7 Khoon Maaf
Traduction : Sept meurtres pardonnés
Langue | Hindi |
Genre | Drame |
Dir. Photo | Ranjan Palit |
Acteurs | Naseeruddin Shah, Priyanka Chopra, John Abraham, Konkona Sen Sharma, Irrfan Khan, Neil Nitin Mukesh, Vivaan Shah, Usha Uthup, Shashi Malviya, Ruski Bond |
Dir. Musical | Vishal Bhardwaj |
Paroliers | Gulzar, Javed Sheikh, Ajinkya Iyer |
Chanteurs | KK, Suresh Wadkar, Suraj Jagan, Rekha Bharadwaj, Master Saleem, Usha Uthup, Vishal Bhardwaj, Clinton Cerejo, Francois Castellino |
Producteurs | Ronnie Screwvala, Vishal Bhardwaj |
Durée | 140 mn |
L’affiche, le titre et les premières minutes du film ne laissent aucun doute planer : il s’agit d’une histoire de meurtres et de sang. Pourtant ce n’est pas un polar, pas le moindre dishum, pas d’arme, pas de mafia ni de gangster. Le thème central est l’amour et l’éternelle difficulté de communication entre hommes et femmes, tout ce qui peut transformer une belle histoire d’amour en enfer, une fois la cérémonie du mariage terminée et les invités repartis. Beaucoup se contentent de pleurer, certaines divorcent, Susanna supprime.
La jeune femme incarnée par Priyanka Chopra, Susanna, a été élevée et choyée par son père, riche propriétaire terrien, dans le sud de l’Inde. A sa mort, elle épouse l’homme de confiance de celui-ci, militaire de son état, qui se révèle jaloux, méprisant et rigide (Neil Nitin Mukesh). Elle souffre en silence jusqu’au jour où il blesse le palefrenier-jockey préféré de la maison : trop c’est trop, exit le militaire. Cet événement resserre les liens entre le palefrenier muet (Shashi Malviya), le régisseur, la servante (Usha Uthup), Susanna, et le narrateur, Arun (Vivaan Shah), un tout jeune homme au moment de ce premier mariage. Ce petit groupe voue une admiration et une affection sans borne à Susanna, et formera une sorte de commando qui se fond dans le décor, apparemment inoffensif mais redoutablement efficace.
Susanna n’est pas plus exigeante ou plus folle qu’une autre, elle cherche et croit en l’amour, elle veut que l’homme qu’elle épouse l’aime, la respecte, lui soit fidèle, avec douceur et intégrité. Elle croit trouver cet homme dans un beau musicien (John Abraham), un homme de foi (Irrfan Khan), un exotique espion russe (Aleksandr Dyachenko), un policier (Annu Kapoor), un médecin ayurvédique (Naseeruddin Shah)…
Vishal Bhardwaj nous fait suivre les tribulations de Susanna, crée comme pour chacun de ses films (Kaminey, Omkara, Maqbool…), un univers particulier où les êtres fonctionnent d’une façon très cohérente, mais avec une logique qui leur est propre. Il manque cependant à 7 Khoon Maaf l’intensité des précédents, et si l’on suit avec curiosité l’itinéraire de Susanna, il est difficile de s’y attacher, de s’en émouvoir.
Priyanka m’avait convaincue dans Kaminey, à nouveau je la trouve trop lisse, comme dans Fashion ou Don. Même dépressive, vieillie, il lui manque ce quelque chose dans le regard qui fait qu’on y croit. Elle reste Priyanka Chopra, très belle, très femme fatale, c’est sans doute ce qui a inspiré le cinéaste. J’aurais aimé voir Madhuri Dixit dans le même rôle, le film aurait pris une autre dimension.
En revanche, la brochette de bons acteurs qui incarnent les maris, sont tous aussi étonnants les uns que les autres ! Neil Nitin Mukesh et John Abraham sont méconnaissables, Irrfan Khan et Naseeruddin Shah crèvent l’écran, renouvelant l’intérêt dès qu’ils arrivent en scène - heureusement car le scénario s’essouffle bien en deuxième partie. Le narrateur Vivaan Shah, n’est autre que le fils de Naseeruddin, la ressemblance est assez frappante.
La musique, composée par le réalisateur (qui était compositeur bien avant de se mettre derrière la caméra), contribue à l’atmosphère désenchantée et sombre du film, avec un petit côté "à l’ancienne" bien agréable aux oreilles.
Au final, un film plutôt intéressant mais sans grande surprise, aux personnages un peu zappés. Il faut quand même rester jusqu’à la fin pour savoir qui est le 7ème mari !
Le film est inspiré de la nouvelle Susanna’s Seven Husbands, de Rusky Bond. Il a été présenté la première fois au 61ème festival de Berlin.