, et n’en déplaise à ceux atteints par sa plume, Arundhati Roy s’est imposée ces dernières années comme la voix contemporaine — dérangeante et provocatrice — d’une nouvelle conscience indienne.
Celle qui dans les années 80-90 donnait encore des cours d’aérobic et écrivait des scénarios pour téléfilms — jouant même aux côtés du tout jeune et inconnu Shah Rukh Khan [3] — est devenue plus qu’une écrivaine à succès ou une essayiste de renom… Elle est, soyons solennels, une femme engagée dans une Inde qu’elle veut en ébullition.
Arundhati Roy s’est fait connaître dans le monde littéraire avec la publication de son premier roman Le Dieu des Petits Riens (1997), qui lui valut d’obtenir la même année le Booker Prize : une des plus prestigieuses récompenses littéraires du Royaume-Uni était alors attribuée à l’un des regards les plus lucides sur la réalité indienne ; on pouvait y mesurer, déjà, la portée de son engagement, la force de ses convictions.
Depuis, elle a délaissé le roman et la fiction pour n’écrire que des textes de combat. Elle est devenue une militante indéfectible contre l’extrémisme religieux, critiquant les essais nucléaires dans le désert du Rajasthan, sillonnant l’Inde pour dénoncer les méga-projets miniers et les barrages destructeurs, ainsi que leurs, inévitablement tragiques, déplacements forcés de populations.
De l’insurrection de Naxalbari au « Corridor rouge »
C’est en 1967 dans le village de Naxalbari (Bengale-Occidental) que la guérilla naxalite a vu le jour dans le cadre d’un mouvement tribal et paysan contre l’accaparement des terres par des propriétaires fonciers. Cette « jacquerie » représente l’étincelle d’une vaste rébellion qui, écrasée dans un premiers temps, est parvenue à s’étendre aujourd’hui à non moins de seize États de l’Inde, dans un total de 195 districts, soit 30% du territoire indien allant de la frontière népalaise jusqu’à l’Andhra Pradesh ! C’est le « Corridor rouge ».
C’est cette présence territoriale, contestataire de la souveraineté étatique, doublée de liens transnationaux avec les maoïstes népalais et les Tigres tamouls, qui a fait dire en 2006 à l’ex-premier ministre Manmohan Singh (Parti du Congrès, centre gauche) que l’insurrection naxalite était la « plus grande menace pour la sécurité intérieure de l’Inde ».
Mais le naxalisme n’est pas qu’une insurrection de plus caractérisée par des manifestations de violence révolutionnaire. Son histoire accidentée s’inscrit à la croisée des chemins des mouvements sociaux paysans et de l’histoire torturée de la gauche communiste révolutionnaire indienne. L’un des fondateurs du mouvement, Charu Mazumdar, propriétaire terrien progressiste, communiste maoïste radical, synthétise à lui tout seul les espoirs, les contradictions et les échecs du mouvement.
Ainsi, cette guérilla s’est surtout enracinée dans des régions héritières d’un demi-siècle de luttes agraires (Bihar, Andhra Pradesh,…), d’ailleurs précédées de nombreux soulèvements pendant la période coloniale. Mais le naxalisme est également le résultat de scissions partisanes et de divisions doctrinaires à l’intérieur du Parti communiste indien (PCI) : déchirures d’ordre théorique ravivées par des problématiques relatives à la politisation des basses castes, ainsi que par les revendications des adivasis [4], préoccupés par les questions d’accès à la propriété de la terre [5].
La réactivation du mouvement naxalite dans les années 2000 correspond au réveil dévastateur du géant indien. La guérilla dit lutter contre la « malédiction des matières premières », qui porte avec elle son lot d’expropriations, de déforestations… dont dépend en grande partie l’essor macroéconomique de l’Inde. Dans le district du Dantewara (Chhattisgarh), où Arundhati Roy s’est rendue, 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté… or, le Chhattisgarh assurerait à lui tout seul 30% de la production national d’aluminium, 27% de la production d’acier et 16% de la production de fer !
En février 2010 Arundhati Roy est allée à la rencontre des combattants naxalites dans les jungles du Chhattisgarh [6]. Dans cet État — en état de guerre — elle s’est rendue au « Pakistan », le territoire du district du Dantewara contrôlé par la guérilla maoïste, encerclée elle-même par l’armée… Un territoire donc aussi en état de siège, une sorte d’état limite, aux limites de l’État.
Face à la négation du conflit par l’État indien l’auteure nous narre, dans ce long article, le récit — tragicomique — de son aventure journalistique militante à l’intérieur d’un monde parallèle.
Car, en effet, c’est bien un monde sens dessus-dessous qu’elle nous présente : un monde où le peuple est devenu l’ennemi de l’État ; où l’hindouisation forcée permet aux propriétaires terriens convertis de « devenir brahmanes » (sic) ; où le simple fait de rester chez soi est une dangereuse activité terroriste ; où des déclarations intempestives de guerre font monter en flèche et descendre en trombe les actions des compagnies minières ; où le même village peut être brûlé 22 fois… où l’injustice enracinée, institutionnalisée, donneraient envie d’hurler « Gandhi prend ton fusil ! ».
C’est le récit d’une société à l’envers, renversée, déréglée, où les régulations publiques font le jeu des dérégulations privées. Comme si on voulait à tout prix détruire ce monde rural atrophié pour propulser l’Inde — à marche forcée — dans le chemin d’une industrialisation triomphante.
Alors, nous dit Roy l’inconvenante, contre le maoïsme anachronique le gouvernement propose le « mou-ïsme » des jours futurs. Communiquant en langue de sigles, il passe avec les compagnies minières des MOU (« Protocoles d’entente »), légalisant l’exode forcé des populations tribales… quand elles ne sont pas simplement chassées, opportunément, dans le cadre de l’Opération « Green Hunt » [7].
C’est un monde à l’envers, mais aussi un monde que l’on voudrait renverser, un peuple que l’on voudrait mettre à terre au service d’intérêts nécessairement plus élevés. Et Arundhati Roy nous décrit tout cela avec le sens de l’humour qui la caractérise, et que seuls possèdent ceux qui nous parlent des pires tragédies, comme pour conjurer ces histoires qui brisent le cœur. Peut-être une stratégie pour ne pas basculer dans le désespoir ou sombrer dans le chagrin.
Allant à la rencontre des hommes et des femmes engagés dans un conflit armé d’une durée et d’une violence singulières, l’auteure rend — avec sa verve irrévérencieuse — leur histoire beaucoup plus humaine. Son récit, éclaté, cousu et décousu, au fil des réflexions qui vont et viennent dans les longues nuits en file indienne à suivre les combattants, est le poignant témoignage d’une réalité humaine méconnue et occultée.
Bien qu’on décèle, le long du récit — et malgré l’auteure — une fascination pour l’enthousiasme et la détermination maoïstes, Arundhati Roy n’est pas pour autant naïve sur les naxalites, ni sympathisante de l’insurrection armée [8]. Au contraire, elle semble déplorer un Chhattisgarh devenu un laboratoire insurrectionnel et contre-insurrectionnel, signalant avec regret la facilité avec laquelle la discipline révolutionnaire peut aussi devenir brutalité guerrière.
Dès lors, effleurant la question des protagonistes et des stratégies du conflit, l’auteure opère une distinction intéressante — sans que cela soit pourtant explicite — entre naxalisme et maoïsme. C’est par l’indéfinition du maoïsme qu’elle esquisse la particularité de la rébellion naxalite d’aujourd’hui : sans tomber dans le primitivisme Roy met en avant la primauté des appartenances tribales sur les enjeux idéologiques. Nous serions avant tout en présence de villageois « tribaux », ordinaires, engagés dans un conflit armé contre une modernité vorace. Le maoïsme ne serait qu’un — vague — support référentiel et organisationnel dont le principal attrait demeure le respect des populations pauvres et discriminées [9].
Maniant le langage de la justice sociale les grandes luttes et victoires du « Parti » sont alors d’avoir (re)négocié les prix dérisoires des productions agricoles, de protéger les canaux d’irrigation durement bâtis, et d’avoir mis en place des gouvernements populaires — les Jantana Sarkars. Un véritable travail politique d’amélioration du niveau de vie des populations.
Mais Roy ne nous décrira ni l’ingénierie révolutionnaire, ni l’organisation sociale des territoires libérés, et encore moins le fonctionnement de ces Jantana Sarkars. Nous en saurons très peu sur la sociologie des « camarades » et sur les contradictions internes à la guérilla. Aussi partiel — et partial — soit le récit chaque ligne est criante d’importance, car chacune d’entre elles témoigne contre l’indifférence généralisée vis-à-vis du conflit en cours.
Bien que présenter une identité entre maoïsme et féminisme relève plus d’une simplification outrancière que d’une réalité objective, il n’est pas moins vrai que nombreuses sont les femmes qui se sont engagées dans la guérilla naxalite à la recherche d’un refuge contre les violences de genre, ou simplement pour échapper à l’ordre des sociétés traditionnelles et patriarcales.
D’après Arundhati Roy la moitié de la guérilla naxalite serait composée de femmes, et ces camarades féminines représenteraient aussi 50% de ses cadres [10] ! La guérilla serait vue comme un lieu de libération pour les femmes, et le compagnonnage guerrier comme une entreprise libératrice d’affirmation individuelle et sociale [11].
Plus important encore, le combat des femmes naxalites est double : Il ne s’agit pas tant de lutter pour leurs droits, mais également de travailler pour que le Parti intègre l’égalité hommes-femmes comme le rêve d’une société plus juste. Dès lors, il est question de pousser la guérilla à faire face non seulement à ses contradictions internes, mais aussi « intimes » : affronter le mariage forcé, la quarantaine imposée aux femmes réglées, les violences domestiques, etc.
Cependant, la tendresse affectée qu’éprouve l’auteure pour les camarades Narmada, Saroja, Kamla, Maase — dont la tête et les corps sont mis à prix [12] — nuit à l’entreprise de l’article par son manque de profondeur et de nuance.
Tout se passe comme si le but de l’auteure était de se voir confier leur douleur, plutôt que de faire une analyse distanciée de leur engagement [13]. Son passage par le monde du cinéma se fait sentir, et le scénario est trop émotif pour être tout à fait juste. Des sujets plus subtils comme la mixité sexuelle, les réseaux affectifs entre combattants, le mariage révolutionnaire, le Parti comme autorité familiale [14], auraient mérité aussi d’être traités.
Les mots d’Arundhati Roy transcendent et dépassent la « question » naxalite. Ces mots, griffonnés à la belle étoile dans les forêts du Dandakaranya, interrogent les fondements même de la démocratie indienne, ils tendent un miroir aux Indiens et au lecteur, pour que détourner le regard ne soit plus une issue — quand bien même on serait en désaccord avec l’idéologie naxalite.
Sans valider le recours aux armes comme réponse à des situations extrêmes, Roy critique néanmoins une Inde qui agit en puissance coloniale prédatrice sous couvert du « masque bienveillant de la démocratie ». Elle assène ses mots, phrase après phrase, contre la démesure — l’hubris policier — d’une puissance émergente, soumisse, d’après elle, au « fondamentalisme hindou et [au] totalitarisme économique ».
Exemple dévastateur de cette « guerre coloniale » : les Salwa Judum (« Chasse purificatrice »), milices paramilitaires armées par les pouvoirs publics et financées par les entreprises privées. Spécialisées dans la destruction des villages, elles démantèlent aussi les solidarités familiales et tribales par le dévoiement des populations [15]. Alors que le feu insurrectionnel brûle dans le pays depuis plus de 40 ans l’État indien risque ainsi, si ce n’est déjà fait, de devenir le fossoyeur de son propre état de droit. Pire, dans ce conflit extrême les adivasis deviennent non plus des victimes mais le terrain du combat, une prise de guerre qu’il convient de prendre à tout prix [16].
Malgré son ton élégiaque l’auteure militante parvient à briser les murs de l’indifférence tout en assumant le risque de l’essentialisation manichéenne des acteurs en combat. Mais, cette « dyslexique directionnelle » perdue dans le maquis naxalite — et qui peut nous perdre dans ses longues descriptions — assume son discours partisan et compatissant, sans chercher à nous duper.
Où seraient ces gens-là sans leurs 30-40 ans de « guerre prolongée » ? — s’interroge Arundhati Roy… Car ce ne sont pas tant les naxalites/maoïstes qu’il s’agirait de (a)battre, il serait plutôt question de soumettre leur insupportable « modèle alternatif » : ils ont développé un État dans l’État, une contre-société… et ils pourraient faire plus, ils rêveraient de faire beaucoup plus.
Nous pouvons lire ce texte pour découvrir Arundhati Roy, nous pouvons le lire parce qu’il nous parle de l’Inde — de ses parts d’ombre à la couleur rouge sang —, nous pouvons le lire parce qu’avant de pousser à la révolte il incite à la réflexion. Mais nous pouvons aussi le lire parce qu’on apprend qu’au fin fond des jungles du Chhattisgarh, dans un climat de guerre civile, des hommes et des femmes, les armes à la main, regardent dans un ordinateur portable — comme nous l’avons nous mêmes fait — Mother India… et qu’ils sont certainement aussi bouleversés que nous l’avons été.
Fiche bibliographique
Titre : « Ma marche avec les camarades »
Titre original : « Walking with the Comrades »
Auteur : Arundhati Roy
Traduction : Traduit de l’anglais par la section belge de la Commission pour un Secours rouge international
Date de parution : Mars 2010
Édition : Publié originellement dans l’Outlook Magazine de New Delhi
[1] L’écrivaine est accusée d’entrave à la justice suite à la publication d’un article dans lequel elle apporte son soutien à G.N. Saibaba, professeur de littérature à l’université, séquestré par la police et emprisonné en vertu des lois antiterroristes. Saibaba a été arrêté pour avoir des « liens » avec la guérilla maoïste après qu’il ait dénoncé l’opération « Green Hunt », conduite contre la guérilla naxalite. Handicapé à 90% il ne dispose pas de conditions de détention qui prennent en compte sa santé délicate, qui se dégrade de jour en jour.
[2] Bharatiya Janata Party, « Parti du peuple indien », droite nationaliste hindoue.
[3] En 1989 elle écrit pour Pradip Krishen le scénario d’In Which Annie Gives It Those Ones qui sera récompensé avec le National Film Award du meilleur scénario. Elle y jouait un second rôle accompagnée d’un trop discret Shah Rukh Khan (son accident capillaire vous sautera aux yeux), ainsi que de Roshan Seth (le maléfique premier ministre du jeune maharadja dans Indiana Jones et le Temple maudit).
[4] Terme générique désignant les « peuples tribaux » reconnus par la Constitution. Ils bénéficient de politiques de « discrimination positive », mais demeurent largement aux marges de la société et du développement du pays.
[5] Pour preuve les cas de détresse individuelle (le nombre accru de suicides de paysans sans terres et/ou surendettés) et les explosions collectives (rebellions tribales et insurrections armées) dans tout le pays. La « révolution verte » a aiguisé les conflits pour la terre, elle a surtout bénéficié aux grands propriétaires terriens (les zamindars) alors qu’elle était censée les faire disparaître. Notons qu’entre 1997-2008 il y aurait eu 199 132 cas de suicide paysan dans tout le pays.
[6] Arundhati Roy refuse de parler de « terrorisme » pour qualifier aussi bien les actions que les combattants naxalites. Ceux-ci ne font d’ailleurs pas partie de la liste d’organisations considérées comme terroristes par le Conseil de l’U.E.
[7] Offensive gouvernementale militaire et paramilitaire, lancée en 2009, contre les naxalites dans le « Corridor rouge ».
[8] Roy questionne avec intelligence, la fétichisation de la violence et de la martyrologie révolutionnaires prônées par C. Mazumdar. Nonobstant, il aurait été prudent d’insister plus sur les dérives naxalites d’aujourd’hui : recrutement de mineurs, « marché de la protection », tribunaux populaires, arrangements avec les compagnies minières.
[9] Le politologue Christophe Jaffrelot parle, lui, d’une « vernacularisation » ou « plébéianisation » du mouvement maoïste, qui passe notamment par le renouvellement de ses cadres. Reste à savoir si l’opposition intelligentsia/masses demeure encore opératoire quand, par ailleurs, on a difficilement accès à ces régions-là.
[10] Bien qu’il n’existe pas de recensement, ces chiffres-là ne semblent pas éloignés de la réalité. A titre de comparaison les recrues féminines du People’s Liberation Army (PLA) du Népal constitueraient près de 30% de la guérilla.
[11] Permettant aux femmes par exemple d’« avoir de la viande et des œufs » ou de « grimper aux arbres » (sic).
[12] Quand elles ne sont pas en plus victimes de viols collectifs et de mutilations sexuelles.
[13] « Après avoir brûlé le village, le bataillon Naga a arrêté Lukki et Sukki et une autre fille, les ont violées collectivement et les ont tuées. ‘‘Ils les ont violées sur l’herbe’’ dit Rinki, ‘‘mais quand ça a été fini il ne reste plus d’herbe’’ ».
[14] Comme le note Laurent Gayer tout n’est pas rose chez les naxalites : certaines combattantes feraient le choix de se marier avec leur agresseur sexuel (maoïste ou non)… pour se protéger de la prédation sexuelle de leurs propres camarades masculins.
[15] Ce sont des cas dramatiques et fratricides de « double recrutement forcé » : dans la même famille un enfant rejoint la guérilla et l’autre les groupes militaires ou paramilitaires.
[16] L’auteure évoque la possibilité d’un génocide. Notons que la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l’ONU définit celui-ci, entre autres, comme la « Soumission intentionnelle [d’un] groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ».
Bibliographie complémentaire :
Sur les naxalites
GOUVERNEUR Cédric, « En Inde, expansion de la guérilla naxalite », Le Monde diplomatique, décembre 2007, p. 18-19 ;
JAFFRELOT Christophe, « L’Etat face au défi maoïste en Inde », Etudes du CERI, n°175, juin 2011, p. 1-38 ;
JAOUL Nicolas, « Chapitre 1 : Les naxalites du Bihar, entre les armes et les urnes », in GAYER Laurent et JAFFRELOT Christophe (dir.), Milices armées d’Asie du Sud, Paris, Presses de Sciences Po, 2008, p. 39-68
RACINE Jean-Luc, « Géopolitique de l’agriculture indienne. », Hérodote, 1/2015, n°156, p. 29-49
SHAH Alpa et al., « La lutte révolutionnaire des maoïstes continue en Inde », Mouvements, 2014/1, n° 77, p. 57-75 ;
Sur les violences de genre
GAYER Laurent, « Faire l’amour et la guerre. Le problème des « relations physiques » au sein de la People’s Liberation Army (PLA) du Népal », Politix, 3/2014, n°107, p. 85-115 ;
ROY Srila, « Revolutionary Marriage : On the Politics of Sexual Stories in Naxalbari », Feminist Review, 2006, n°83, p. 99-118 ;
SOUCAILE Alexandre, « Promettre le viol : milices privées contre guérilla maoïste dans l’Etat du Bihar (Inde) », in BRANCHE Raphaëlle et VIRGILI Fabrice (dir.), Viols en temps de guerre, Paris, Editions Payot & Rivages, 2013, p. 153-169
Note sur la traduction :
Fondé dans les années 1920, le Secours rouge international (SRI) était une organisation politique et caritative affiliée à l’Internationale communiste, un pendant « soviétique » à la Croix rouge internationale. Il a notamment joué un rôle actif du côté des républicains pendant la Guerre civile espagnole. Dissous dans les années 1940 le SRI a tenté à maintes reprises de se refonder, sans véritable succès. Ce n’est qu’en 2000, après un long processus, que voit le jour la Commission pour un Secours rouge international. Sa section belge étant une des plus actives elle œuvre à la « solidarité communiste et prolétarienne » et au « soutien aux prisonniers politiques révolutionnaires ».