Attarintiki Daredi
Traduction : Où est la maison de ma belle-mère ?
Langue | Telugu |
Genre | Masala |
Dir. Photo | Prasad Murella |
Acteurs | Boman Irani, Samantha, Mukesh Rishi, Brahmanandam, Nadhiya, Pawan Kalyan, Pranitha |
Dir. Musical | Devi Sri Prasad |
Paroliers | Ramajogayya Sastry, Sri Mani, Devi Sri Prasad |
Chanteurs | Shankar Mahadevan, Devi Sri Prasad, Simon, MLR. Karthikeyan, Rita, Vijay Prakash, Malgudi Subha, Pawan Kalyan, Narendra |
Producteurs | Mahesh Ramanathan, B. V. S. N. Prasad |
Durée | 175 mn |
Mettre les pieds dans le cinéma indien, c’est un peu comme débarquer dans un immense palais où il y a toujours une porte à ouvrir avec de nouvelles surprises derrière. Je suis entrée par la grande porte : le Bollywood des années 2000, puis j’ai ouvert celle de Kollywood avec Arrambam et récemment celle de Lollywood avec Bin Roye (qui hormis le casting, n’était pas très loin du premier, en réalité). Et voici qu’un dimanche soir du mois d’aout, il n’y avait bien sûr rien à la télé, j’apprends qu’il y a un film telugu sur l’Enorme TV. Plus par flemme de trouver autre chose que par réel intérêt, me voilà donc devant Attarintiki Daredi. Je précise ici que l’Enorme TV en a diffusé une version doublée en hindi (ce qui en a découragé certaines) et que je ne connais donc pas encore la sonorité de cette langue.
Voici donc les aventures de Gautham (Pawan Kalyan) qui se fait passer pour un chauffeur dans la maison de sa tante Sunanda (Nadhiya), afin de trouver le moyen de la ramener chez lui. Il y a 25 ans, Sunanda avait quitté la maison familiale suite à une violente dispute avec son milliardaire de papa (Boman Irani) quant à son mariage avec un petit avocat. Pris par les remords, le patriarche souhaite revoir sa fille avant la fin.
Kollywood m’avait fait découvrir le culte du héros. Tollywood m’a fait entrer dans la 4e dimension. Cette fois, même plus besoin de toucher les méchants pour les envoyer valser. Pourquoi de toute façon ? Le mental du héros suffit, il a le fluide ! Pourquoi la vraisemblance serait-elle l’une des préoccupations du réalisateur/scénariste ? C’est vrai, posséder quelques usines en Italie permet d’appeler Modi pour lui demander des faveurs qu’il rend sur le champ (il n’a rien de mieux à faire), et surtout de s’acheter tout et tout le monde. Par exemple, la voiture d’un particulier alors que le taxi qui est juste derrière fait très bien l’affaire. Surtout qu’avoir ladite voiture n’a en rien fait avancer l’intrigue et n’a pas servi à grand-chose. Le taxi suffisait je vous assure. Mais le héros est capricieux.
Parlons-en du personnage principal. Oui il a une bonne bouille (pour peu que la moustache très fournie ne dérange pas), mais quel caractère ! Lunatique, il communique avec son personnel à grands coups de tatanes, à s’en faire lécher les babines aux Prud’hommes. Il pense pouvoir tout acheter. Et dans le film il y arrive très bien. Faire évacuer une gare bondée à l’heure de pointe ? Mais pas de problème patron ! Gautham est aussi un cœur d’artichaut qui s’éprend tour à tour de chacune de ses cousines (il est mignon quand il est amoureux, mais il faudrait arrêter avec la consanguinité quand même). Enfin, ses qualités de danseurs ne sont pas meilleures. Les trois ou quatre danses sont atroces à regarder (même aux yeux de quelqu’un de novice en la matière comme moi). Au moins, elles permettent au spectateur d’aller se chercher une glace à la menthe ou de se brosser les dents. Merveilleux quand on pense au prix que ça a coûté d’aller tourner ça en Suisse. La musique ne laisse elle non plus, aucun souvenir, même si la critique a aimé semble-t-il.
Retrouver Boman Irani dans le rôle du patriarche était une vraie surprise, mais c’était très sympathique comme rencontre. Un peu comme un repas chez des inconnus où l’on retrouve un tonton qui nous rassure en nous assurant que tout va bien se passer. Ce n’est qu’un film telugu Marine, tu vas survivre. Et cela même avec les scènes totalement superflues (comme presque toutes celle du personnage du tonton diamant interprété par Brahmanandam), tournées pour compléter la touche comique du film mais dont on se serait volontiers passé.
Bon, alors quoi ? Rien à sauver dans tout ça ? Si ! Honnêtement, il ne faut pas chercher du côté des héroïnes interchangeables que sont les deux cousines du héros car elles ne servent à rien, tout juste à faire joli (et encore). On s’étonnera même que Samantha ait été nominé pour le Filmfare de la meilleure actrice pour ça. La véritable héroïne, c’est Sunanda, le personnage de la tata. L’actrice, Nadhiya, est une très belle femme qui a un rôle qui tient la route et qui joue bien. Sans conteste, le deuxième personnage du film, c’est elle. Elle en éclipserait même le héros. Ce n’est pas souvent (notamment dans le cinéma hindi que je connais davantage) qu’une femme de cet âge peut tenir une telle place dans un film (Rekha dans Dil Hai Tumhaara et Aruna Irani dans Beta sont les quelques exceptions qui me viennent à l’esprit).
L’autre point positif du film : l’intrigue. Le drame familial est très bien rendu et le portrait se construit touche par touche, ajoutant ainsi de nouveaux éléments à prendre en compte par le spectateur qui pensait avoir déjà fait le tour de la question. Et cela, jusqu’aux dernières minutes du film. Ce tableau dépeint plutôt bien la complexité des relations familiales et aussi étonnant que cela puisse paraître quand on voit la façon de filmer les scènes d’action, cette partie de l’histoire est montrée sans surenchère de pathos (ce n’est pas KKKG).
Voici donc deux petites choses qui font que malgré tout ce qui a été dit précédemment, pour un dimanche soir, ce film fait un divertissement passable. Est-ce que cela fait de moi une future cliente de l’industrie cinématographique telugu ? Et bien, à priori non. Attarintiki Daredi, malgré les nombreux prix et le succès qu’il a rencontré (il s’agirait du plus grand succès telugu jusqu’à Baahubali), ne m’aura pas convaincu. Et Pawan Kalyan non plus. N’est pas Ajith qui veut.