Nandha
Langue | Tamoul |
Genre | Drame |
Dir. Photo | R. Rathnavelu |
Acteurs | Surya, Laila Mehdin, Rajkiran, Saravanan, Rajshree, Karunas |
Dir. Musical | Yuvan Shankar Raja |
Paroliers | Pa. Vijay, Na. Muthukumar, Palani Bharathi, Pulamaipithan, Aandaal, Thamarai |
Chanteurs | Anuradha Sriram, Malgudi Subha, Unnikrishnan, Maestro Ilaiyaraaja, Rajalakshmy, Madhumitha, S. P. Balasubrahmanyam |
Producteurs | Ganesh Raghu, Karthik Radhakrishnan, Venky Narayanan, Rajan Radhakrishnan |
Durée | 126 mn |
A Rameshwaram, un père de famille alcoolique, infidèle et violent lève la main une fois de trop sur la mère sourde et muette de Nandha. Dans la rage du moment, ce dernier tue son père, sous les yeux de sa mère, horrifiée par le sourire satisfait de son fils. Envoyé dans un centre d’incarcération juvénile, il grandit seul sans jamais revoir sa famille. A sa sortie, bien décidé à repartir de zéro, il cherche le pardon de sa mère. Rejeté une fois de plus, il trouve refuge auprès de Periyavar, le parrain local au grand coeur, qui le prend sous son aile et le considère rapidement comme un fils.
Bala délivre un premier film à tout petit budget, Sethu, qui fut le succès surprise de 1999, le plaçant comme LE réalisateur tamoul à suivre. C’est donc sans surprise que le monde du cinéma attend avec impatience le second opus du jeune réalisateur. Si dans son premier film il prend un acteur quasi inconnu à l’époque pour le mettre en pleine lumière (Vikram), dans Nandhaa, il engage Surya à la jeune carrière prometteuse pourtant en mal de rôle intéressant et innovant.
Marque de fabrique du cinéaste il demande à ses acteurs une transformation physique radicale, rasant et mettant même des lentilles bleues à Surya.
Les thèmes chers au coeur du cinéaste, qu’il développera tout au long de sa filmographie, se retrouvent dans Nandha, une certaine volonté de réalisme, une préférence nette pour les milieux ruraux, l’obsession de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas ou peu. Bala fabrique décidément un cinéma pointu tout en sachant rester commercial, attractif et lisible par le plus grand nombre, une véritable prouesse.
Ici il reprend un thème assez commun dans les productions indiennes, la relation mère-fils mais la traite de façon unique. Le spectateur suit Nandha dans sa quête désespérée d’appartenir à une famille, de se sentir aimé et protégé. C’est l’une des rares fois dans le cinéma tamoul, si ce n’est la seule fois, où la figure maternelle est loin, très loin d’être déifiée. Elle n’est pas exempte de fautes, elle n’est pas la douceur incarnée et inspire même la colère à son fils, et par là, même au specateur. S’il est aussi loin d’être le fils parfait, Nandha n’est qu’un enfant qui recherche l’amour maternel. Le rejet constant prend le spectateur aux tripes et la relation quasi filiale entre le jeune homme et le parrain ainsi que la perspective d’une lueur de joie grâce à la belle Kalyani met vraiment du baume au coeur.
Succès critique mitigé mais succès commercial, Nandha est servi par une belle distribution, un travail de photographie soignée et une musique parfaitement adaptée. Laila n’a pas son plus grand rôle ici mais fait un travail honnête pour donner corps et vie à Kalyani. Surya de son côté casse complètement son image assez lisse et est tout à fait convaincant même dans les scènes les plus physiques.Signé Yuvan Shankar Raja, cet album est un des tournants décisifs dans la carrière du musicien débutant.
Loin d’être sans défaut, notamment à cause de certaines scènes qui lorgnent un peu trop vers le masala (les actions mandatées par le parrain prennent vraiment trop de temps), Nandha reste tout de même une oeuvre qui happe le spectateur et le fait réfléchir. La scène de fin, décriée par beaucoup de monde, trouve sa place et donne la cohérence aux évènements. Il aurait été honnêtement difficile de terminer ce film autrement, et comme toutes les productions du cinéaste, risque de rester assez longtemps en tête.
Bala est un réalisateur marquant dans la carrière de ses acteurs, on peut clairement parler d’un "avant" et d’un "après Bala", en particulier pour Vikram et Surya qu’il réunira quelques années plus tard dans le chef d’oeuvre Pithamagan, son troisième opus.