Traffic Signal (review)
Langue | Hindi |
Genres | Films semi-commerciaux, Films sociaux |
Dir. Photo | Mahesh Limaye |
Acteurs | Konkona Sen Sharma, Neetu Chandra, Ranvir Shorey, Kunal Khemu |
Dir. Musical | Shamir Tandon |
Parolier | Sameer |
Chanteurs | Vinod Rathod, Vaishali Samant, Bhupinder Singh, Kunal Ganjawala, Baba Sehgal, Hariharan, Bhavika, Sangeet Haldipur, Neeraj Pandit, Raja Pandit, Yogita Pathak, Navin Prabhakar |
Producteur | Percept Picture Company |
Durée | 130 mn |
A Bombay, des désoeuvrés subsistent autour et grâce à un feu de signalisation. On y croise pêle-mêle Silsila (Kunal Khemu), manager bienveillant de la petite communauté, Tsunami orphelin à la recherche de ses parents, Rani et sa soeur,de jeunes gujuratis fraichement arrivées en ville, Dominic (Ranvir Shorey) escroc toxicomane, Noorie (Konkona Sen Sharma) prostituée blasée et bien d’autres encore…
Exit l’univers glamour, le vernis et les fioritures du bollywood traditionnel. Avec Traffic Signal, on est plongé dans le quotidien des démunis. Un drame qui
se situe donc bien loin des problématiques classiques telles que les mésalliances, les amours unilatéraux ayant pour toile de fond palaces et voyages à l’étranger.
Pour autant Traffic Signal n’est jamais misérabiliste et impose encore moins un ton didactique. Bien au contraire le réalisateur a la finesse de transposer ici quelques ingrédients du masala, a priori si éloigné du propos. Romance, comédie, scènes de noces, d’action (pas de "dishums" en cascades mais quelques moments bien rythmés) et crapules très crapuleuses sont au rendez-vous.
Mais ce qui se dégage le plus distinctement du film et qui en est la qualité essentielle, c’est l’optimisme. C’est dur mais on se débrouille et chacun garde tant bien que mal une certaine joie de vivre. Une force qui n’est bien entendu pas à la portée de tous les personnages. En effet Traffic Signal ne verse pas dans la caricature où tout le monde assumerait son quotidien en sifflotant et esquissant des pas de danse. La plupart se battent et profitent au mieux des petits moments de joie que peuvent offrir la vie, d’autres, restent sur le carreau.
Quelle manne financière fait marcher les affaires de la troupe ? Ce sont pour la plupart des automobilistes, aisés ou tout simplement mieux insérés dans la société. Madhur Bhandarkar creuse bien ce fossé entre "gens riches" et "gens pauvres", sans jamais trop stéréotyper. Bien sûr certains sont insensibles, cruels et superficiels, mais d’autres aussi sont généreux, compatissants, d’autres encore se font tout simplement rouler dans la farine.
Hélas, l’optimisme est une chose bien fragile dans l’univers de Traffic Signal, un évènement dramatique survient vers la fin et fait tout vaciller : la troupe et bien entendu l’atmosphère faussement légère du film. Ce découpage du récit (plongée dans le drame sur la fin) est d’ailleurs assez similaire à l’opus précédent du réalisateur : Corporate. Une rupture de ton qui ne met que mieux en relief la précarité de la communauté. Elle pointe aussi du doigt une hiérarchie mafieuse dont le sommet tire les ficelles du marché de la mendicité et dont la base est manipulée comme un pantin.
Enfin, un mot sur une distribution dynamique et efficace constituée d’acteurs confirmés et amateurs. L’ensemble porte énergiquement le film et contribue largement à la qualité de celui-ci.
Traffic Signal est le troisième volet de la trilogie de Madhur Bhandarkar après Page 3 et Corporate.