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Années 70

Publié dimanche 26 avril 2009
Dernière modification dimanche 11 janvier 2015
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Par Gandhi Tata, Guiridja, Kendra

Rubrique Anthologie du cinéma Tamoul
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Le cinéma des années 70 reflète énormément de thèmes, il est le miroir de cette époque audacieuse. A l’image de ce qui se passe dans le monde, il y a une certaine forme de libération sexuelle qui se traduit dans les films. Les femmes sont au centre de la plupart des longs-métrages et leur image stéréotypée d’épouse modèle, support moral aux héros ou encore mère dévouée, laisse temporairement place aux héroïnes blessées, torturées et bafouées. Les films sociaux refont un retour fracassant avec cette fois-ci une caractéristique propre au cinéma tamoul, le réalisme. Les années 50 avaient permis cette audace mais la nécessité d’attirer un public familial avait enterré cette soif de réalité, et sans tomber dans la crudité, les réalisateurs comme K.Balachandar nous livrent des films coups-de-poing sur les maux de cette société tamoule en pleine mutation et en recherche d’une nouvelle identité. Ces œuvres sont devenues de vrais témoignages qui dépeignent avec justesse le malaise et la liberté de penser de cette époque, qui semble avoir disparu aujourd’hui. C’est aussi une période-charnière qui voit la relève des monstres comme MGR, Sivaji et Gemini, prendre peu à peu le trône de Kollywood. Les trois futures stars des années 80 -Kamal Hassan, Rajnikanth et Sridevi- font une entrée remarquée dans des films sociaux où leur talent explose au grand jour. L’ascension de Kamal Hassan et de Sridevi se fera très rapidement, alors que Rajnikanth construit son mythe en suivant un parcours atypique. En effet il marquera les esprits en endossant des rôles de méchants avant de pouvoir jouer des premiers rôles. Musicalement, de nouveaux compositeurs et chanteurs renouvellent la scène kollywoodienne. Les bandes-son sont teintées de rock et d’un mélange de genres absolument incroyable signé Ilaiyaraja. Le compositeur qui comptera dans sa troupe un certain A.R.Rahman, est LE maître incontesté des mélodies et des thèmes musicaux. De nombreux chanteurs atteignent le rang de superstar sur ses compositions, parmi eux, S.P.Balasubramaniam et K.J.Yesudas.

Annamitta Kai (La Main qui t’a nourri)

Casting : M.G.Ramachandran, Jayalalitha, M.N.Nambiar
Réalisateur : M. Krishnan
Compositeur : K.V. Mahadevan
Genre : Drame familial

MGR joue le rôle du fils d’un chef d’une plantation dont la mère est morte en lui révélant l’existence d’un demi-frère né d’une liaison de son père. Le demi-frère est joué par Nambiar qui voue une haine sans borne à son père. En effet celui-ci a jeté comme une malpropre celle avec qui il a eu une liaison lorsque celle-ci est venue lui demander de l’aide, car elle est en train de perdre la vue et souhaite qu’il élève leur enfant. Suite à la rencontre des deux frères, MGR et Nambiar vont échanger leurs places et par là même, leurs conditions de vie respectives.

 

Arangetram (L’initiation)

Casting : Pramila, Sivakumar, Kamal Hasan
Réalisateur : K.Balachandar
Compositeur : V.Kumar
Genre : Drame social

Une position élevée dans le système des castes, n’assure ni un décent niveau de vie ni une dignité sauve. C’est ainsi que dans un petit village, une famille brahmine mais nombreuse, se bat contre la misère. Cette déchéance fait suite à la démission de parents irresponsables. D’un côté un père qui ne cesse de faire des enfants, alors que la mère est totalement dépassée par les événements. Lalitha, l’aînée de cette fratrie de bientôt 10 enfants, est la sœur courage qui essaye désespérément de joindre les deux bouts. Tour à tour mère, sœur, tutrice et trésorière, Lalitha travaille d’arrache-pied après l’abandon de ses études, mais lorsque le dixième enfant est en route, elle décide de monter à la ville pour surmonter cette précarité. Les désillusions ne tardent pas et cette femme est exposée aux yeux pervers de recruteurs peu scrupuleux et d’hommes fortunés hideusement libidineux. La vie de Lalitha bascule tragiquement dans le commerce de la chair qui la métamorphose en prostituée de luxe. La famille se porte à présent mieux, mais ignore tout des sacrifices consentis par leur aînée. Arangetram est un film extrêmement audacieux pour l’époque et encore aujourd’hui, où les valeurs rétrogrades et religieuses font leur retour. La force de K.Balachandar est d’avoir profondément ancré son long-métrage dans la réalité sociale d’alors. De ce fait, chaque épisode est criant de vérité et Arangetram ne se limite pas à un seul aspect de la société. On y traite également du fragile statut de la femme et de la natalité qui n’est pas maîtrisée. Le choix de la famille du prêtre hindou n’est pas anodin car cet exemple est ce qu’il y a de plus élevé, pur et noble. Enfin, le terme Arangetram, désigne la cérémonie religieuse marquant l’introduction d’une danseuse de barathanatyam, ici Balachandar l’utilise pour parler de l’initiation d’une prostituée de luxe. Le titre a de quoi faire grincer les dents des religieux radicaux, et c’est cette insolence qui donne à Arangetram son aspect jubilatoire. En 2007, Laaga Chunari Mein Daag avec Rani Mukherjee, emprunte beaucoup au film de Balachandar. Mais un élément-clé manque à ce remake non-officiel, le réalisme.

 

Ulagam Suthrum Valiban (Le jeune globe-trotter)

Casting : M.G.Ramachandran, Latha, M.N.Nambiar
Réalisateur : M.G.Ramachandran
Compositeur : M.S.Viswanathan
Genre : Aventures

Un soir d’orage, un scientifique indien, avec l’aide de sa charmante assistante, découvre la formule physique d’une arme destructrice reposant sur l’énergie de la foudre. Craignant les intentions malveillantes d’un savant businessman, le chercheur décide de brouiller les pistes et de dissimuler sa découverte. Ainsi il disparaît… C’est alors que son frère jumeau tente de le retrouver en chassant les indices volontairement dispersés aux quatre coins de l’Asie… Devant et derrière la caméra, MGR avait enchanté des millions de spectateurs avec ce 007 indien qui fait le tour de l’Asie en immortalisant, au passage, l’Expo universelle de l’année 1970 au Japon. Ovni pour certains, divertissement grand luxe pour les fan de MGR, Ulagam Suthrum Valiban fait partie de ces films intemporels qui gardent à jamais leur charme d’antan. Bénéficiant d’une musique signée M.S.Viswanathan, le film fut un succès monstre à sa sortie. A la fin 2008, Ulagam Suthrum Valiban a refait sensation dans les salles obscures, dans une version remasterisée.

 

Aval oru thodairkathai (Elle est une histoire sans fin)

Casting : Sujatha, Vijaykumar, Jaiganesh, Kamal Hassan
Réalisateur : K.Balachandar
Compositeur : M.S.Viswanathan
Genre : Drame social

Kavitha est une jeune femme courageuse et farouchement indépendante. En revanche, elle est l’unique gagne-pain de la maison et toute la famille compte sur elle. La fratrie est composée de sa jeune sœur veuve, la seconde qui n’est pas encore mariée, son bon à rien de grand frère alcoolique et enfin le cadet de la famille, rêveur mais aveugle. A ce lourd poids s’ajoute sa mère, sa belle-sœur et ses enfants. Pour subvenir aux besoins de tous, elle se tue au travail mais son quotidien répétitif ne l’a jamais abattue. Kavitha s’est endurcie depuis que leur père a délaissé le foyer et elle s’est bâti une image de femme insensible et inaccessible. Malgré sa carapace abrupte, elle est amoureuse de Tilak qui attend désespérément leur mariage depuis longtemps, non sans une certaine frustration. Lorsque Kavitha consent à l’union, une mauvaise surprise l’attend. K.Balachandar nous revient ici avec un magnifique portrait de femme forte. Les répliques détonantes, les dialogues osés et la psychologie de chaque personnage, arrivent encore aujourd’hui à nous surprendre. Aval oru thodairkathai est une mine d’individualités qu’on prend plaisir à découvrir et à voir évoluer. Mais celle qui force le respect et dont les apparitions font mouche, c’est Kavitha. Sujatha donne magistralement vie à cette femme extraordinaire à l’insolence jubilatoire, ses questions, ses répliques, ses yeux, son jeu, sa beauté et son charisme en font l’une des héroïnes tamoules les plus énigmatiques de cette décennie. Le film repose entièrement sur ses épaules et elle l’assume avec un certain aplomb et une assurance impressionnante. K.Balachandar réalise avec Aval oru thodairkathai, un film social sensible et corrosif à la fois, car les critiques sur le monde du travail, le regard des hommes et la responsabilité parentale font très mal, encore aujourd’hui.

 

Thanga padakam (Le trophée en or)

Casting : Sivaji Ganesan, K.R.Vijaya, Srikanth, Cho
Réalisateur : P.Madhavan
Compositeur : M.S.Viswanathan
Genre : Policier, drame familial

Qu’arrive-t-il lorsqu’un flic honnête et consciencieux hérite d’un fils qui est tout son contraire ? La confrontation est à la fois morale et sentimentale. Sivaji Ganesan interprète un inspecteur modèle et son fils Srikanth se révèle être un individu peu recommandable. La mère tiraillée entre ces deux feux est magnifiquement portée par K.R.Vijaya. Eclatement familial, sens du devoir, amour maternel et paternel, tout y est pour un drame familial aux allures de film policier. Le Shakti de Ramesh Sippy en 1982 s’est largement inspiré de Thanga padakam pour ce qui est du face-à-face père-fils. Ce film repose essentiellement sur le charisme de Sivaji Ganesan, tour à tour inflexible en flic incorruptible et démuni lorsqu’il est face au choix cornélien : devoir ou famille.

 

Naalai Namadhe (Demain nous appartient)

Casting : M.G.Ramachandran, Latha, Chandramohan
Réalisateur : K.S.Sethumadhavan
Compositeur : M.S.Viswanathan
Genre : Drame familial

Le film raconte l’histoire de trois frères séparés dans leurs jeunesses suite à l’assassinat de leurs parents. L’aîné va rester, sans le savoir, avec la bande qui a tué ses parents. Le second va être recueilli par un couple aisé. Le dernier va rester avec sa tante et cherchera désespérément à retrouver ses frères. Pour cela, tous les soirs dans le salon dans lequel il travaille, il clôture son show avec la dernière chanson qu’ils ont chanté en famille en espérant que l’un de ses frères se trouvera dans la salle et reconnaîtra cette chanson. Dans ce film MGR endosse les rôles du frère aîné et du frère cadet. Ce film est le remake de Yaadon Ki Baaraat, sorti en 1973.

 

Apoorva Ragangal (Incroyables mélodies)

Casting : Srividya, Kamal Hassan, Major Sunderajan, Jayasudha, Rajnikanth
Réalisateur : K.Balachandar
Compositeur : M.S.Viswanathan
Genre : Drame social

Lorsque Prasanna est grièvement blessé dans une bagarre de rue, Bhairavi le recueille et prend soin de lui. Peu à peu cette amitié devient complicité et vire inéluctablement vers l’amour. Pourtant ces deux personnages n’ont rien en commun, lui est un gosse de riche rebelle en mal d’attention et elle est une chanteuse carnatique séparée de son mari, mais l’inconciliable différence qui gêne Bhairavi, c’est leur différence d’âge. Malgré tout ce qui les sépare, ils entament une relation amoureuse qui va les conduire au mariage. En même temps, le père de Prasanna est lié intimement à une jeune fille nommée Ranjini. Cette dernière se révèle être la fille de Bhairavi et les deux couples font face à une situation tristement insolite. Apoorva Ragangal nous raconte des histoires d’amour non conventionnelles entre personnes d’âges et de strates sociales différents. La situation se complique davantage lorsque l’ex-mari de Bhairavi refait surface. C’est le premier grand rôle de Kamal Hassan et la première apparition de celui qui deviendra plus tard "La Superstar" Rajinikanth. Ce film est bien dans l’air du cinéma tamoul du moment. C’est-à-dire social, provocant et surtout, terriblement audacieux. K.Balachandar avait provoqué de nombreux remous dans l’opinion, qui jugeait ce film comme une insulte aux mœurs indiennes. Qu’importe les polémiques, le succès sera au rendez-vous grâce au plébiscite massif des jeunes de cette époque. Le film sera adapté en hindi sous le titre Ek Nai Paheli en 1984 avec Kamal Hassan, Raaj Kumar, Hema Malini et Padmini Kohlapure.

 

Moundru Mudichu (Trois noeuds)

Casting : Sridevi, Rajnikanth, Kamal Hasan
Réalisateur : K.Balachandar
Compositeur : M.S.Viswanathan
Genre : Drame, thriller psychologique

Rajnikanth et Kamal Hassan sont amis et colocataires depuis longtemps. Cette amitié est bien particulière car l’esprit est différent de part et d’autre. Si Rajni est un fils de riche pourri et parfois abject avec son ami, Kamal est issu d’un milieu beaucoup plus loyal. Les différends arrivent lorsque les deux hommes tombent amoureux de la même jeune fille interprétée par Sridevi. Mais lorsque cette dernière préfère Kamal, Rajni est fortement contrarié, au point de nourrir une rancœur viscérale à l’égard de ce couple. Il n’aura de cesse de la tourmenter et finira même par tuer, en quelque sorte, son ami lors d’une balade en barque : lorsque Kamal tombe à l’eau, en effet, Rajni, étant parfaitement au courant qu’il ne sait pas nager, ne lui portera pas assistance. Et malgré les pleurs et les implorations de Sridevi, Rajni fera preuve d’une indifférence haineuse en continuant la balade en barque avec la lente noyade de son ami à côté. Après ce drame glaçant, Sridevi fait face à une autre tragédie, celle de sa sœur, grièvement brûlée au troisième degré à cause d’un accident. Terriblement affectée et en situation de précarité, Sridevi décide d’épouser un veuf fortuné d’un certain âge pour soulager sa famille. Une autre raison se cache derrière cette décision : parmi les enfants de ce riche figure Rajni. Sridevi s’apprête alors à prendre sa revanche sur l’assassin de son amoureux, confortablement installée au fauteuil de belle-mère. Comme les films de cette époque, Moundru Mudichu est très sombre et par moment très dur, mais ici, le long-métrage prend une tournure inédite lorsque la tant convoitée Sridevi réapparaît sous le costume de belle-mère. Soudain, le drame social devient un thriller psychologique très dérangeant. K.Balachandar s’amuse ici à inverser les rôles entre le bourreau et sa victime, au final, Moundru Mudichu reste palpitant jusqu’au bout sans virer à la vulgaire vendetta. Le penchant cérébral du réalisateur se révèle lorsque Rajni est confronté à sa conscience, dans des scènes à la fois surnaturelles et troublantes. C’est la grande période du trio Kamal-Sridevi-Rajni. Et c’est LE film qui a révélé Rajnikanth en méchant impitoyable, il traînera cette image pendant quelques films, mais cela ne l’empêchera pas d’évoluer et de conquérir le public tamoul.

 

Badrakali

Casting : Rani Chandra, Sivakumar, Major Sunderajan
Réalisateur : A.C.Trilogachandran
Compositeur : Ilaiyaraja
Genre : Mélodrame, drame psychologique

Badrakali démarre avec l’adorable portrait d’un couple de jeunes mariés. Leur attachement est intense, lui ne peut se passer d’elle et cette dernière est profondément amoureuse de lui. On se demande alors ce qui peut venir entraver ce joli tableau. Le drame ne frappe aucun des deux tourtereaux, en revanche, l’épouse est témoin d’un terrible événement qui va la marquer psychologiquement. Suite à ce choc, elle est mentalement perturbée et leur vie de couple s’en retrouve fortement affectée. Peu à peu celui qui avait juré fidélité et amour pour le meilleur et surtout le pire, ne résiste pas à cette épreuve et s’éloigne peu à peu d’elle. Le jour où elle recouvre ses esprits, le constat est décevant même si l’amour semble intact. Badrakali est une œuvre réellement poignante car elle aborde à la fois la beauté et les désillusions de l’amour. La façon de vivre l’amour de manière idyllique et de le maintenir face aux difficultés est exposée ici à travers ces deux personnages. D’un côté un mari qui abandonne l’espoir de revoir sa femme en bonne santé mentale, et de l’autre une épouse qui s’attend à retrouver un compagnon aussi amoureux que les premiers jours, après une très longue absence. Ce qui est remarquable dans Badrakali, c’est la justesse du propos, pas question ici de stigmatiser qui que ce soit, ainsi, le mari n’est pas présenté comme un traître. On voit justement l’évolution d’un homme, fou amoureux au début, désarmé face au désespoir et désabusé par sa conduite lorsque son épouse revient à elle-même. La culpabilité est vécue ici comme une erreur de part et d’autre et non pas comme un crime, car son épouse l’aime comme au premier jour malgré sa démission de mari. Etroitement lié à la vie du couple, le long-métrage suit aussi l’évolution morale de l’héroïne, qui va évoluer et affronter ses peurs. En bref, Badrakali est à mi-chemin entre mélodrame et drame psychologique, un film inclassable qui s’appuie sur une performance inoubliable de Rani Chandra dont c’est la dernière apparition avant son tragique accident.

 

Bhuvana oru kelvikuri (Bhuvana est un point d’interrogation)

Casting : Rajnikanth, Sivakumar, Sumitra
Réalisateur : S.P.Muthuraman
Compositeur : Ilaiyaraja
Genre : Mélodrame, drame social

S.P.Muthuraman était certainement l’une des deux plus grandes découvertes de cette période avec Bharathiraja. Si le retour des films sociaux s’est fait dans les années 70 grâce à K.Balachandar, S.P.Muthuraman a su emprunter de cet élan pour nous livrer des œuvres à la fois accessibles et intelligentes. Parler de films d’auteur commerciaux serait réducteur, mais cela résume parfaitement la démarche du réalisateur, à la fois auteur et grand public. Bhuvana oru kelvikuri est un premier essai qui l’a définitivement mis sur orbite. Le style est réaliste, on sent le culot du jeune réalisateur et son anticonformisme transparaît lorsqu’il inverse les rôles en jouant avec les apparences. Cette histoire s’articule autour de trois personnages et contrairement à ce que laisse entendre le titre, Bhuvana n’est pas l’unique héroïne de ce long-métrage. Les deux hommes de sa vie, brillamment interprétés par Sivakumar et Rajnikanth, ne sont finalement pas les personnages stéréotypés que l’on croit et vont successivement échanger leurs rôles dans la vie de Bhuvana. S.P.Muthuraman aborde avec maturité de nombreux thèmes, mais le propos du film porte sur le jeu des apparences, qui peuvent être trompeuses. Bhuvana oru kelvikuri donne à Rajnikanth son premier grand rôle et personne n’a oublié ses scènes finales qui restent parmi les plus émouvantes du cinéma tamoul. Par la suite, sa collaboration avec S.P.Muthuraman fut des plus fructueuses dans les années 80 en l’asseyant pour toujours sur le trône de Superstar.

 

16 Vayathinile (A 16 ans)

Casting : Sridevi, Kamal Hassan, Rajnikanth
Réalisateur : Bharathiraja
Compositeur : Ilaiyaraja
Genre : Mélodrame rural

Mayil est une belle villageoise de 16 ans, pleine de rêves et d’ambitions. Lorsque le nouveau vétérinaire débarque au village, il capture l’attention de tous et surtout celle de Mayil. Une relation intime s’installe entre eux, et Mayil consent à des sacrifices pour ce vétérinaire. Quand la face cachée de ce dernier se révèle, il est déjà trop tard. Chapani est un jeune simplet, boiteux et attardé, qui est secrètement amoureux de Mayil. Inutile de dire qu’il est jaloux de la relation qu’entretient la jeune fille avec le vétérinaire. Malgré la déception, Chapani est très protecteur envers Mayil. Enfin, le troisième protagoniste se nomme Parathai, c’est un voyou qui est prêt à tout pour avoir la jeune villageoise. L’histoire tourne donc autour de ces trois protagonistes, Chapani qui fait la cour à Mayil, cette jeune femme insouciante qui joue avec lui tout en étant tournée uniquement vers son amour à elle et Parathai qui ne cherche qu’une chose, obtenir Mayil de gré ou de force. Le film repose entièrement sur Mayil et son pouvoir d’attraction sur ces hommes qui l’entourent. 16 Vayathinile est dans la lignée des films du trio "Kamal-Sridevi-Rajni", pour changer, on est cette fois loin du cadre urbain de K.Balachandar. Bharathiraja débute ici sa carrière en redéfinissant les codes du film rural. Tous les clichés habituellement associés à ce genre laissent place à une vision renouvelée où le réalisme fait son incursion. Kamal hérite d’un rôle inoubliable dans ce film, celui de l’anti-héros, boiteux et simplet. Quant à Sridevi, sa chanson d’introduction fait définitivement partie des plus belles séquences du cinéma tamoul. Sa carrière a décollé après 16 Vayathinile et le personnage de Mayil a révélé l’extraordinaire actrice qui est en elle. Enfin, Rajni prouve qu’il est le méchant le plus exécrable des années 70. 16 Vayathinile reste dans toutes les mémoires pour sa sublime bande-son signée Ilaiyaraja.

 

Mullum Malarum (La fleur et l’épine)

Casting : Rajnikanth, Shoba, Sarath Babu, Fatafat Jayalakshmi
Réalisateur : J.Mahendran
Compositeur : Ilaiyaraja
Genre : Drame

Mullum Malarum est un film magnifique sur les sentiments humains. Tout d’abord il y a cette belle fraternité que partagent Kali et sa petite sœur adorée, Valli. Les épreuves de la vie ont considérablement renforcé les liens fraternels de ces deux orphelins. La totale confiance qu’il a en elle et l’amour démesuré de la jeune femme pour son frère, sont d’une pureté immaculée. On a du mal à imaginer quoi que ce soit entre eux, jusqu’au jour où l’amour fleurit entre Valli et Kumaran. On en vient justement à l’ego démesuré que va développer Kali au contact de Kumaran, qui n’est autre que son patron. Leurs rapports partent d’un mauvais pied et Kali interprète systématiquement mal tous les faits et gestes de Kumaran. Lorsque Kali apprend pour sa sœur et Kumaran, l’ego vire à la haine. Le complexe d’infériorité est également abordé dans l’histoire de Kali qui perd accidentellement un bras sur son lieu de travail. Il est constamment agacé par la pitié des autres et ne supporte plus d’être diminué. La solidarité féminine entre Valli et sa belle-sœur Manga est joliment exposée, surtout lorsque son frère s’oppose farouchement à l’histoire d’amour de sa sœur. Manga est profondément reconnaissante envers Valli pour l’avoir accueilliE sous son toit et sera son seul soutien jusqu’au bout. Au final Mullum Malarum est un film abouti et J.Mahendran a su l’étoffer et le rendre intéressant. Film social en parlant de son réalisme, mais avant tout sentimental pour son humanité, Mullum Malarum décrit la beauté de la vie sans en occulter les difficultés, telle une rose et ses épines.

 

Casting : Rajnikanth, Jayalakshmi, Cho
Réalisateur : S.P. Muthuraman
Compositeur : Ilaiyaraja
Genre : Drame social

Aarilirindhu Aruvathu Varai retrace le parcours d’un homme de son enfance à ses derniers jours. Rajni joue le rôle d’un homme de la classe moyenne se battant au quotidien pour sa famille. Le film retrace sa vie, de 30 à 60 ans. Aîné d’une fratrie de quatre enfants, à la mort de son père il prend les responsabilités familiales très tôt, afin d’aider sa mère à subvenir aux besoins de la famille. Il se sacrifie pour permettre à ses frères et sœur de poursuivre leurs études et de vivre dans de bonnes conditions. Par la suite, le film décrit le manquement et l’ingratitude des frères et sœur envers Rajni, qui est littéralement abandonné lorsqu’il a besoin d’eux. Aarilirindhu Aruvathu Varai est vraiment un très beau film social que Rajini porte d’un bout à l’autre avec une réelle prestance.
épines.

 


Guiridja :

* Kanna Moochi (Cache-Cache) (1978) avec Sivakumar et Ladha. Sivakumar est un professeur de gym qui, accompagné des cinq enfants du directeur du centre, va participer à la compétition organisée par le père richissime de Ladha. En chemin Sivakumar et les enfants vont rencontrer un génie qui a la particularité de pouvoir réaliser tous les souhaits de celui qui l’a libéré et même ses pensées. Cela va engendrer plusieurs situations cocasses. Mais par dessus tout, les enfants, Sivakumar et le génie vont s’unir afin de retrouver l’héritage de la famille de Ladha et vont tout faire pour que nos deux héros puissent vivre leur amour. Pour cela ils leur faudra déjouer les plans de l’oncle, qui lui souhaite épouser Ladha uniquement pour l’héritage.

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