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Ajab Prem Ki Ghazab Kahani

Traduction : La fabuleuse histoire de l’étrange Prem

Bande originale

Prem Ki Naiyya
Aa Jao Meri Tamanna
Tera Hone Laga Hoon
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Oh By God
Main Tera Dhadkan Teri
Tu Jaane Na
Tu Jaane Na - Unplugged
Tu Jaane Na - Reprise
Prem Ki Naiyya (Remix)
Main Tera Dhadkan Teri (Remix)
Tera Hone Laga Hoon (Remix)
Aa Jao Meri Tamanna (Remix)
Tu Jaane Na (Remix)

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La critique de Fantastikindia

Par Señorita, Didi - le 29 décembre 2009

Note :
(7/10)

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Prem (Ranbir Kapoor) est un sympathique jeune homme dont la devise est : vivre heureux et rendre heureux. Il est d’ailleurs le président d’un club qu’il a fondé avec ses amis, une joyeuse bande de bras cassés, et qui a pour mission de faire le bonheur autour de lui. Prem est aussi un peu maladroit, disons que les ennuis s’invitent malencontreusement quand il a décidé d’entreprendre quelque chose. Au cours d’une de ses missions destinée à faire le bonheur d’un de ses amis, sa route croise celle de Jenny (Katrina Kaif) et il en tombe immédiatement amoureux au premier regard. Jenny, quant à elle, est une jeune femme décidée au caractère bien trempé. En dépit des caractères opposés, les deux jeunes gens deviennent amis et Prem est bien décidé à tout faire, quitte à bousculer un peu sa nature nonchalante, pour conquérir le cœur de la belle. Las… Les parents adoptifs de Jenny, plus appâtés par le gain que soucieux du bonheur de la jeune femme, ont décidé de la marier à un individu grossier, mais riche. Qu’à cela ne tienne ! Super Prem arrive et arrache la belle à son promis presque devant l’autel d’une église de Goa. Alors que Prem est sur le point d’avouer à Jenny son amour, celle-ci lui annonce qu’elle en aime un autre et qu’elle souhaite s’enfuir avec lui. Le cœur brisé, mais la mine alerte et bienveillante, Prem va aider Jenny à rejoindre son bien-aimé, Rahul, un jeune homme à l’intelligence inversement proportionnelle à ses muscles, en espérant secrètement qu’elle finira par se rendre compte de l’amour qu’il lui porte…

À la lecture de ce synopsis, on se rend compte que Rajkumar Santoshi renoue avec la comédie loufoque à multiples rebondissements, qui lui avait valu le succès dans les années 90 avec Andaz Apna Apna. Il est vrai qu’après quelques bides au box-office, le réalisateur préférait assurer ses arrières et reprendre une formule, certes conventionnelle, mais qui avait déjà fait ses preuves. La facture du film, dans sa trame narrative, en particulier l’agencement des péripéties et des quiproquos, dans ses personnages stéréotypés (les parents "empêcheurs de s’aimer en rond", l’amoureux au cœur noble qui finira par enlever la belle, l’abnégation des amis toujours prêts à aider, etc.), rappelle indiscutablement celle des années 90. Cependant, Rajkumar Santoshi réussit à rafraîchir le tout et à produire une comédie sympathique et au rythme enlevé grâce à plusieurs éléments, certains classiques, d’autres novateurs.

Le premier de ces éléments novateurs repose sur les acteurs principaux, Ranbir Kapoor et Katrina Kaif, le couple inédit dans le cinéma hindi, parfait pour incarner ces amoureux aux caractères antithétiques. Katrina Kaif compose un personnage à mi-chemin entre la jeune femme délurée qu’elle interprétait dans Namastey London et le personnage de Kareena Kapoor dans Jab We Met par son côté bigleux qui ne voit pas où est le véritable amour. Quant à Ranbir Kapoor, il élargit à nouveau sa palette de jeu : après l’amoureux lunaire éconduit de Saawariya, l’enfoiré affectif prêt à tout pour se racheter de Bachna Ae Haseeno et le "glandu" sympathique finissant par mûrir de Wake up Sid, il nous compose un Prem, personnage qui tient à la fois de Gaston Lagaffe, de Charlot (un hommage au rôle légendaire de son grand-père ?) et de Lancelot. Car c’est surtout par le registre comique que l’héritier des Kapoor s’affirme dans ce film.

L’alchimie entre les deux acteurs, que l’on remarque surtout dans une scène "déclaration d’amour fantasmée" et dans les séquences chantées Tera Hone Laga Hoon et Tu Jaane Na, rend leurs personnages très attachants et nous fait adhérer à leur histoire, surtout à la quête de Prem. Tu Jaane Na est d’ailleurs une love song classique où les héros s’avouent leur amour en chantant dans des lieux insolites et des paysages déserts. En revanche, la Suisse et ses alpages ont fait place à d’autres lieux insolites : ici, le théâtre d’Aspendos et le lac salé de Tuz Gölü en Turquie, ainsi que le temple de Poséidon du Cap Sounion en Grèce. Ces décors naturels, d’une exceptionnelle beauté, filmés dans une lumière bleutée, mettent remarquablement en valeur les héros et la chanson, apportant un charme indéniable à la séquence.

L’esthétique du film proche de la bande dessinée, comme le montrent les affiches promotionnelles, apporte une note originale et rehausse le côté comique, gaffeur du personnage de Prem, ainsi que les multiples rebondissements qui viennent émailler la narration.

Parmi les éléments novateurs, l’importante utilisation du comique burlesque est à noter. Evidemment, le burlesque a toujours été un humour qui fait mouche, et le plus universel possible : pas besoin de paroles, de jeux de mots pour comprendre. Si c’est un genre beaucoup moins populaire que pendant les années 10-20, il a tout de même souvent été utilisé dans les films des années 90 pour les scènes des personnages comiques, et il est également très apprécié par le cinéma du sud de l’Inde : il reste tout de même cantonné à quelques moments et personnages précis. Ici, le comique burlesque imprègne tout le film, ce qui est de plus en plus rare, et nous offre quelques scènes particulièrement excellentes. La séquence où Prem vient au secours de sa belle en danger, en fait partie : elle aurait pu donner lieu à quelques dialogues dramatiques, et autres bagarres. Au lieu de cela, Santoshi choisit de placer ici l’apogée comique de son film, nous offrant une scène de course-poursuite dans la plus belle tradition burlesque. Le bel hommage distillé tout au long du film par des petits clins d’œil aux grands maîtres du genre (Chaplin, Keaton), prend ici toute sa force : un beau fou rire pour achever le film, voilà qui ne peut que plaire.

La musique, composée par Pritam (une BO de plus à son actif pour cette année 2009), est très inégale. En effet, de belles ballades comme Tu Jaane Na, portée par la magnifique voix d’Atif Aslam ou Aa Jao Meri Tamanna, interprétée par le talenteux Javed Ali, soit la crème de la crème (avec Sonu Nigam) des chanteurs romantiques du cinéma hindi actuel, côtoient les numéros "dancefloor" habituels. Par ailleurs, il est regrettable de sous-employer un danseur excellent comme Ranbir Kapoor dans des chorégraphies qui présentent à peine le minimum syndical du point de vue de la complexité des pas.

Ajab Prem Ki Ghazab Kahani aurait pu être un banal film romantique comme on en a déjà vu mille, sans son côté loufoque et décalé. Un aspect déjà annoncé par le titre, "La fabuleuse histoire de l’étrange Prem", qui a des sonorités de films de Jean-Pierre Jeunet. Si les ficelles sont parfois grosses et quelques rebondissements bien classiques, le film permet quand même de passer un agréable moment grâce à la bouffée de fraîcheur apportée par sa tonalité burlesque et ses acteurs.

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