Sarvam
Traduction : Tout
Langue | Tamoul |
Genre | Thriller |
Dir. Photo | Nirav Shah |
Acteurs | Trisha, Arya, J. D. Chakravarthy, Indrajith, Rohan Shiva, Anu Hassan, Prathap Pothan |
Dir. Musical | Yuvan Shankar Raja |
Parolier | Pa. Vijay |
Chanteurs | Javed Ali, Madhushree, Vijay Yesudas, Yuvan Shankar Raja, Suvi Suresh, Andrea Jeremiah, Maestro Ilaiyaraaja |
Producteurs | K. Karunamoorthy, C. Arunpandian |
Durée | 142 mn |
Trois hommes que tout sépare se retrouvent dans une étrange course-poursuite. Quel est donc ce lien qui les unit ?
Sarvam est signé Vishnuvardhan, réalisateur des succès Billa, Pattiyal ou bien encore Arindhum Aryamalum. Habitué à un cinéma où l’esthétique joue un grand rôle, il s’essaie ici au thriller, sans pour autant arriver à totalement transformer l’essai.
Sarvam est avant tout une variation sur la perte et les différentes manières de réagir face à cela. Malheureusement handicapé par un manque de fluidité voire de cohérence dans le scénario, il n’en reste pas moins un film assez touchant pour peu que l’on se laisse emporter par les histoires. En fait, de l’aveu même de son réalisateur, en regardant Sarvam, on regarde deux films en un. On regrette alors la coupure trop nette entre les deux parties du film, la première légère et romantique, la seconde plus tournée sur les drames, tendance thriller, plus ancrée dans la grande thématique du film. Si Vishnuvardhan a prouvé, encore une fois qu’il est un bon réalisateur, son travail sur le scénario est loin de remporter l’adhésion cette fois-ci.
Il s’agit sans doute du plus beau film tamoul vu ces derniers temps (littéralement) grâce à la maîtrise de Nirav Shah qui offre des plans d’une beauté à couper le souffle et une photographie vraiment léchée. Si vous sentez, en lisant ce texte, que le film risque de vous ennuyer, surtout ne passez pas à côté des clips, tous réussis (à l’exception du tout premier, dont on ne comprend pas l’utilité ni le rapport quelconque avec le film). Yuvan Shankar Raja est aux commandes de la bande son et signe quelques morceaux qui méritent d’être écoutés et réécoutés, comme les magnifiques Siragugal ou encore Neethane. Le soin particulier apporté aux séquences musicales porte ses fruits, ce sont les passages les plus réussis du film.
Arya, l’acteur fétiche de Vishnuvardhan, collabore donc avec lui pour la 3ème fois, mais interprète ici un personnage beaucoup moins sombre qu’à l’accoutumée, contrastant notamment avec son dernier film sorti quelques mois auparavant, Naan Kadavul. L’intérêt de la romance entre Trisha et lui tient d’ailleurs dans son jeu, sorte de "force tranquille" ponctuée par un humour subtil rendant son personnage attachant. Dommage que le couple n’aille pas de soi, la pédiatre interprétée par Trisha sonne faux, dans ses motivations, dans son travail, dans ses refus (avez-vous déjà vu un médecin passer sa journée à l’hôpital, la blouse et le stéthoscope au bras, la french manucure impeccable ? Sarvam remédie à ça !). L’autre mention spéciale du film va à J.D. Chakravarthy, auquel on a confié le rôle négatif du film. Pour une fois, le comportement obsessionnel du "villain" est totalement justifié, il y a une véritable histoire derrière son comportement, il n’est pas là juste parce qu’il faut bien un anti-héros et des scènes de combats. Pourtant malheureusement c’est cette seconde partie qui est la plus faible du film et qui aurait mérité une meilleure écriture, et un soin un peu plus précis dans l’enchaînement des événements.
Loin d’être le meilleur travail de Vishnuvardhan, Sarvam vaut cependant le coup d’oeil, a fortiori si vous appréciez le réalisateur ou l’un des acteurs principaux.