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Ankur Arora Murder Case

Traduction : L'affaire du meurtre d'Ankur Arora

LangueHindi
GenreDrame
Dir. PhotoJalesh Oberoi
ActeursKay Kay Menon, Arjun Mathur, Vishakha Singh, Tisca Chopra, Paoli Dam, Vishesh Tiwari
Dir. MusicalChirantan Bhatt
ParoliersKausar Munir, Sagar Lahauri, Suhail Tatari, Junaid Wasi
ChanteursSunidhi Chauhan, Arijit Singh, Shaan, Dev Negi, Deepali Sathe
ProducteurVikram Bhatt
Durée128 mn

Bande originale

Aaja Ab Jee Le Zara
Tera Aks Hai
Roshni

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Mel - le 25 mars 2014

Note :
(4/10)

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Nandita Arora (Tisca Chopra) amène son fils de 8 ans Ankur (Vishesh Tiwari) à l’hôpital pour le faire examiner. Elle est un peu inquiète, car l’enfant se plaint de violentes douleurs abdominales. Le jeune Dr Romesh (Arjun Mathur) diagnostique rapidement une appendicite, mais ce n’est pas lui qui va pratiquer l’opération. Cette tâche incombe au chirurgien en chef, le Dr Asthana (Kay Kay Menon). L’arrogant virtuose du bistouri dirige son service d’une main de fer, écrasant sans hésiter ceux qui osent lui tenir tête, mais sauvant aussi brillamment la vie de ceux que l’infortune amène dans son hôpital.

Il ne fallait pas manger avant l’opération. Pourtant Ankur n’a pas pu résister et a avalé quelques biscuits que sa mère avait laissés à côté du lit. Il l’a avoué à l’infirmière qui l’a rapporté au Dr Asthana, ainsi que le veut la procédure. L’opération est banale, comme le fait de vider l’estomac du patient qui n’est pas à jeun avec un tube de Ryles. Pourtant, ce jour-là, le chirurgien a oublié. Ankur a vomi, ses poumons ont collapsé et il est tombé dans le coma. Malgré une tentative de réanimation désespérée, il est mort deux jours plus tard…

Le titre comme l’affiche et la bande-annonce sont plus explicites que les quelques lignes qui précèdent. Ils nous indiquent que la mort du petit garçon sera considérée comme un meurtre et que nous assisterons à un procès : celui de l’affaire Ankur Arora. Il s’agit donc d’un film de prétoire sur un fond médical (ou l’inverse), qui surfe à la fois sur la vague de séries comme Urgences, Grey’ s Anatomy ou Dr House, et sur celle des films juridiques que No One Killed Jessica a lancé en Inde il y a deux ans.

Les deux thèmes ne sont pas très originaux, et il est difficile d’être ébloui par la construction d’Ankur Arora Murder Case. La première partie est exclusivement dédiée au drame à l’hôpital, tandis que la seconde, après l’entracte, est consacrée à confondre dans un tribunal un « meurtrier » connu depuis le début. La réalisation de Suhail Tatari, dont c’est le deuxième film, n’impressionne pas non plus par l’imagination qu’elle développe. Nous sommes dans un univers ultra-formaté cent fois vu. L’histoire se déroule en Inde, mais elle aurait aussi bien pu arriver en France, au Brésil ou en Chine sans qu’on s’en rende compte.

La plupart des acteurs ne sont pas non plus éblouissants. Arjun Mathur n’arrive pas à convaincre avec son personnage de Dr Romesh qui joue les Antigone. Son regard bovin est si horripilant que le plus doux des spectateurs sera volontaire pour sceller la première pierre. Sa petite amie, le Dr Riya, incarnée par Vishakha Singh, passe quant à elle tellement de temps à brailler qu’on voudrait pouvoir la gifler. Et puis le jeune Vishesh Tiwari interprète aussi mal le petit Ankur que Bobo enfant dans Ek Thi Daayan. Heureusement, il trépasse assez rapidement. Ankur Arora Murder Case est un film qui donne des envies de meurtre…

Le pire est certainement la musique de fond créée par Raju Raho. Elle alterne les nappes de violon gluantes avec du piano que n’aurait pas renié Richard Clayderman dans sa période « romantique ». Il s’agit bien sûr de nous faire sangloter à l’unisson de la mère de l’enfant. Seulement, Tisca Chopra n’est pas très expressive, à des années-lumière de la sublime Mater Dolorosa de Mother India. La musique larmoyante et vulgaire devait peut-être nous faire ressentir l’émotion absente pour nous convaincre de pleurer à sa place.

Malgré tous ces handicaps, le film n’est pas un ratage complet. Il tient même miraculeusement debout, certes en boitant gravement… mais il marche. On doit cette prouesse quasi magique en grande partie à la présence remarquable de Kay Kay Menon dans le rôle du mandarin à l’ancienne. Il fait partie de ces quelques grands acteurs indiens qui n’ont pas besoin de parler pour être là. Même entouré d’ectoplasmes, on ne voit que lui. C’est particulièrement frappant dans les plans du tribunal où il aimante le regard, ne prononçant aucune parole assis sur le banc des accusés.

Par chance, il lui est donné un rôle plus complexe qu’il n’y parait au premier abord. Il est vrai que le petit Ankur est mort sur sa table d’opération, mais la faute n’est pas intentionnelle et la négligence est certainement difficile à caractériser. Il doit en définitive sa perte à son orgueil démesuré et à sa tentative désastreuse de cacher la cause du décès. Sans en donner l’impression, les auteurs pourraient même nous amener à nous interroger sur sa culpabilité. Ce sentiment est accentué par l’attitude de la partie adverse lors du procès. Elle n’attaque pas frontalement le Dr Asthana, elle essaye juste d’établir les faits.

Cette tâche ardue est menée par Paoli Dam qu’on avait vu précédemment dans le calamiteux Hate Story, également écrit et produit par Vikram Bhatt. Il n’est pas réputé pour sa finesse, alors il arrive là encore à lui faire porter un déshabillé vaporeux et à lui faire subir quelques autres avanies qu’on pourrait trouver misogynes. Mais l’actrice bengalaise parvient tant bien que mal à surmonter l’obstacle de ses auteurs pour offrir un contrepoint presque crédible et diriger la seconde partie du film. Tout comme Kay Kay Menon, elle doit affronter un texte pauvre dont elle se sort finalement assez honorablement.

Ankur Arora Murder Case nous donne l’occasion d’entendre trois chansons sirupeuses écrites par le propre cousin de Vikram, Chirantan Bhatt. La première, Aaja Ab Jee Le Zara, est plutôt gaie alors que les deux autres sont geignardes. Elles ne sont heureusement pas chorégraphiées et le seul objectif de leur présence semble être d’offrir une pause au spectateur. Ce n’est pas que l’action soit si intense, mais le film offre quelques surprises de nature à maintenir l’attention un peu plus de deux heures durant.

Ce n’est pas avec Ankur Arora Murder Case que Vikram Bhatt a pu redorer le blason financier de sa maison de production. Malgré un budget modeste, le film est un des plus grands échecs commerciaux de l’année 2013. Il est toujours difficile de trouver les raisons qui ont éloigné le public des salles obscures. Tout au plus peut-on citer la réalisation médiocre, les dialogues et la musique tire-larmes ou encore le scénario linéaire.

Tout n’est cependant pas à jeter. Kay Kay Menon propose une fois de plus une performance remarquable et Paoli Dam arrive à intéresser. Et puis, même si les rebondissements manquent d’originalité, ils nous attachent à l’écran sans que l’on s’ennuie.


Bande-annonce

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