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Dilwale Dulhania Le Jayenge

Traduction : L'homme de cœur emmènera la fiancée

Bande originale

Ghar Aaja Pardesi
Mere Khwabon Mein
Ruk Ja O Dil Deewane
Zara Sa Jhoom Loon Main
Ho Gaya Hai Tujhko
Mehndi Laga Ke Rakhna
Tujhe Dekha To

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La critique de Fantastikindia

Par Ganesh - le 1er octobre 2003

Note :
(8/10)

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Chaudhry Baldev Singh (Amrish Puri) vit à Londres avec sa femme et ses deux enfants depuis qu’il a quitté la province du Punjab. Un jour, il reçoit une lettre de son meilleur ami qui lui demande de tenir sa promesse faite il y a 20 ans, celle d’accorder sa fille Simran (Kajol) à son fils Kuljeet. Chaudhry accepte, bien sûr, mais accorde néanmoins à sa fille, malheureuse et résignée, la permission d’entreprendre un voyage d’un mois en Europe avant de partir en Inde. Lors de ce voyage, Simran rencontre Raj (Shahrukh Khan). Elle en tombe amoureuse et réciproquement. Dès son retour à Londres, le père, furieux de la tournure des évènements, hâte leur départ pour l’Inde. Mais c’est sans compter sur Raj qui n’a nullement l’intention d’abandonner sa bien-aimée…

Alors que le cinéma bollywoodien était moribond, que les Indiens commençaient à se lasser des films « masala », souvent violents et sans âme, et qu’ils se tournaient de plus en plus vers les feuilletons télévisés, ont déboulé sur les grands écrans des villes, coup sur coup, deux comédies romantiques, réalisées par de jeunes réalisateurs fraîchement promus, Hum Aapke Hain Koun et Dilwale Dulhania Le Jayenge. Le résultat ne se fit pas attendre. Les Indiens se ruèrent en masse au cinéma. Le premier est l’un des plus gros succès de tous les temps en Inde (100 millions de spectateurs), tandis que le film d’Aditya Chopra reste à l’affiche six ans dont 62 semaines en tête du box-office (record inégalé), imposant de plus pour la première fois le couple magique Shahrukh Khan-Kajol, qu’on retrouvera plus tard dans Karan Arjun, Kuch Kuch Hota Hai et Kabhi Khushi Kabhie Gham (également de gros succès).

Il y a trois raisons à l’énorme succès populaire de « DDLJ ». Tout d’abord, le thème qui aborde avec humour un sujet pourtant grave et malheureusement encore d’actualité : les mariages forcés. On sait qu’en Angleterre, par exemple, environ 2000 jeunes filles (indiennes, pakistanaises, bangladeshi) de 16-20 ans sont forcées d’arrêter leurs études et de se marier avec un inconnu ou un proche (en Inde même, c’est pire, les chiffres explosent). Deuxièmement, les héros ne sont pas des Indiens de l’Inde, mais des NRI (non-resident Indian), ici, des Anglo-indiens qui doivent choisir entre la tradition et la modernité. Et, enfin, ce qui fait avant tout la force de ce film, c’est incontestablement son couple vedette qui excelle dans le registre de la comédie et qui dégage une osmose incroyable.

La première partie « européenne » est donc consacrée à la rencontre Kajol-Shahrukh et à leurs mésaventures pendant leur voyage. Comme dans toute bonne comédie romantique, les personnages se détestent au début avant de tomber amoureux l’un de l’autre. Cette partie alterne le bon (dialogues père-fils, père-fille) et le moins bon (quelques longueurs, humour un peu poussif, certaines blagues qui tombent à plat). Cela fait un peu comédie pour adolescents, mais il reste toujours le plaisir de voir le couple vedette s’amuser comme des fous, d’autant plus que la narration de cette première partie est parfaitement maîtrisée.

Comme dans la plupart des films indiens, c’est la partie « indienne » qui est la plus intéressante. Et là, le personnage de Kajol s’efface pour laisser la place au show « Shahrukh Khan ». Celui-ci s’incruste incognito pendant les festivités qui ont lieu avant la cérémonie du mariage, espérant bien empêcher ce dernier en faisant changer d’avis sa future belle-famille sur le nom du marié. On a droit à des situations souvent cocasses. Shahrukh Khan montre toute l’étendue de son talent de comique (quand il s’agit de faire le pitre, c’est le roi !!!) et de charmeur (mais qui peut lui résister ?). C’est aussi dans cette seconde partie que le réalisateur en profite pour fustiger les mariages forcés et s’en prendre à la vieille génération, mais non ouvertement.

Pour ce qui est de la réalisation, la mise en scène est classique mais parfaitement maîtrisée. La direction des acteurs est bonne. On a droit à quelques belles photos des montagnes suisses, mais on reste toutefois loin de la qualité technique et artistique de films tels que Mohabattein, Kuch Kuch Hota Hai et autres Lagaan, petit budget oblige. Vous risquez notamment d’être désappointés par les chorégraphies des chansons, qui sont ici très pauvres et peu intéressantes. Justement, j’ai été un peu déçu des chansons, mis à part la première, Mere Kwabon Hein, avec la voix divine de Lata Mangeshkar. Les autres ne me sont pas restées dans la tête.

Quant à l’interprétation, comme vous vous en doutez bien, Shahrukh Khan crève littéralement l’écran. La jeune Kajol est un peu plus effacée, mais on peut déjà apercevoir la grande star qui va naître après ce film. Amrish Puri, l’autre grand monsieur du cinéma indien, que les Occidentaux ont pu voir dans Indiana Jones et le temple maudit, incarne parfaitement le père autoritaire respectueux des traditions ancestrales. Sa voix, et surtout son visage, quand il se fâche, impose le respect. Deux autres comédiens m’ont beaucoup plu. Farida Jalal, qui joue la mère soumise de Kajol, capable toutefois de contredire son mari par amour pour sa fille, est admirable et Anupam Kher, le père de Shahrukh, est hilarant à chacune de ses apparitions.

En résumé, Aditya Chopra réussit l’exploit de nous offrir un film divertissant, bourré d’humour, tout en nous faisant réfléchir sur un sujet grave. Que demander de plus ? Ce film ravira les amateurs de comédies romantiques mais aussi les autres ! Il est également l’occasion de découvrir ou de redécouvrir le couple Kajol-Shahrukh.

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