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Love Story 2050


Bande originale

Aa Gaya Hun Mein
Mausam Achanak Ye Badla Kyun
Milo Na Milo
Sach Kehna
Jane Kaisi Hai Teri Meri Love Story (Happy Version)
Jane Kaisi Hai Teri Meri Love Story (Sad Version)
Lover Boy
Meelon Ka Jaisa Tha Fasla (Happy Version)
Meelon Ka Jaisa Tha Fasla (Sad Version)

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La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 21 juillet 2008

Note :
(6.5/10)

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Karan (Harman Baweja), un jeune homme casse-cou et plein d’humour, fait la rencontre de Sana (Priyanka Chopra), une jeune femme dont la beauté n’a d’égale que sa retenue. Contre toute attente, tous deux tombent amoureux. Pendant ce temps, le Dr. Khanna (Boman Irani), scientifique farfelu et accessoirement oncle de Karan, vient de mettre au point son invention la plus révolutionnaire : une machine à explorer le temps. Curieuse, Sana exprime le vœu de se rendre à Mumbai en l’an 2050, mais meurt dans un accident avant de pouvoir concrétiser ce rêve un peu fou. Karan, le Dr. Khanna, ainsi que Rahul et Thea (les petits frère et sœur de Sana) décident alors de tenter la grande aventure avec la machine, qui semble enfin fonctionner, et partent pour l’an 2050. Dans la Mumbai futuriste aux buildings de 200 étages où ils atterrissent, Karan fera la connaissance d’une mystérieuse rock-star aux cheveux rouges, Zeisha (Priyanka Chopra), sosie de son amour disparu, et devra faire face à de multiples dangers pour contrecarrer les plans du démoniaque Dr. Hoshi…

Présenté comme le tout premier film futuriste hindi, Love Story 2050 était l’une des grosses productions les plus attendues de 2008. D’abord, parce que le producteur Harry Baweja a mis les petits plats dans les grands pour lancer la carrière de son fils Harman, un play-boy que l’on compare depuis un moment à Hrithik Roshan, en engageant Priyanka Chopra, peut-être la plus grande star féminine découverte dans les années 2000 à Bollywood, et en proposant aux spectateurs indiens un record d’effets spéciaux, une ambition de modernité qui est toujours bien vue dans une industrie du cinéma encore très traditionnelle. En même temps, le titre, copié sur le 2048 de Wong Kar-Wai, et le pedigree du réalisateur (son précédent film est le navet d’action Teesri Aankh avec Sunny Deol, qui se voulait une dénonciation de l’exploitation des actrices porno) ne présageaient à nos yeux de cinéphiles qu’un nouveau film à gros budget ridicule.

Eh bien, bonne nouvelle : nous avions bien raison ! Cette définition du film correspond tout à fait à la deuxième partie du film, avec un univers futuriste qui fourmille d’idées… reprises aux plus célèbres films occidentaux du genre : les voitures volantes (Le Cinquième Elément), propices à une grande course-poursuite où l’on croise notamment un train suspendu, les sabres-laser à la Star Wars, prétextes à quelques combats grandiloquents, les androïdes domestiques (I, Robot), dont les gentiment grotesques QT, une gentille femelle au casque rose, et Boo, un nounours-robot facétieux qui maîtrise le hinglish sur le bout des doigts… L’influence du jeu vidéo des années 90 tendance Super Nintendo est également présente, avec par exemple un méchant capable de lancer des boules de feu bleutées horizontales qui rappelle les héros du jeu rétro Street Fighter 2 ; il y a aussi une scène hallucinante où Harman et Priyanka, enfermés dans des cabines avec des casques biscornus sur les oreilles, sont projetés mentalement dans une arène 3D virtuelle où, déguisés en gladiateurs du futur, ils se livrent à des combats matrixiens pleins d’emphase et de saltos au ralenti. Les rares trouvailles futuristes des scénaristes ne sont donc que purement esthétiques, comme cet intéressant stylo non permanent qui écrit dans l’air, cette encre disparaissant en quelques secondes, et surtout ces hologrammes, plus réussis que ceux de I, Robot, puisqu’ils peuvent même se matérialiser : ainsi, un fauteuil en hologramme peut apparaître de nulle part, et notre héros peut s’y asseoir sans aucun problème !

Forcément, la première moitié du film, située à l’époque actuelle, est moins folichonne, mais assez distrayante pour faire patienter le spectateur, entre romance, comédie et chansons agréables, qui valent moins pour leurs mélodies que pour les talents de danseur d’Harman Baweja. Ce dernier ne s’en tire pas trop mal pour son premier film : dans la romance archi-conventionnelle avec la sublime mais peu naturelle Priyanka, il contourne dans une certaine mesure la naïveté lénifiante de ces passages obligés par son charme et son humour potache. C’est sur ce dernier point qu’il est meilleur que Hrithik Roshan, pas toujours à l’aise dans les scènes de comédie romantique ; en revanche, Harman est nettement moins bon danseur et moins charismatique que lui, sa partenaire lui volant globalement la vedette sur le film entier.

Love Story 2050 est d’ailleurs très calqué sur Krrish, avec Hrithik, et présente de nombreux points communs avec ce film de super-héros : la miss Monde Priyanka dans le rôle féminin, une première partie dégoulinante de romantisme, avec tout de même moins de scènes comiques lourdingues que Krrish, une deuxième partie qui se concentre plus sur l’action, avec une surcharge futuriste kitsch et encore quelques longueurs romantiques, mais également plusieurs scènes d’action complètement délirantes… Heureusement, le rôle du savant fou, inspiré par celui de Christopher Lloyd dans la trilogie Retour Vers Le Futur, est interprété par le talentueux Boman Irani, bien meilleur que Rakesh Roshan dans Koi… Mil Gaya, qui nous confirme que, même en cabotinant, il est l’un des comiques les plus drôles de Bollywood, au même titre qu’un Paresh Rawal. Dommage seulement qu’il soit affublé d’une grosse perruque argentée et d’une fausse moustache ridicules qui lui cachent à moitié la figure, ce qui limite son personnage à un clone d’Einstein surexcité. Dans les seconds rôles, mentionnons encore le mystérieux Dr. Hoshi, sorte de Dark Vador diabolique dissimulant son visage derrière un masque-casque de métal, et Archana Puran Singh, charmante actrice de second rôle comique (déjà vue dans Krrish elle aussi) qui surjoue à l’ancienne, et que les amateurs des films de Shah Rukh Khan de la grande époque auront plaisir à retrouver dans toute sa splendeur.

Au final, s’il menace de devenir indigeste au début de sa deuxième partie, avec une petite baisse de régime lors de la découverte des mille et une merveilles du futur, Love Story 2050 reste un bon gros Bollywood commercial moderne, dont la généreuse surenchère finit par divertir par son mauvais goût assumé. Le film est inférieur à Krrish, principalement en raison d’Harman Baweja, qui n’a pas l’envergure d’une superstar comme Hrithik, mais l’acteur débutant est assez sympathique pour nous distraire pendant près de trois heures, et cela même mieux que Hrithik dans son premier film, Kaho Naa… Pyaar Hai. Dans les deux cas, on a affaire à un jeune play-boy très physique, bon danseur, et qui est lancé par son père à la réalisation ; la comparaison s’arrête là pour l’instant, et c’est déjà pas mal ! En tout cas, la romance pleine de clichés savoureux, les honnêtes effets spéciaux pour un film hindi, et les grosses scènes d’action finales pas trop mal rythmées ajoutent à ce navet à gros budget un minimum d’arguments commerciaux qui plairont aux jeunes spectateurs. Que les choses soient claires, pour un adulte normalement constitué, Love Story 2050 ne peut s’apprécier que comme un plaisir coupable extrême, d’une nature très particulière, un sous-genre bourré d’images de synthèse qui commence à être à la mode à Bollywood. On peut ainsi trouver dans ce long métrage le charme désuet de ces délicieux films américains de science-fiction des années 80 non produits par Spielberg ou George Lucas, comme certaines suites du Superman avec Christopher Reeve.

Navet magnifique ou non, ce masala futuriste immature, qui ne semble pas avoir séduit le public indien, est donc beaucoup plus amusant au second degré et, bien qu’il comporte moins de scènes jubilatoires que prévu, son casting efficace réussit à nous faire avaler une bonne partie de ses excès.

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