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Bachna Ae Haseeno

Traduction : Attention mes belles

Bande originale

Khuda Jaane
Lucky Boy
Aahista Aahista
Jogi Mahi
Small Town Girl
Khuda Jaane – Revisited
Bachna Ae Haseeno

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Kendra, Jordan White
Publié le 20 octobre 2008

Note :
(5/10)

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Raj, dragueur insatiable, raconte ses aventures amoureuses à trois époques différentes. Il a rencontré Mahi, une jeune femme punjabie, en 1996 en Suisse, a rompu avec elle après lui avoir fait miroiter une possible histoire d’amour, puis s’est tourné vers sa voisine d’appartement Radhika qui tentait sa chance en tant qu’actrice à Mumbai en 2002, avant de rencontrer Gayatri en 2007 à Sydney, laquelle travaille en tant que taxigirl. Chacune d’entre elles l’a marqué d’une manière ou d’une autre…

L’avis de Jordan White :

Quelques teasers, une BO et une promesse peuvent être trompeurs. Bachna Ae Haseeno cache en effet bien son jeu et des intentions peu louables si on en croit son premier quart d’heure qui parvient sans difficultés à faire illusion. Comme dans toutes les productions estampillées Yash Raj romantiques, l’intro nous fait voir un peu de cette Europe aux verts pâturages dans laquelle il fait bon se laisser aller au jeu de la seduction. Surtout en 1996 alors que sort sur les écrans Dilwale Dulhania Le Jayenge qui fera du couple star Kajol/Shahrukh (Simran/Raj dans la fiction), un des films les plus célèbres du cinéma indien et sans doute le plus célèbre des années 90. L’air siffloté par les protagonistes du film dont Raj (Ranbir Kapoor) et Mahi (Minissha Lamba) est bien celui du film d’Aditya Chopra.

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Mahi

Vivant dans la réalité ce qu’elle a rêvé dans la fiction, celle-ci s’entiche du beau et gouailleur Raj, qui lui fait très vite tourner la tête au point qu’elle s’entiche de lui sans voir venir son petit jeu mesquin. Car leur histoire n’est qu’un leurre. Raj est un parfait salaud et Mahi est trop grande romantique pour lui. Elle recherche l’amour avec un grand A comme celui de Simran, son héroïne de fiction, et Raj, son héros au grand coeur qui n’existe malheureusement pas dans la réalité. L’ouverture du film et ses vingt minutes de prologue ne laissent rien présager de la médiocrité de la première partie qui ne cache finalement pas qu’en dehors son intrigue déjà vue et revue, il s’agit en fait d’une "comédie". Avec bruitages pénibles et personnages de plus en plus transparents. Il ne suffit pas de monter le volume sonore des gags, qui frôlent parfois l’inanité et l’insanité, pour accrocher l’attention du spectateur. Pourtant c’est l’idée à laquelle s’accroche sans relâche le scénario.

Un scénario très lâche qui ne lésine pas sur les blagues à peine supérieures à American Pie. Tout y passe : les dialogues ridicules sur les rapports hommes/femmes, l’aspect outré du bellâtre qui collectionne les victimes (parfois consentantes mais mettant le holà à la dernière minute, pas de bol pour lui), les goujateries les plus misogynes (personnage de Sachin insupportable qui devient bien vite un sidekick irritant). Et bien sûr les gags surlignés par la bande sonore qui amorce les chutes en tirant la chasse d’eau (littéralement). Vous pouvez aisément imaginer ce que cela peut donner sur plus de quarante-cinq minutes. C’est long, très long, interminable. L’époque de No Entry n’est définitivement pas révolue. Faut-il en rire ou en pleurer, car elle semble encore inspirer des auteurs ? Ranbir Kapoor compose un personnage antipathique. Le décalage créé au début entre ses pulsions de séduction et de consommation immédiate (boire, manger, et surtout collectionner les filles de passage) a quelque chose de très énervant.

L’acteur est doué, il a déjà prouvé qu’il pouvait être excellent dans le tempo comique et tragique dans Saawariya (l’avant-dernière scène du film, celle du pont). Mais ici son jeu ne convainc qu’à moitié et encore je suis large. Ses mimiques sont à la fois crispantes et travaillées. Sa gestuelle aussi. Mais tout n’est pas fluide. Autant il impressionne quand il danse (sur Small Town Girl ou Jogi Mahi), autant il en fait le moins possible durant une bonne grosse heure ce qui est tout de même problématique.

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Radhika

La partie avec Bipasha Basu frôle à la fois le mauvais goût et la crétinerie. Leurs rôles sont mal écrits, leurs personnages des caricatures grotesques. Difficile de s’attacher à leur évolution.

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Le couple Deepika/Ranbir

L’arrivée de Deepika apporte un certain souffle, un petit renouveau. L’actrice joue très bien alors qu’elle n’a pas grand-chose à faire. Son magnétisme suffit à enflammer certaines séquences et sa carrière de mannequin lui permet de maîtriser totalement sa gestuelle et d’affiner encore davantage sa position face à la caméra. La complicité réelle dans la vie avec Ranbir (ils forment un couple dans le civil) ne se voit cependant pas tout de suite. Ranbir joue à l’idiot plus idiot qu’il ne l’est avant le virage moral final apporté avec une finesse pachydermique (c’est son personnage qui le veut). Le beau rôle revient à la belle Deepika qui ne marque cependant pas autant qu’avec son rôle de Shantipriya dans Om Shanti Om, dans lequel elle était étincelante.

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Gayatri

Bonne surprise en revanche, puisque inattendue, de la part de Kunal Kapoor qui tire vers le haut un rôle complexe de mari punjabi aimant sa femme tout en essayant de comprendre pourquoi celle-ci a marqué un homme qui semblait si sûr de lui, détestable sur de nombreux points. Le film finit fatalement par répéter tout ce qu’il avait dit précédemment : impossibilité de renouer avec la fille de la première histoire, qui de ce point de vue ne l’a pourtant jamais oublié mais vit une vie de femme rangée, n’a plus l’étincelle dans les yeux ; difficultés à s’engager, voire peur tout court de le faire (mariage, enfants, etc). Et si Raj est un clown, alors c’est un clown triste et c’est peu, voire pas drôle.

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Kunal Kapoor en sikh

A ses côtés les personnages féminins tentent le pari de le raisonner. C’est un procédé moral, voire moralisateur, qui est gênant du point de vue du scénario (tant de bruit pour ça ?) même s’il permet de rendre Raj au final un peu plus sympathique. Quant à l’aspect musical il est plutôt bien mis en avant, les chorégraphies sont bonnes dans l’ensemble. Jogi Mahi bien sûr qui est un morceau-clé, peut-être le plus important du film, qui le maintient pendant un moment au dessus de la banalité et de la froideur du reste, Bachna Ae Haseeno n’étant pas franchement chaleureux. Les citations nombreuses semblent davantage avoir été collées au scénario que vouloir distinguer une oeuvre originale, ce qui est loin d’être le cas. Sans Deepika le film ne vaudrait pas grand-
chose. Et pourtant même avec elle, difficile de le voir décoller, sa présence ne parvenant pas à gommer les errances et la vacuité du script, à apporter quelque chose de plus. La platitude de la mise en scène, qui se contente d’illustrer, m’a parue à ce titre très mollassonne, alors que le scénario m’a paru être un des gros points noirs du film tant il ne tient pas la route sur plus de deux heures. Hormis quelques séquences assez bien pensées, surtout dans la deuxième heure d’ailleurs, Bachna Ae Haseeno réserve davantage de mauvaises surprises que de bonnes.

Un film raté dans ses grandes largeurs malgré quelques scènes qui parviennent à captiver pendant un moment l’attention du spectateur. Certainement pas suffisant pour en faire un bon film. Bachna Ae Haseeno s’étire finalement beaucoup trop en longueur et ne parvient à aucun moment à véritablement émouvoir.

La note de Jordan White : 3,5/10

L’avis de Kendra :

Depuis quelque temps, j’avoue humblement m’intéresser de moins en moins au cinéma hindi faute de productions attirantes, pour me tourner plutôt vers les films du sud… Je suis donc passée à côté de toute la promo de Bachna Ae Haseeno, n’étant même pas au courant du casting. Il y a quelques semaines pourtant, j’ai écouté la bande originale pour laquelle j’ai eu un véritable coup de coeur. Et voilà comment j’ai eu envie de voir ce film, duquel je n’attendais rien du tout…

Première surprise, le film s’ouvre sur une sorte d’hommage au cultissime DDLJ. Si ce genre d’exercice est souvent inutile, s’avère embêtant pour le spectateur et plein d’orgueil, cette fois-ci l’intérêt est piqué. Quelle jeune fille n’a pas eu, après avoir vu ce film, les mêmes réactions que Mahi (moins poussées, certes) ? Nous avons toutes rêvé de rencontrer notre Raj, cet homme sensible et parfait qui rend la mandoline super attirante… Mahi est d’un romantisme exarcerbé, elle croit en un tas de petites choses qui pourraient la rendre pathétique, mais qui au contraire soulignent ce personnage féminin naïf et doux. Lorsque son chemin croise celui de Raj, elle se laisse aller dans sa rêverie, poussée il faut l’avouer par ce jeune homme qui n’attend que ça.
Mais c’est son évolution qui la rend vraiment attachante, lorsqu’on la retrouve douze ans plus tard, épouse modèle et mère parfaite, mais incapable d’aimer ou de faire confiance en la gent masculine, et se fermant à toute émotion… Minissha Lamba rend vraiment justice à ce rôle, sa retenue dans la confrontation est vraiment agréable.

Après la femme-enfant, vient le personnage de la vamp qui veut réussir dans le cinéma (attention cliché), la femme indienne moderne et libérée, à tel point qu’elle habite avec son homme avant le mariage. Cette femme indépendante n’est pas sans rappeler le personnage de Mallika Sherawat dans Pyaar ke side effects, en plus caricaturale puisqu’elle n’a un droit de passage que d’environ 35 minutes pour qu’on puisse s’y attacher… et pourtant, on ne restera pas insensible à sa situation et à l’affront de Raj. Son personnage dans la seconde partie est encore plus caricatural (si si c’est possible), et pourtant on entrevoit ce qu’aurait pu donner Bipasha si on lui avait laissé du temps et de l’espace. Après sa mésaventure avec Raj, Radhika la douce se transforme en Shriya l’indomptable, féroce et méchante. Pas de demi-mesure, mais la scène de confrontation entre les deux est vraiment bien faite, Shriya/Radhika explosant face à ce qu’on peut appeler son bourreau.

Je suis restée beaucoup plus sceptique face au personnage interprété par Deepika Padukone. Très belle jeune femme certes, mais il me manque vraiment quelque chose pour que je puisse accrocher. Comme dans OSO, elle fait son travail, mais me laisse absolument indifférente. Son personnage, introduit dès le départ comme plein de contradictions mais plus original que toutes les autres filles passées dans la vie du séducteur, à de quoi attirer le jeune homme, mais leurs moments de complicité m’ont paru bien faux, mais bien moins que le personnage de Gayatri, sans nuances. La fin du film est totalement attendue, certes, mais surtout, totalement absurde ! Les dernières scènes sont incompréhensibles. Sincèrement, un tel changement de la part de Gayatri est tout sauf crédible, après tout le cinéma qu’elle a fait une heure auparavant…

Si l’humour est parfois lourd et dispensable, soulignons la stupidité et l’inutilité du personnage de Sachin et des illustrations sonores (très) douteuses, j’ai plutôt été amusée par le personnage de goujat total interprété par Ranbir Kapoor, je trouve son rôle ici bien plus intéressant que celui de son premier film, dans lequel il paraissait éteint et absent. L’acteur s’en donne à coeur joie dans une mulitude de petites expressions qui régaleront les plus sceptiques. Raj est le parfait macho qui ne pense même pas une petite minute que d’autres que lui ressentent des émotions. Seul son bien-être compte, et s’il doit laisser à terre au passage deux ou trois égos, il ne s’en privera certainement pas.
Il est vrai que le revirement, avec l’arrivée de Gayatri, est brutal, mal amené, mais l’idée d’aller chercher la rédemption auprès de celles qu’il a pu détruire, alors que lui-même est au plus mal, est assez intéressante. Bien entendu, cela reste une comédie romantique, donc on ne nous épargne aucun cliché. Mais je n’ai franchement pas été plus gênée que ça. Forcément, avec un tel scénario, on ne peut avoir qu’une narration linéaire et totalement prévisible. Sans que l’on vous raconte quoi que ce soit, je suis certaine que vous avez compris comment le film s’articule et quelle fin est réservée à nos personnages… A propos de la réalisation, Siddharth Anand fait du Siddharth Anand, c’est soigné, joli, agréable à regarder, mais ça n’emporte pas la palme de l’originalité !

Parmi la liste des défauts (et il y en a tout de même, le film est loin d’être parfait), il ya un gros problème avec l’agencement des chansons… presque toutes concentrées après l’intermission, cassant un rythme déjà peu soutenu. Quelques petites coquilles également. Dans la première partie, l’histoire entre Raj et Radhika censée se dérouler en 2002, Raj organise une folle soirée dans laquelle il se déhanche avec fougue sur la musique de… Jhoom Barabar Jhoom ! Dans la première partie en Suisse, le train est trop moderne pour qu’on puisse croire une minute qu’il s’agit de l’année 1996 ! Sans oublier la tendance de Ranbir de montrer un peu trop souvent son torse (certes, fort bien musclé) qui ajoute une petite touche de comique involontaire…

Finalement, une très bonne surprise que ce Bachna Ae Haseeno, qui a le mérite de m’avoir fait passer un bon moment en compagnie de personnages féminins intéressants, même si peu développés, et d’un casanova délicieusement arrogant.

La note de Kendra : 6,5/10

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