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Krrish


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Pyar Ki Ek Kahani
Main Hoon Woh Aasman
Chori Chori Chupke Chupke [Krrish]
Dil Na Diya
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La critique de Fantastikindia

Par Laurent, Jawadsoprano
Publié le 26 novembre 2006

Note :
(7.5/10)

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Krishna (Hrithik Roshan), un jeune homme qui vit seul à la campagne avec sa grand-mère (Rekha), est doté de super-pouvoirs, hérités de son père Rohit qui a été en contact avec un extra-terrestre bienveillant. Un jour, Krishna tombe amoureux de Priya (Priyanka Chopra), qui l’entraîne à Singapour où elle vit. Là-bas, il va croiser le chemin du docteur Siddhant Arya (Naseeruddin Shah), un magnat de l’informatique qui rêve de devenir le maître du monde grâce à un ordinateur qui prédit l’avenir. Pour déjouer ses plans diaboliques, Krishna devra donc apprendre à maîtriser ses super-pouvoirs pour devenir… Krrish.

L’avis de Laurent :

Suite directe de Koi Mil Gaya, Krrish est comme ce dernier un masala traditionnel saupoudré de science-fiction et doublé d’un grand succès public. Aux commandes de ce blockbuster, on retrouve la même équipe, à savoir les membres de la famille Roshan : Rakesh à la réalisation, Rajesh à la composition et la superstar Hrithik dans le rôle principal. Comme souvent dans les grosses productions hindies, le film est un fourre-tout improbable, mais le dynamique Hrithik Roshan sait encore une fois y insuffler de l’énergie et rendre fluide un mélange de genres qui paraissait a priori sans queue ni tête. Ainsi, toute la première partie, narration édifiante de la jeunesse du héros et de sa découverte de l’amour, est distrayante et pleine de fraîcheur, même si c’est après l’entracte que le film décolle vraiment et que Hrithik devient enfin le super-héros qu’on attendait tous.

Les scènes d’action ne déçoivent pas : brèves mais impressionnantes, mêlant les influences de Blade II et de Spiderman, elles nous présentent un Hrithik encore plus physique que dans son film de guerre Lakshya. Cette fois-ci encore, il a dû subir un entraînement draconien pour le rôle, gagnant plusieurs kilos de muscles avant de s’initier aux arts martiaux câblés auprès de Ching Siu-Tung, le chorégraphe réputé de Hong-Kong. Plusieurs fois blessé pendant le tournage, il s’est complètement investi dans ses scènes d’action, plus peut-être qu’aucun acteur indien auparavant. Le résultat est visible à l’écran. Il serait même peu étonnant que Hrithik soit un jour sollicité à Hollywood comme le sont les stars de Hong-Kong… ou comme, dans un registre différent, l’a déjà été l’excellent Naseeruddin Shah (La Ligue Des Gentlemen Extraordinaires avec Sean Connery), qui est ici parfait en méchant de film d’action ; dans son rôle de scientifique raffiné et mégalomane, il fait même penser à Jonathan Pryce dans Demain Ne Meurt Jamais.

Dans ce masala très calibré, chacun des personnages représente d’ailleurs un genre de cinéma particulier auquel il est réduit : Priyanka Chopra, à mille lieues de son interprétation vénéneuse d’Aitraaz, est ainsi une délicieuse potiche artificielle qu’on rencontre uniquement dans les scènes de romance. Rekha, elle, se spécialise dans le mélodrame avec son rôle de grand-mère ; la charmante quinquagénaire est tout de même un peu trop belle et trop jeune pour nous faire croire qu’elle a un petit-fils trentenaire. On a même droit au second rôle agaçant de l’amie exubérante au surnom anglais, Honey, qui rappelle la Sweetu de New York Masala. Quant à Hrithik, il est présent dans la plupart des scènes du film, physiques ou dramatiques, et les interprète toutes avec la fougue de son jeu très appuyé, mais si jouissif !

On peut remarquer que le genre de la science-fiction, qui occupait une place importante dans Koi Mil Gaya, est ici moins présent, et que chacun des éléments fantastiques nouveaux (comme le super-ordinateur du docteur Arya qui prédit l’avenir) est introduit dans le film par une longue scène explicative, dans laquelle les personnages commentent l’utilité de cet élément. Ainsi, lors de sa rencontre avec Arya, après que ce dernier lui eut expliqué l’usage de ce fameux ordinateur qu’il a en projet, Hrithik répète ses paroles, étonné : « Vraiment ? cette technologie permettra de prédire l’avenir ? ». Le caractère démonstratif, redondant, de cette scène peut faire sourire les amateurs de films fantastiques, qui avaient compris dès la première explication, mais il ne faut pas oublier que le public indien est encore peu familiarisé avec ce type de cinéma fantastique moderne lié à la haute technologie, et qu’il faut lui laisser le temps de prendre ses marques en douceur à ce stade-là du film pour pouvoir en apprécier la suite. Par son emploi du fantastique, Krrish est en tout cas un film original par rapport à la production indienne courante.

On peut regretter que le film présente si peu de scènes dansées virtuoses de notre plus grand danseur de Bollywood et trop de chansons d’amour, mais Krrish est un bon film commercial, tout à fait réussi selon les conventions bollywoodiennes. On est loin du pur film de super-héros à l’américaine, c’est plutôt un efficace masala à l’ancienne tout à la gloire de sa star charismatique, un film d’amour et d’action à la fois superficiel et jubilatoire, qui réserve son lot de rebondissements invraisemblables et d’effets spéciaux soignés. Dans le même genre, il ne vaut pas Main Hoon Na, plus maîtrisé et avec un Shah Rukh Khan beaucoup plus touchant, mais Krrish n’en est pas moins l’un des films majeurs de 2006, un peu moins naïf et nettement meilleur que les films précédents des Roshan, Kaho Naa… Pyaar Hai et Koi Mil Gaya.

La note de Laurent : 7/10

L’avis de Jawadsoprano :

Le retour de la troupe Roshan (Rakesh à la caméra, Rajesh au son et Hrithik en vedette) est toujours un événement marquant. Cela s’est traduit par le passé par des films références, Kaho Naa… Pyaar Hai et Koi Mil Gaya. Si les frères Roshan ont œuvré dans le cinéma depuis bien des années avec pas mal de réussite (Karan Arjun), la venue de la coqueluche Hrithik Roshan a été un plus considérable dans leur association. Ils ont donc ensemble créé la suite de Koi Mil Gaya, et après avoir introduit les extra-terrestres dans le cinéma hindi, ils s’attaquent aux super héros. Krrish est donc une suite, phénomène jusqu’alors rare et peu exploité dans le cinéma de Mumbai. Mais l’année 2006 a montré que les suites marchent bien auprès du public, comme Phir Hera Pheri, Lage Raho Munnabhai ou Krrish l’ont prouvé. Après deux méga-hits consécutifs, l’équipe Roshan a réussi à enchaîner avec un succès retentissant puisque la superproduction a battu de nombreux records. Cependant réussit-il à nous divertir, son seul objectif ?

Dès le début, on est dans la continuité de Koi Mil Gaya avec l’introduction du jeune Krishna, les décors montagneux et la présence de la grand-mère, seul lien apparent avec l’épisode précédent. Krishna va découvrir les pouvoirs dont il a hérité et se les approprier. Ces scènes sont très bien réalisées, car le réalisateur n’abuse pas d’effets spéciaux, mais les distille au fur et à mesure, ce qui montre bien la progression de Krishna dans sa découverte. Soyons clairs ! Krrish ne vole pas, n’envoie pas des boules de feu et n’a pas de Krrishmobile. Il est doté d’une vitesse phénoménale d’exécution de mouvements, ce qui lui permet de courir très vite et d’effectuer des sauts d’une envergure impressionnante. L’histoire se déroule en deux parties distinctes (comme très souvent), l’une dans le village de Krishna, l’autre à Singapour. Le contraste entre les lieux est très bien filmé et permet de ressentir l’évolution de notre héros, autant dans sa perception du monde que dans ses sentiments. C’est donc dans la deuxième partie que Krishna devient Krrish et on peut dire que la scène-clé du film, dans le cirque, est remarquablement exécutée. Krishna est pris entre son désir de cacher ses super-pouvoirs au monde et la nécessité d’intervenir pour sauver des vies.

Le film recèle de nombreuses scènes comme celle-ci, plutôt intéressantes, qui viennent épicer des situations quelquefois assez peu inspirées (les péripéties de Priya et sa collègue en tant que journalistes). Les scènes extraordinaires sauvent le film d’un naufrage pressenti au bout des vingt premières minutes avec l’arrivée du « camp de survie » dans le village de Krishna. Car la réalisation est comme l’histoire du film, elle alterne scènes à couper le souffle (avec l’utilisation d’effets spéciaux de pointe) et plans dignes d’un sitcom indien. Si l’histoire met du temps à se mettre en route, la fin est remarquablement exécutée et les rebondissements sont vraiment bien amenés. Cela profite au film en laissant une bonne impression et amène facilement une suite, un troisième épisode évident.

Les performances des interprètes sont diverses mais c’est surtout la faute à un scénario qui a privilégié le héros, à savoir Hrithik Roshan. Pas de doute possible, Hrithik est Krrish !!! Espiègle en Krishna, maladroit en amour avec Priya et redoutable en héros masqué qui veut connaître la vérité sur son passé, Hrithik habite le personnage aussi bien mentalement que physiquement. Ses cascades sont vraiment impressionnantes et amplifient la puissance des effets spéciaux. Priyanka Chopra est dans un rôle qui ne lui laisse que peu de relief mais s’en sort bien. Elle incarne très bien la jeune fille urbaine et gâtée qui se laisse influencer par sa copine. Cette dernière, Honey, est insupportable et représente une caricature peu glorieuse de la jeune fille branchée. Naseeruddin Shah est lui aussi desservi par un rôle aux traits grossis, copié sur des méchants hollywoodiens sans cesse utilisés. On aurait aimé une touche d’originalité pour ce rôle qui est sensé être crucial dans le film.

Les scènes dansées sont sympathiques mais ne valent pas celle de Koi Mil Gaya, même si le réalisateur a souhaité s’en inspirer. Au niveau musical, Rajesh Roshan a concocté des mélodies agréables à l’écoute qui restent en tête au bout d’un certain temps. La musique d’arrière-plan de Salim-Suleiman est de niveau international.

Si la fraîcheur et la spontanéité de Koi Mil Gaya ne sont pas au rendez-vous, Krrish est un divertissement autrement plus calibré que le piteux Kaho Naa… Pyaar Hai. L’équipe Roshan réussit encore à nous divertir et à s’approprier un public de plus en plus important, les enfants.

La note de Jawadsoprano : 7,5/10

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