Badrinath Ki Dulhania
Traduction : Le mariage de Badrinath
Langue | Hindi |
Genre | Comédie romantique |
Dir. Photo | Neha Parti Matiyani |
Acteurs | Varun Dhawan, Alia Bhatt, Gaurav Pandey, Sahil Vaid |
Dir. Musical | Bappi Lahiri, Amal Malik, Tanishk Bagchi |
Paroliers | Shabbir Ahmed, Kumaar, Akhil Sachdeva |
Chanteurs | Shreya Ghoshal, Bappi Lahiri, Arijit Singh, Dev Negi, Monali Thakur, Neha Kakkar, Anuradha Paudwal, Amal Malik, Badshah, Akhil Sachdeva |
Producteurs | Karan Johar, Hiroo Yash Johar, Apoorva Mehta |
Durée | 135 mn |
Badri (Varun Dhawan) rencontre Vaidehi (Alia Bhatt) à un mariage. Dès lors, c’est décidé : il fera tout pour que son papa la lui fasse épouser. Et peut-être même qu’au passage il essaiera de convaincre la belle. Dans ces deux tâches, il sera épaulé par son meilleur ami Somdev, qui lance sa carrière de « marieur » en ligne, et de son grand-frère qui avant lui a vu ses espoirs matrimoniaux réduits en cendres.
Le film commence par une introduction rappelant au spectateur qu’une toute petite section de chromosomes en moins, fait des garçons des être privilégiés sur Terre… et notamment en Inde puisque quel que soit leur niveau social, ils vaudront toujours plus qu’une femme. C’est bien simple, si on écoutait le père du héros, un diplôme d’ingénieur ne servirait à une femme qu’à faire cuire la nourriture de son mari !
Le premier échange entre les deux protagonistes nous met dans le bain, et l’expression sonne comme un horrible juron : autonomisation des femmes ! Dès lors, les spectatrices savent qu’elles vont grincer des dents avant la fin du film — on enchaîne d’ailleurs avec le problème de la dot, à nouveau soulevé après Daawat-e-Ishq — et que tout ce temps, le héros va avoir pas mal de chemin à faire.
Alors bien évidemment, il va le faire ce bout de route, mais ce ne sera pas sans égratigner un peu — au passage — la liberté des femmes. Car finalement, que peut-on retenir de l’histoire si on prend un peu de recul ? Et bien, qu’un homme peut se montrer aussi insistant qu’il le désire puisque de toute façon il aura la fille à la fin. Peu importe le nombre de fois ou la manière dont elle aura dit « Non ». Du harcèlement à l’amour, il n’y a qu’un pas ? Vraiment ? C’est dommage. Je pense qu’il aurait été possible de faire autrement, surtout que ce n’est pas le sujet du film.
Ceci dit, Shashank Khaitan, qui est gratifié du titre de scénariste en plus de celui de réalisateur, avait déjà déçu sur l’écriture de son premier film et on n’est guère étonné de le voir faire les mêmes erreurs dans le second. Autant dans Humpty Sharma Ki Dulhania, les seconds rôles étaient plutôt bien écrits, et en particulier celui du papa joué par Ashutosh Rana — ses motivations étaient expliquées et compréhensibles —, autant là, on a le droit à la caricature du « vieux con réac » en ce qui concerne le père de Badri. Un peu de finesse que diable !
De la même manière, s’il est intéressant, le retournement de situation qui a lieu juste avant l’intermission est totalement en désaccord avec ce que le personnage s’est efforcé de faire pendant la première partie [1] [2]. Là encore « dommage », le personnage de Vaidehi est attachant et même s’il n’est pas aussi « libéré » que le personnage qu’Alia Bhatt incarnait dans Dear Zindagi, son envie de pouvoir décider de sa vie, d’en être l’actrice, renvoie un message positif. Autre idée intéressante du film, ce triste constat dans la seconde partie que l’amour, et bien ce n’est pas suffisant.
Côté musique, on a vite fait le tour. Comme pour Humpty Sharma Ki Dulhania, on a cherché à avoir de quoi plaire à tout le monde. Mais avec moins de succès. Le morceau que l’on retient le mieux est Tamma Tamma Again, un remix de Tamma Tamma Loge — seul moment mémorable du film Thanedaar avec Madhuri Dixit et Sanjay Dutt. Nous sommes mieux servis avec la visite touristique de Singapour et une ou deux scènes mettant en avant les différences culturelles (entre les Singapouriens adeptes du calme et nos très — trop — expressifs Indiens).
Badrinath Ki Dulhania est donc le deuxième opus d’une franchise produite par Karan Johar et dont le thème semble être le mariage. Ou plutôt : « comment va-t-on réussir à marier Varun Dhawan ? » (un message subliminal ?). Le premier était une relecture agréable et intelligemment faite du classique Dilwale Dulhania Le Jayenge. La comparaison était partout… au risque de desservir cette nouvelle réalisation… mais finalement, pas tant que ça.
Fatalement, et vous avez déjà pu le constater un peu plus haut, on ne peut s’empêcher de comparer le second opus de cette franchise au premier. Ici, nous ne sommes pas dans la relecture d’un monstre du cinéma au niveau du scénario, mais plutôt dans une histoire « neuve » et pas inintéressante reprenant le producteur à succès, le réalisateur et le couple vedette.
Sur ce dernier point, c’est une très bonne affaire. Varun Dhawan et Alia Bhatt ont fait leurs débuts ensemble dans Student of the Year, mais surtout, ils étaient le « jodi » adorable que l’on voulait à tout prix voir marié dans Humpty Sharma ki Dulhania. Je l’avais déjà dit à l’époque, et je le redis pour l’occasion : ces deux acteurs fonctionnent très bien ensemble. Ça semble banal à dire, mais pour qu’on adhère (ou plutôt pour que J’adhère) à une relation amoureuse à l’écran, il faut qu’il se passe quelque chose sur la pellicule. En général on appelle ça l’alchimie. Or, dernièrement, on a plutôt eu des tentatives de jodi ratées comme Ranbir/Aishwarya dans Ae Dil Hai Mushkil. Mais là, il suffit d’un regard et on s’enflamme.
En conclusion, d’accord, j’ai moins apprécié cet opus que le premier. Et pourtant, avec le peu de comédies romantiques que nous offre Bombay en ce moment, je pense être plus indulgente. Cependant, Badrinath Ki Dulhania propose quelques bons moments en compagnie d’un couple qu’on apprécie vraiment ; avec un petit message sur la condition féminine ; des scènes très drôles ; et j’insiste, un jodi qui marche très bien ; un peu d’amour ; et un happy end. Finalement, on n’aura pas perdu notre temps.
[1] Je n’en dirai pas plus au risque de spoiler gravement le film.
[2] On peut aussi se dire que le plus grand plantage de ce film réside dans la capillarité masculine. Non mais appelez-moi le coiffeur de ces messieurs ! Sérieusement ! C’est un désastre complet, de Varun Dhawan à son comparse Sahil Vaid.