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Golmaal Returns

Publié jeudi 30 octobre 2008
Dernière modification dimanche 26 octobre 2008
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Par Jordan White

Rubrique Albums
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A l’instar d’Anu Malik, le duo Vishal-Shekhar a beaucoup composé cette année. Souvent inspiré, y compris avec des BO qui n‘ont pas forcément marqué leur temps mais possèdent des petites pépites à découvrir, le duo commet aussi parfois des impairs comme c’est le cas avec Golmaal Returns que l’on pourrait qualifier de BO de trop. Revenons sur les raisons de ce flop artistique.


De la même façon qu’Anu Malik s’était laissé emporter dans la facilité électro saupoudrée de fantasy avec la BO de Love Story 2050, Vishal et Shekhar produisent le pire du r’n’b contemporain à base de paroles limitées en anglais/hindi. La première chanson Tha Kar Ke sur un beat basique en deux temps sent déjà le réchauffé. On a déjà entendu cela des dizaines (voire des centaines) de fois. Ciblé jeunes ce titre peut effectivement rassembler pour les soirées clubs, mais pour une BOF ça demeure très poussif. L’intro de la chanson rappelle irrésistiblement l’intro de Milo Na Milo et sa voix criarde suraiguë. Cela ne dérange pas outre mesure les compositeurs qui jouent une partition fonctionnant comme un métronome. Terriblement plat.

Vacancy n’arrange pas franchement les choses. Là encore, le rythme n’emporte rien. Pas le moindre souffle et le duo semble déjà se répéter. Pire, on a le sentiment que ce morceau a été composé en trois minutes montre en main pour livrer un titre supplémentaire avec un couplet et un refrain sans imagination. On se rappellera aussi au souvenir plus heureux de la voix de Suzy Q qui chantait Jee Karda sur la BO de Singh is Kinng avec un enthousiasme autrement plus communicatif.

Las, alors que l’on pourrait trouver un regain d’intérêt avec les titres suivants, dont Tu Saala, c’est encore une fois la stupeur qui frappe l’auditeur. A écouter ce genre de titre convenu, sans doute destiné en priorité aux boîtes branchées de Mumbaï, on a l’impression que le duo a posé son orchestration sur le mode automatique sans y revenir, laissant les choses se faire d’elles-mêmes. La rotation de la boîte à rythme plus casse-tête qu’autre chose et la facilité du refrain finissent d’achever tout espoir de renouvellement. C’est d’autant plus désagréable qu’il s’agit de la voix d’Anushka Manchanda qui possède un joli timbre sous-exploité ici. Un titre qui semble composé pour combler des exigences commerciales et rien d’autre.

Parodie de rap façon cool flow, Meow est un cliché et un fantasme de producteur. Mais pas une chanson aboutie, loin s’en faut. Couplet insupportable (1’30 à 1 ’45 min), voix énervante, refrain en anglais en forme de parodie des Bananarama, rien ne fonctionne. Il n’y a pas davantage de matière à s’enthousiasmer pour les titres suivants qui sont tous des remixes des titres originaux.

Le plus surprenant se révèle l’éveil soudain et inattendu dans les deux dernières plages, qui constituent sans aucun doute le meilleur si l’on peut dire d’un disque monotone, beaucoup trop produit, bruyant et fatigant. Golmaal, la plage 10, se défend assez bien. La voix d’Anushka s’écoute sans déplaisir sur ce mixage-ci.

Mais c’est surtout Aage Peeche qui étonne et parvient à finalement apporter un peu d’émotion. Le seul titre punjabi est aussi de très loin le plus réussi.

Sur 15 titres c’est bien sûr très peu et ça n’est pas suffisant pour rattraper un ensemble très médiocre dont le contrôle semble avoir échappé au duo. Pourtant, il y a la griffe Vishal-Shekhar bien présente. Pardonnons-leur ce faux pas magistral d’une certaine façon, un condensé de médiocrité sauvé par un titre très écoutable, et attendons leur prochain opus en espérant qu’il soit supérieur en tous points.

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