Retour sur la projection de Raam à la Filmothèque du Quartier Latin
Publié samedi 30 avril 2011
Dernière modification vendredi 29 avril 2011
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Le 2 avril 2011 était une journée mémorable pour la culture indienne. Entre le festival de l’Inde au Mée-sur-Seine et la projection du film Raam à la Filmothèque du Quartier Latin, il n’y avait que deux RER et une heure de trajet au total. Mais il en fallait plus, pour nous empêcher de vivre ces deux événements exceptionnels.
Après avoir assuré la tenue du stand de Fantastikindia au festival de l’Inde, nous quittons la salle du Mas vers 16 h pour nous diriger vers la gare du Mée, direction la Filmothèque à Saint-Michel Notre Dame. C’est l’épuisement total après cette journée chargée en bonne humeur, Aman et moi-même finissons par piquer du nez devant le regard ou plutôt le téléphone malveillant (pour notre réputation bien sûr !) de Guiridja.
Amanpreet nous a sagement abandonnés pour aller réviser, alors que nous traçons notre chemin à la rue Champollion où Mme Murielle Beck et peut-être le réalisateur Ameer Sultan, nous attendent pour une interview exclusive avant la projection du film. La venue du réalisateur, prévue quelques jours plutôt, a été compromise et retardée par des problèmes administratifs.
En arrivant sur les lieux, nos visages se sont illuminés à la vue des cinéphiles qui attendent patiemment devant la Filmothèque. On se dit au fond, qu’il n’y a pas de doute, cette 3ème édition de Bienvenue à Kollywood est déjà un succès !
A l’issue de quelques minutes d’attente, une voiture dépose Mme Beck et ses collaborateurs devant l’entrée du cinéma, après les salutations, on s’empresse de rejoindre la salle où les derniers tests de projection se déroulent, pour l’interview tant attendue.
Avant le début de l’entretien, Mme Beck nous apprend la triste nouvelle : le réalisateur Ameer Sultan ne sera pas là pour des raisons indépendantes de sa volonté. La déception ne fait pas long feu, face à l’événement que représente cette projection pour la promotion du cinéma tamoul en France.
L’interview de Mme Beck est riche en enseignements, sur son initiative et sur tout ce qui reste à faire pour la reconnaissance de Kollywood dans l’Hexagone. Sa disponibilité et sa gentillesse durant l’entretien étaient incroyables, surtout à quelques minutes d’un tel rendez-vous dont la pression aurait eu raison de n’importe qui.
Une fois l’entretien achevé, les invités commencent à arriver et nous prenons rapidement place dans la salle qui ne tarde pas à se remplir ! Les spectateurs sont de toutes les tranches d’âge et impossible de relever une population dominante en particulier. Il y a des étudiants, des personnes de tous âges et d’origines diverses. La diversité des cinéphiles est surprenante et confirme l’adage selon lequel la passion du cinéma n’a pas de frontière. Cette fois c’est confirmé, le succès de Bienvenue à Kollywood est total et tout le crédit va à Mme Beck et son équipe.
La soirée commence par l’intervention du collaborateur de Mme Beck qui apprend l’absence d’Ameer aux spectateurs et remercie les partenaires. S’ensuit la courte, mais riche présentation du cinéma tamoul par M. Daniel Chocron, historien du cinéma.
L’obscurité s’empare ensuite de la salle et laisse place à l’œuvre d’Ameer. Ce qui est réjouissant dans cette copie du film, c’est la qualité des sous-titres. Parlant couramment le tamoul, j’ai pu mesurer l’énorme travail accompli par Mme Beck et ses collaborateurs indiens pour traduire et interpréter les dialogues de Raam avec une extrême justesse. Je pense que c’est l’une des premières fois que des sous-titres sont à la hauteur d’un film tamoul, et cela nous en dit long sur le professionnalisme des Tréteaux de feu et Mahé services. Enfin, le nouveau montage de Raam, amputé de quelques passages et d’une chanson inutile, a été réalisé dans le respect de l’œuvre. Pour l’avoir vu dans sa version longue, je pensais à l’époque aux mêmes coupures.
Un questionnaire sur la qualité de la projection distribué au début de la séance, a été consciencieusement rempli par chaque spectateur à la fin du film. Inutile de chercher la satisfaction sur le papier, car elle était largement palpable dans la salle. Derrière ce beau succès, il y a bien sûr l’équipe des Tréteaux de feu et Mahé services, mais aussi les distributeurs du film et le réalisateur Ameer Sultan, qui ont permis ce nouveau montage et ces sous-titres de qualité en prêtant généreusement une copie de ce film, libre de droits.
Nous remercions chaleureusement Mme Beck et son équipe de nous avoir donné l’occasion de suivre cet événement et ce fut un réel plaisir d’avoir collaboré dans le cadre de ce partenariat pour la promotion du cinéma tamoul en France.
Bienvenue à Kollywood a marqué les esprits et l’attente est d’ores et déjà grande pour la prochaine édition.