Heroes
Publié lundi 27 octobre 2008
Dernière modification mardi 28 décembre 2010
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Par
◀ | Dostana |
▶ | Golmaal Returns |
Auteurs de la BO de God Tussi Great Ho, resté quelques années dans les cartons avant de sortir cette année au cinéma avec Amitabh Bachchan et Priyanka Chopra dans les rôles principaux entourés de Salman Khan dans un remake de Bruce Tout-Puissant, Sajid Wajid récidivent avec celle de Heroes. Peut-on se réjouir de cette sortie qui arrivera à point nommé pour Diwali ?
Mannata donne le “la” si l’on peut dire avec sa flûte de pan en introduction. Les violons se mêlent très vite à une composition axant la mélodie sur la douceur et une volonté de dépaysement manifeste. La ligne de basse accompagne avec bonheur le rythme posé des dhols. On est loin de l’esprit électro du duo Vishal/Shekhar coutumier ces derniers temps de sons destinés en grande majorité aux dancefloor. Une composition qui n’est pas sans rappeler celles glorieuses de Veer-Zaara qui transportaient l‘auditeur de plage en plage, et ce grâce à l’utilisation harmonieuse de la mandoline, un instrument qui possède un son caressant à l’oreille. Veer-Zaara montre toujours son influence sur les compositions contemporaines, et ce alors même que la tendance serait davantage aux beats techno et dance ou punjabis.
Le second titre casse quelque peu l’enthousiasme avec un titre certes passe-partout dans l’esprit. What’s up bro ? est malheureusement quelque peu massacré par la voix traînante de Kunal Ganjawala qui en fait comme à son habitude des tonnes. Pas la moindre finesse ici pour un des quatres morceaux de composition originale qui laisse sur un goût plus qu’amer. Les amateurs se régaleront sans doute de cette voix atypique comme peut l’être celle de Himmesh Reshammiya dans le registre de la tessiture nasillarde. Mais les autres zapperont ce titre tout sauf emballant et quelque peu facile.
Justement, de musique punjabie il en est question avec Makhana qui pourrait s’imposer sans problème comme le digne successeur de Jogi Mahi dans le coeur des amateurs de bhangra. La petite intro rappelle un peu le tout début de Rang de Basanti, la chanson composée par AR Rahman pour le film éponyme. Sans atteindre là encore la puissance émotionnelle et la douce perfection musicale de Lodi, présente elle aussi sur la BO de Veer-Zaara, la musique de Makhana s’immisce lentement mais sûrement dans l’esprit avant de laisser exploser sa joie, sa chaleur et sa dynamique irrésistible. Un morceau explosif durant lequel le riff de guitare électrique fait des merveilles. Il peut très vite devenir un hit single en puissance. A condition d’être bien vendu, ce qui semble être le cas. Sukhwinder Singh fait une nouvelle fois la preuve de son talent vocal, bien entouré par Soumya Raoh et Wajid. Alors que l’on s’y attend le moins, le titre interrompt sa construction couplet/refrain à 4’14 pour se laisser emporter dans l’instrumental suprêmement appliqué. Du grand art.
L’enchaînement est tout trouvé avec Badmash Launde, un titre qui met lui aussi à l’honneur les percussions classiques sans une once de retouche informatique, laquelle donne un son plus métallique aux compositions, parties instrumentales en particulier. Pas de samples, ni de vocoder. Juste des voix enchanteresses malgré, là encore une fois, une utilisation un peu simpliste des paroles en anglais, surtout dans le premier pont de la chanson. Mais l’essentiel est ailleurs : dans l’écriture mélodique. On peut également écouter avec une oreille attentive les différents remixes du disque, qui en soi ne présentent pas un intérêt immense mais peuvent s’écouter sans déplaisir. Celui de Makhana, particulièrement réussi, nous permet même de reconsidérer le morceau sous un angle beaucoup plus dramatique (toute l’introduction est beaucoup plus tendue). Le thème instrumental est lui aussi très réussi.
Une bonne BO, pas très originale, mais d’une efficacité et d’une accessibilité immédiates. Le morceau Makhana sort clairement du lot tandis que les autres s’imposent non pas comme des classiques à venir mais comme des titres agréables. Reste à savoir ce qu’il en sera du film.
Année : 2008