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Chup Chup Ke

Traduction : Chut...

Bande originale

Aaya Re
Aaya Re (Remix)
Ghoomar
Ghoomar (remix)
Dil Vich Lagya
Shabe Firaq
Shabe Firaq (Remix)
Tumhi Se
Dil Vich Lagya (Remix)
Tumhi Se (Unplugged)
Mausam Hai Bada Qatil

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La critique de Fantastikindia

Par Julie, Marine - le 15 mars 2011

Note :
(6.5/10)

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Chup Chup Ke est le remake d’un film du Kerala de 1998 intitulé Punjabi House.

Cette fois, Shahid Kapoor alias Jeetu n’incarne pas un riche fils de bonne famille allant chercher une bonne épouse (Vivah), ni un jeune industriel déprimé (Jab We Met). Et ce n’est pas encore un superbe et talentueux joueur de cricket (Dil Bole Hadippa !). Ici, il n’est qu’un jeune homme cherchant à gagner de l’argent facile en montant des magouilles qui, bien que sans envergure, ne manquent pas de tomber à l’eau à chaque fois. Ce qui a pour conséquence pour lui d’être endetté jusqu’au cou et d’avoir des créanciers aux trousses. Jeetu a des proches dont il fait le désespoir, en particulier son père (Anupam Kher) et le père de Pooja (Manoj Joshi). Pooja (Sushma Reddy) est son amie d’enfance. Elle est la seule à lui faire confiance et reste persuadée qu’un jour, il réussira à gagner sa vie et l’épousera.
Mais voilà, Jeetu est arrivé à un point critique où il ne peut plus reculer face à ses nombreuses dettes et, suite à plusieurs suggestions poussées de la part de papa et de "futur beau-papa", il décide de mettre fin à ses jours. Ainsi, Pooja pourra épouser quelqu’un d’autre, de plus respectable et plus fiable, et l’argent de l’assurance-vie permettra à son père de rembourser les dettes et d’être à nouveau respecté.

Jeetu dresse donc une liste de ses créanciers avec le montant qu’il doit à chacun, puis invite ceux-ci à son suicide organisé. Et voilà Shahid Kapoor qui tombe à l’eau.
Cela aurait pu s’arrêter là (et si on a tenu jusqu’à ce stade du film, on pourrait se dire "tant mieux" et "enfin !") si le héros n’était pas repêché vivant par deux pêcheurs : Gundya (Paresh Rawal) et Bandya (Rajpal Yadav), encore plus roublards que lui. Ayant lu la liste qu’il avait sur lui et persuadés que c’est un usurier, ils le prennent avec eux dans l’espoir de pouvoir mettre fin à leurs dettes (eh oui, eux aussi !) avec son aide. Se rendant compte de la méprise, Jeetu se fait alors passer pour un sourd-muet, pendant que les deux compères ont l’idée lumineuse de l’emmener chez leur propre créancier Prabhat Singh (Om Puri) pour trouver un arrangement.

Voilà donc le trio se rendant chez le créancier des deux pêcheurs (et qui se trouve aussi être l’un de ceux de Jeetu, par intermédiaire). A l’issue d’une scène de lutte mémorable, Gundya se voit dans l’obligation de laisser comme "cautions" Jeetu qu’il fait passer pour son neveu, et son collègue et souffre-douleur, Bandya.

Si vous avez passé cette première partie, félicitations. Vous pouvez vous réjouir en pensant que la suite est meilleure. En effet, si le premier acte essaie de jouer sur le burlesque, c’est beaucoup moins réussi que dans Ajab Prem Ki Ghazab Kahani. Autant dans ce dernier, ça passait très bien et c’était drôle, autant là, c’est indigeste, énervant et ennuyeux.
Passons maintenant à la seconde partie, peut-être plus classique, mais bien plus intéressante. Jeetu et son nouvel acolyte deviennent alors serviteurs dans une belle et grande demeure (qui abrite un nombre incroyable de personnes) située dans l’état du Gujarat. Si Jeetu tire parti de son soi-disant handicap, Bandya, lui, est bien mis à mal. Il incarne le comique pitoyable, quand Gundya incarnait le comique irritant, bête et méchant. Par le plus grand des hasards, la jeune sœur du maître de la maison (Mangal, interprété par Sunil Shetty), Shruti (Kareena Kapoor), est elle aussi muette - mais pas sourde. Voici le début de notre comédie romantique : celle-ci va rapidement se rendre compte que Jeetu ment sur son infirmité et c’est là que ça se gâte.

Shahid Kapoor joue ici un rôle un peu à contre-courant de celui du gendre idéal, avec un personnage sans grande force de caractère : sur le final, il est frustrant de remarquer le peu de véhémence avec lequel Jeetu défend son engagement lorsqu’il se trouve au pied du mur. Un instant, on plaint Shruti d’avoir affaire à un soupirant dont les sentiments semblent si faibles. Autrement, si Shahid Kapoor se tire plutôt bien de ce rôle "original", ce n’est pas celui qui ressort le plus du film. Le point négatif vient de la partie où il joue un muet en se laissant emporter dans le n’importe quoi et les sons caricaturaux.
Kareena Kapoor, au contraire, s’en sort très bien, son personnage l’obligeant à travailler sur les expressions du visage. Son rôle de jeune fille muette y joue-t-il pour quelque chose ? Toujours est-il que jamais elle n’a été aussi belle que dans ce film. Ni aussi touchante. S’il ne devait y avoir qu’une prestation à retenir, ce serait peut-être celle-ci.

Sunil Shetty (Mangal) a l’air tout droit sorti d’un film sur la mafia italienne : l’attachement de son personnage pour sa petite sœur paraît parfois effrayant. Mais, à notre goût, cela ne fait que renforcer sa séduction. Le beau message d’amour fraternel est bien incarné par Mangal. Face à la mesquinerie des prétendants de sa sœur, il a juré qu’aucun mariage n’aurait lieu dans la maisonnée tant que Shruti ne serait pas mariée. Mais il refuse de la céder à une famille qui ne verrait en elle que sa dot (conséquente) et la rejetterait ensuite à cause de son handicap. Bien que la démonstration de Sunil et sa carrure soient omniprésentes, cela n’exclut pas des scènes plus axées sur l’émotion, bienvenues et bien jouées.

On notera toutefois vis-à-vis du scénario qu’un homme qui ne voudrait pas de Kareena "parce qu’elle est sourde" serait, quant à lui, complètement aveugle !

Pour le reste de la distribution, il est difficile de le détailler tant les seconds rôles sont nombreux. Les rôles féminins dont Neha Dhupia sont plutôt bons et tirent leur épingle du jeu par rapport aux hommes, notamment les deux pêcheurs qui alourdissent l’atmosphère du film par leur jeu rocambolesque.

Vous l’aurez compris, la première partie apparaît comme la grande faiblesse du scénario, car non seulement elle est affligeante, mais elle paraît interminable. Le soulagement est donc total quand la deuxième se profile avec l’arrivée de bons personnages qui relèvent l’histoire et l’envie de poursuivre le film. Nous pourrions aussi y voir un message moralisateur avec la critique du monde de l’usure qui mène à tous les vices : suicide, meurtre, vol… sans parler des dommages collatéraux : la situation de Pooja dans la deuxième partie du film en est le paroxysme.

En ce qui concerne la musique de Himesh Reshammiya, elle est plutôt agréable. Les chansons et chorégraphies sont de bonne qualité et suivent le schéma du scénario : celles que l’on préfère sont dans la deuxième partie. Il y a notamment Aaya Re sur fond de ruines bien propres sur la pelouse. Ces décors artificiels feraient presque penser à la mode des fabriques mais il s’agit bien de mettre en évidence le côté fantasmé du clip. C’est d’ailleurs la seule fois où l’on verra Kareena chanter (oui, souvenez-vous, elle est muette). Dans le genre ballade, Tumhi Se est plutôt sympathique.

On retiendra aussi les très entraînantes Dil Vich Lagya Ve et Ghoomar. Ces deux chansons se ressemblent beaucoup, les clips se déroulent dans la maison sans aucune couleur vive. En effet, le blanc et les couleurs pastel prédominent nettement, ce qui donne une dimension "hors du temps et de l’espace" à ces réjouissances, comme dans un conte. Pourrait-on y voir un avertissement ? Comme quoi les problèmes auxquels le héros est confronté (et qu’il a lui-même créés) ne peuvent être résolus si facilement dans la réalité ?

En conclusion, Chup Chup Ke aurait pu être un bien meilleur film du couple Shahid-Kareena, mais il fallait peut-être en passer par là pour en arriver à Jab We Met. Vous l’aurez compris, c’est la première partie qui fait du tort au film, et c’est dommage car la seconde n’est pas mal.

Pour la note, cela vaut un 5, mais Kareena est tellement belle et Sunil tellement charismatique que nous avons ajouté un point et demi. Cela fait donc 6,5. On ne vous reprochera pas de ne pas voir ce film, ou de n’en voir que la seconde partie. A voir une fois en entier (quoique…), puis se refaire uniquement la seconde partie.

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