Retour sur le London Indian Film Festival
Publié lundi 29 août 2016
Dernière modification mardi 30 août 2016
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On vous en parlait il y a quelques semaines : du 14 au 24 juillet le LIFF battait son plein à Londres et à Birmingham. Mais au fait c’était quoi le LIFF ?
– Plus d’une trentaine de films ;
– une quinzaine de langues ;
– sept réalisatrices ! ;
– une célébration de la sexualité féminine dans un monde d’hommes — La Saison des femmes a ravi le public londonien par son réalisme et son message.
– une soirée de clôture en beauté avec Toba Tek Singh — film labellisé « Zeal for Unity », initiative dont l’objectif est de rassembler des réalisateurs indiens et pakistanais afin de les faire travailler ensemble le temps d’un film (et plus si affinités). À un an des commémorations des 70 ans de la Partition c’était un film indéniablement nécessaire [1] ;
– une reconnaissance de la contribution exceptionnelle au monde du cinéma du talentueux Shekhar Kapur [2], ainsi que de la très grande Sharmila Tagore ;
– le prix Satyajit Ray du meilleur court-métrage pour Mochi (The Cobbler), réalisé par le jeune Saqib Pandor, disciple et protégé d’Anurag Kashyap (qui est d’ailleurs son producteur) ;
– le prix du public pour le film documentaire Song of Lahore de Sharmeen Obaid-Chinoy et Andy Schocken : Ville de culture, foyer cinématographique, longtemps Lahore fut un refuge, un éden pour poètes, musiciens et autres artistes. Mais l’islamisation du pays a marginalisé, ostracisé, isolé, toute expression artistique, confinant désormais la musique, pourtant si riche, dans la sphère privée. Malgré cela, un groupe de musiciens résiste et — rassemblé autour des Sachal Studios — expérimente des formes musicales différentes, dont le jazz. Un de leurs enregistrements circule et les voilà invités par Wynton Marsalis à jouer au Lincoln Center. Song of Lahore… « [une] histoire inédite du pouvoir fédérateur de la musique par-delà les différences culturelles. »
[1] Toba Tek Singh : Peu après la Partition, son exode et ses déplacements massifs de populations entre l’Inde et le Pakistan, le temps est venu aussi d’échanger les malades mentaux — sikhs, hindous et musulmans — , selon une logique qui échappe à toute raison. L’asile psychiatrique devient alors le miroir d’une situation absurde, le reflet de la folie des hommes…
[2] Réalisateur entre autres de Mr. India, Bandit Queen et Masoom.