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Dushman

Traduction : Ennemi

Bande originale

Chitthi Na Koi Sandes
Aawaz Do Hamko
Pyar Ko Ho Jane Do
Tuna Tuna

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La critique de Fantastikindia

Par Marine - le 11 septembre 2012

Note :
(6.5/10)

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Un homme fait la une des journaux. On ne sait pas qui il est, mais on sait ce qu’il fait : il s’introduit dans les maisons, y viole les jeunes filles avant de les tuer. Suite à cette scène de présentation qui choque d’emblée, on passe à un tout autre tableau, plus gai et plus agréable à regarder. Naina et Sonia sont jumelles mais sont très différentes. Sonia est la rebelle : vive et exubérante, qui n’a pas la langue dans sa poche. Naina est douce et réservée. Elles vivent avec leur mère (Tanvi Azmi) et leur petite sœur. Tout le début du film tourne autour de l’histoire d’amour de Sonia avec Kabir (Jas Arora). Jusqu’au jour où Sonia croise à son tour le chemin de Gokul (Ashutosh Rana). Naina va dès lors tenter de faire rendre la justice.

Tout d’abord, ne faites pas comme moi. Ne regardez pas ce film en pensant voir une romance sur fond policier. Ce serait plutôt le contraire : un thriller légèrement saupoudré d’une romance, et pas des meilleures.
Ce film est une chasse à l’homme. Mais on ne cherche pas qui a tué Sonia, car Naina le découvre assez rapidement, on cherche à le faire condamner.

L’intérêt du film ne réside pas vraiment dans la compétence de Kajol à jouer un double rôle comme pour le film Chaalbaaz avec Sridevi. En effet, ici, avec la mort prématurée de Sonia, le double rôle est très limité dans le temps. Pourtant, la véritable attraction reste Kajol dans son rôle de sœur vengeresse. Un rôle qu’elle avait déjà dans Baazigar mais pas avec un tel acharnement de la part du personnage. Effectivement, Naina et Sonia ont perdu leur père et n’ont pas de frère : il n’y a pas d’homme dans cette famille. Et alors que l’on s’attendrait à ce que le fiancé de Sonia endosse la responsabilité de lui faire justice, c’est Naina qui prend ce rôle. On assiste donc à une série de bras de fer. Le premier oppose Naina à Gokul, c’est le noyau du film, l’affrontement le plus dur et le plus frustrant. Le deuxième oppose Naina au système. Le troisième oppose Naina à sa propre famille qui tente de faire son deuil. Et le dernier l’oppose à Suraj.

Suraj (Sanjay Dutt) est un ancien militaire. Quand il apparaît à l’écran, vers la moitié du film, sa carrure nous rassure tout de suite : Naina n’est plus seule et c’est lui, désormais, qui aura maille à partir avec Gokul. Mais non. Suraj est aveugle et son handicap le lui interdit (bien qu’on prenne soin de nous montrer qu’il est toujours capable de se battre sur un ring). Avec le G.I. Joe de service qui ne fonctionne pas, on va bien dans le sens de l’héroïne qui doit dépasser son statut de femme, que l’on voit faible par définition. Et ce, afin d’atteindre son idéal de justice qui devient vengeance avant de finir par être simplement indispensable à sa survie. Suraj aide donc Naina à s’endurcir pour pouvoir affronter Gokul.

Le face-à-face entre Naina et Gokul est vraiment prenant. Gokul est un vrai prédateur : on le voit traquer et fondre sur sa proie. C’est un pervers vicieux. Pire, il est assez intelligent pour passer au travers des mailles de la justice tout en provoquant Naina encore et encore. Il est effrayant et terrifiant de voir le système ainsi détourné par Gokul pour se défendre alors que c’est de lui dont la population devrait être protégée.

La réalisation est efficace : sobre et suggestive. On s’étonnera juste du nombre d’endroits vides de monde. On se croirait parfois dans l’un des couloirs de Shining. Pas d’élan patriotique, par contre, dans la vision que le film donne de l’armée : une bande de joyeux compères, aimant se battre et buvant plus que de raison, en charmante compagnie.

La scène de l’agression de Sonia est particulièrement dramatique. Naina assiste, en direct au téléphone, à la fin tragique de sa sœur et leur impuissance à toutes deux est angoissante lorsqu’on voit le monde qui entoure Naina dans la rue mais ne peut/veut rien faire.
Si toute la partie "vengeance" du film est plutôt crédible, on ne peut pas en dire autant de la partie "romance" entre Kajol et Sanjay Dutt. Elle n’apporte rien, pas même une pause détente, sinon des obstacles supplémentaires qui n’étaient pas franchement nécessaires. Il est difficile de suivre les acteurs dans cette direction. En fait, cette partie est inutile et le film fonctionnerait très bien sans.

Les acteurs sont tous très convaincants, sans en faire des tonnes. Cependant, la coiffeuse de Sanjay Dutt pourrait recevoir un prix pour son travail, dans la catégorie "à éviter à tout prix". On a d’abord droit à une serpillière rousse puis à une coupe à la Jeanne d’Arc. Heureusement donc, pour l’esthétique du film, nous avons la jolie Kajol. Celle-ci est vraiment poignante. Elle nous fait sourire au début du film (et pour en revenir aux cheveux, sa coupe courte lui va beaucoup mieux que celle qu’elle a dans Kuch Kuch Hota Hai, sorti un peu plus tard la même année). Puis on sursaute en même temps qu’elle, avant de s’accrocher aux accoudoirs du fauteuil (ou à sa couette, son oreiller ou son nounours) à chacune de ses confrontations avec Gokul. Le duel est intense et Ashutosh Rana semble habité par son personnage. Il a d’ailleurs reçu de nombreux prix de "meilleur méchant" en 1999 dont le Filmfare Award.

A noter que l’enfant qui aide Sanjay Dutt à vivre dans le noir est joué par Kunal Khemu.

Les intermèdes musicaux se fondent assez bien dans l’ambiance de chaque moment du film. Léger, mélancolique et burlesque quand c’est à propos.

C’est dans l’ensemble un film bien mené et une vraie réussite pour Tanuja Chandra qui a reçu le Star Screen Award du meilleur premier film et qui a vu son film et ses acteurs nominés à diverses reprises dans plusieurs "compétitions". Cependant, c’est un film à ne pas voir le soir lorsque vous êtes seul(e) chez vous, surtout si vous êtes une âme sensible (comme moi), sous peine d’avoir du mal à trouver le sommeil et à aller vérifier toutes les cinq minutes que les portes sont bien fermées.
Pour les curieux et les inconditionnels de Kajol (loin de ses rôles les plus connus).


En parlant d’inconditionnel, bien calfeutré chez lui, voici ce que Mel a vu.

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