Zamaana Deewana
Traduction : Un monde fou
Langue | Hindi |
Genre | Masala |
Dir. Photo | K. K. Mahajan |
Acteurs | Shah Rukh Khan, Jeetendra, Anupam Kher, Raveena Tandon, Shatrughan Sinha, Tinnu Anand, Prem Chopra |
Dir. Musical | Nadeem-Shravan |
Parolier | Sameer |
Chanteurs | Kumar Sanu, Udit Narayan, Alka Yagnik, Vinod Rathod, Alisha Chinai, Abhijeet Bhattacharya, Sapna Awasthi, Sapna Mukherjee, Bali Brahmbhatt |
Producteur | G.P. Sippy |
Durée | 170 mn |
Autrefois les meilleurs amis du monde, Madanlal « Lala » Malhotra (Jeetendra) et Suraj Singh (Shatrughan) sont devenus des ennemis jurés à cause des manigances du rusé Sundar (Tinnu Anand). Le conflit entre les deux clans devient si sanglant que, pour résoudre cette crise, le chef de la police (Prem Chopra) fait appel au psychologue criminel K. D. (Anupam Kher). Ce dernier a un plan : faire tomber amoureux la fille de Lala, Priya (Raveena Tandon) et le fils de Suraj, Rahul (Shah Rukh Khan), et forcer ainsi leurs pères à faire la paix. Zamaana Deewana est, à ce jour, le dernier long métrage du vétéran Ramesh Sippy, réalisateur de films fameux avec Amitabh Bachchan comme Sholay, Shaan et Shakti. Son association avec le jeune Shah Rukh Khan, devenu une vedette en 1993 avec des films comme Baazigar et Darr, est cependant bien décevante, variation semi-comique peu inspirée sur le thème de Roméo et Juliette. Le début était pourtant intéressant : enfilant les clichés mélodramatiques les plus éculés, le film se révélait vite être une parodie croustillante des conventions des masala bollywoodiens grandiloquents, avec un couple d’amoureux transis prêts à trépasser plutôt que de renoncer à leur idylle. Il est donc dommage de découvrir que ce prologue plutôt comique se rapproche finalement plus du remplissage que de la véritable intrigue du film, plus sérieuse et convenue, qui ne démarre qu’au bout d’une demi-heure de métrage et qui n’y est rattachée que par un truc de scénariste vieux comme le monde. Moins jusqu’au-boutiste, très commerciale et archi-classique, la véritable romance du film est tout à fait banale, et n’est vaguement distrayante que grâce aux pitreries de Shah Rukh, qui usait déjà de son humour pour le moins unique dans ses scènes de drague, et ne se sort pas trop mal des figures imposées du cinéma hindi populaire. Face à lui, Raveena Tandon est en revanche très fade dans son rôle de faire-valoir féminin de la star principale. L’un des rares intérêts de ce long métrage pour les amateurs de vieux films de Bollywood (esthétiquement, Zamaana Deewana est déjà daté) réside dans ses seconds rôles : ils ne sont pas tous bons, loin de là, mais cela fait plaisir de revoir certaines trognes vieillissantes, comme le sympathique méchant des années 70 Prem Chopra, le viril Jeetendra, ou bien encore le second rôle Tinnu Anand, spécialiste des rôles de petits méchants au sourire incisif un peu naïf, que l’on ne rêve de voir jouer que des personnages de traîtres pernicieux. En revanche, le cabotin notoire Anupam Kher, abonné aux seconds rôles comiques dans les films de Shah Rukh des années 1990, est complètement ridicule dans son rôle de psychologue anticonformiste. Cela ne serait pas bien grave si sa prestation à la limite du supportable, digne de celle qu’il commettra dans Kuch Kuch Hota Hai quelques années plus tard, ne tirait pas cette romance terne vers la franche série Z dans les scènes où il est présent. Ses fans éventuels auront droit entre autres à une séquence où il est déguisé en matrone maniérée, le maquillage et la voix suraiguë en faisant sa scène la plus drôle du film, ce qui est un comble ! Son personnage sert également à pimenter l’histoire d’amour de nos deux protagonistes d’un peu de fantaisie. Alternant entre romance pas très folichonne et passages comiques surjoués, le vieillot Zamaana Deewana n’est pas complètement mauvais pour la simple raison qu’il se laisse à peu près regarder, mais ce n’en est pas moins, aux côtés de Duplicate, l’un des longs métrages les plus oubliables de Shah Rukh Khan, dont la bonne humeur communicative est la seule raison de sauver ce film de la médiocrité totale.