The Mindy Project – Saison 2
Publié mercredi 21 février 2018
Dernière modification lundi 26 mars 2018
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Lecteurs et lectrices de Fantastikindia, je vous déconseille de lire les paragraphes suivants si vous n’avez pas encore dévoré la première saison de The Mindy Project. Mieux vaut prévenir que guérir ! Je sais à quel point il est agaçant et rageant d’être méchamment « spoilé·e » sur la toile.
Cette seconde saison se compose de 22 épisodes, toujours de 20 minutes chacun environ. Dit comme ça, cela paraît long, mais croyez-moi c’est du petit lait !
Ep.1 Une Nouvelle Vie | Ep.12 En Forme avec Danny |
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Le Nouveau Docteur "L" | Los Angeles |
Le Festival de la Musique | The desert |
Magic Morgan | Remise en question |
Soirée saucisse | Embrasse-moi, idiot |
Le club des mecs | Sexe, mensonges et sentiments |
Yo, viens skater avec moi ! | La vulve d’or |
Vous avez un sexto | Coach sentimental |
Mindy raciste | Officier et Gynéco |
Les célibattants | Une Nouvelle Voisine |
La sexe-fête de Noël | Danny et Mindy |
Nous avions quitté Mindy — délaissant ses longs cheveux noirs pour arborer fièrement une coupe courte « à la garçonne » — dévoilant en pleine rue ses sentiments à Casey (jeune pasteur-rappeur) et bien décidée à le suivre au bout du monde.
Figurez-vous qu’il ne s’agissait pas là de paroles en l’air ! Nous la retrouvons en Haïti aux côtés de son bellâtre blondinet, exerçant sa fonction de gynécologue-obstétricienne auprès des plus démunies.
Tout semble sourire à la jeune femme, aussi épanouie professionnellement que personnellement. (Un vrai conte de fées je vous dis !). Mais vous le savez autant que moi, la vie est pleine de surprises ! Au moment où son rêve de petite fille se réalise, un imprévu l’extirpe de ses songes pour la ramener à une réalité new-yorkaise plus ou moins déroutante.
Elle y découvre son remplaçant, le Docteur Paul Leotard — un nutritionniste et thérapeute sexuel — aussi craquant qu’irritant.
Pour interpréter ce personnage lunaire (et Dieu sait qu’ils sont nombreux dans la série !), Mindy Kaling fait appel à l’excellent James Franco, présent seulement pour les deux premiers épisodes de cette seconde saison (oui, j’ai été déçue aussi…).
Être une femme et évoluer dans un milieu « d’hommes »
Le Docteur Schulman — grand big boss du cabinet du même nom « Schulman et Associés » — quitte le navire en laissant les docteur·e·s Jeremy Reed, Danny Castellano et Mindy Lahiri seuls commandants de bord.
Malgré ses forts tempérament et caractère, la belle brune ne parvient pas à se faire entendre et ne trouve pas sa place au milieu de ces deux hommes un brin machos. La tâche est d’autant plus difficile avec l’arrivée d’un nouveau membre masculin, particulièrement lourd et perturbateur : le Docteur Peter Prentiss ; dont les propos sexistes et l’humour graveleux brûlent les lèvres.
Mindy use de malice, pour (ré)affirmer avec aplomb une égalité entre les hommes et les femmes trop souvent fragile et remise en question. Non seulement elle parvient à sauver l’activité du cabinet médical, mais elle prouve également l’indispensabilité de sa présence pour l’équilibre et le bien de tous.
Une légère brise au parfum de « girl power » souffle sur cette nouvelle saison qui — je dois bien l’admettre — est bien loin de me déplaire !
Le Harcèlement Sexuel
Le petit écran et le cinéma présentent généralement les femmes comme les premières victimes d’agressions sexuelles ou de viols, que ce soit au sein de leur foyer, dans la rue ou encore sur leur lieu de travail. Cette représentation est fidèle aux statistiques réelles relevées chaque année, même si — et je tiens à l’écrire — les hommes sont évidemment aussi touchés par ces fléaux et méritent tout autant d’être entendus sur le sujet.
Ici, Mindy Kaling inverse les rôles, en s’inspirant — probablement — d’une Jennifer Aniston particulièrement tenace et désinhibée dans Horrible Bosses (Comment tuer son boss ?). Bon, d’accord. Cet aspect est en fait bien moins exploré et travaillé dans The Mindy Project… il sert plus le ton comique qu’il ne dénonce une problématique sociétale actuelle.
Mindy est accusée d’agression sexuelle par l’un de ses collaborateurs, sans véritables preuves — puisque il n’y a pas eu d’agression — ni conséquences importantes. L’affaire se règle en un claquement de doigts, sans que l’on comprenne vraiment les intentions de la productrice, ni le message qu’elle souhaite précisément délivrer.
Personnellement, j’y vois une volonté — assez timide — de mettre en lumière une situation à laquelle nous avons peu l’habitude d’être confronté·e·s. Aussi ridicules soient la mise en scène et son dénouement, c’est une tentative scénaristique qui mérite d’être soulignée. D’autant que les femmes de la série subissent elles aussi une forme de harcèlement sexuel (émergence de la notion de « femme objet », blagues et allusions lourdes) mettant ainsi l’homme et la femme sur un pied d’égalité.
Si l’objectif était d’évoquer un sujet sensible, en la dédramatisant tout en tenant compte de sa gravité, c’est plutôt réussi ; même si — je dois l’admettre — celle-ci aurait mérité un traitement plus approfondi.
Des Fragilités d’Hommes
Il s’agit probablement là de l’un des éléments novateurs et particulièrement intéressant de cette seconde saison.
Les arcs narratifs de la série se concentrent un peu plus sur les personnages masculins en fissurant leurs carapaces et révélant leurs faiblesses, leurs vanités.
L’importance de la figure du père pour un fils est un des points traités ici. Comment rendre fier l’homme qui nous a élevé, aimé ? Comment être à la hauteur d’un paternel que l’on érige au rang de modèle ? Toutes ces interrogations viennent tourmenter le Docteur Jeremy Reed, dont la part enfantine émerge lors de la visite de son père. Cet homme, pourtant si confiant, flanche sous nos yeux… l’antipathie qu’il génère en premier lieu laisse place à une grande compassion ainsi qu’à la naissance d’une affection pour ce personnage finalement peu sûr de lui.
Autre trame scénaristique développée : l’homme face aux sentiments. Sans vouloir faire de généralités, la gent masculine est un peu plus timide et réservée lorsqu’il est question d’évoquer et de partager des émotions. Peur du ridicule ? D’un manque de « virilité » ? D’être vulnérable, et potentiellement brisé ? Nos « macho men » fendent l’armure et prennent enfin des risques, sentimentalement parlant. Ils osent enfin ressentir, exprimer et vivre des amours au grand jour. Alléluia !
Le Rapport au Corps
Quelle femme ne s’est jamais comparée à ses semblables ? Combien d’entre nous s’acceptent — telle que nous sommes — dans notre entièreté ? Il me semble que rares sont celles pouvant affirmer n’avoir aucun complexe, ne pas se dévaloriser ou se juger durement. J’espère me tromper, mais je crains que cela soit pourtant bien l’une des « maladies » de notre société.
Comment lutter face aux diktats de la mode, de la presse, ou encore des médias ? Comment stopper cette course effrénée vers « tout ce que l’on n’a pas »… ?
Ce sont des questions récurrentes et omniprésentes dans The Mindy Project. La créatrice en fait son « cheval de bataille » en invoquant cette thématique quasiment à chaque saison.
Rien de révolutionnaire dans son discours, même si je ne suis pas sûre qu’en 2013 les mentalités soient aussi avancées qu’aujourd’hui — pas assez au goût de certain·e·s je l’entends bien, mais il est important de noter et de saluer la moindre amélioration —, évolution possible grâce à de nombreux combats de femmes cassant les codes et tordant le cou à leurs détracteurs.
Par l’intermédiaire de l’héroïne qu’elle incarne, Mindy Kaling fait donc partie de ces figures féminines qui s’engagent, en faisant part aux téléspectateurs de ses doutes, de ses peurs et de ses questionnements.
Elle fait émerger — à sa manière — la notion de Beauté. (Oui, celle avec un grand « B ».) Celle sans distinctions, sans règles, sans modèles, sans absolu. Et croyez-moi, cela fait un bien fou !
L’Inde
Il aura fallu attendre cette seconde saison pour commencer à entendre parler un petit peu de l’Inde. Ce propos est cependant à nuancer. Ne vous attendez pas à de longues répliques autour de la culture ou des valeurs indiennes… Non… Vous risqueriez d’être déçus.
Mindy ne s’attarde pas sur sa situation familiale ou sur son enfance. Hormis son frère, grand fan de musique souhaitant devenir DJ, que l’on découvre au cours de plusieurs épisodes, il n’est jamais question des autres membres de sa famille, de ses souvenirs, de ses origines.
La créatrice de The Mindy Project décide plutôt de mettre en avant tous les clichés associés à l’Inde, et de se jouer d’eux. Mariage forcé, pudeur et conservatisme, racisme, mœurs ; bref, tous les préjugés occidentaux à l’égard des Indiens y passent ! Si au départ l’on se dit qu’il s’agit là de facilités dont on se serait bien abstenu·e·s, on finit par sourire et rire de bon cœur aux traits d’humour qu’elles engendrent.
Vers une nouvelle vie amoureuse ?
On assiste finalement à la naissance (attendue… que vous ayez un « Love Radar » ou pas, vous la sentirez arriver à des milliers de kilomètres !) d’une très belle relation entre Mindy et l’un de ses plus proches collaborateurs : le Docteur… ! (Pas de spoilers ! En même temps, je vous dis ça mais ce n’est pas comme si la réponse était dans le Guide des épisodes ! Cette flèche !).
Cette love story révèle la part tendre et douce de ce héros masculin, particulièrement macho et étroit d’esprit en apparence. Il nous semble subitement plus fragile, plus altruiste, plus touchant et d’un romantisme auquel je vous défie de ne pas succomber. (Je ne dirai que deux mots : « Christmas Dance », en référence à un moment absolument délicieux ! Vous penserez à moi en voyant cette scène !)
Autant vous dire que j’étais juste « JOIE » en découvrant le cliffhanger de cette seconde saison qui promet un avenir plutôt radieux à nos deux amoureux.
Malgré quelques longueurs ainsi qu’un scénario qui « ronronne » un peu, on prend toujours autant de plaisir à suivre les aventures de Mindy Lahiri ! Drôle, profondément humaine, attendrissante… on adopte et s’attache à ce sacré bout de femme.
Le petit plus de cette seconde saison c’est qu’elle se focalise un peu plus sur les personnages masculins de la série, en s’intéressant à leur psychologie, leur dualité, leurs faiblesses.
Saison 3… tiens-toi prête ! La dévoreuse de séries que je suis ne va pas tarder à passer à l’attaque !