Selvaraghavan
Fonctions : réalisateur, scénariste |
De son vrai nom : Selvaraghavan Kasthuri Raja dit K. Selvaraghavan |
Surnom : K. Selvaraghavan |
Né le : 6 juin 1977 (47 ans) |
à : Madras (Tamil Nadu) |
Famille : marié à l’actrice Sonia Agarwal, frère de l’acteur Dhanush et fils du cinéaste Kasturi Raja. |
Selvaraghavan est un réalisateur de la nouvelle génération du cinéma tamoul. Ses lunettes aux verres fumés masquent un regard blessé : tout comme le réalisateur Malayalam/Hindi Priyadarshan, Selvaraghavan a perdu un œil par la faute d’une balle de cricket. Il a depuis, un œil de verre. Ce handicap physique semble l’avoir poussé à porter un regard nouveau sur l’industrie cinématographique. Pour Selvaraghavan le cinéma est une histoire de famille. Son père n’est autre que Kasturi Raja, réalisateur et compositeur tamoul, et tous ses films se tournent dans le cercle familial, comme on le verra.
Pourtant Selvaraghan préfère tout d’abord poursuivre des études d’ingénieur en mécanique. Ce n’est qu’à l’obtention de son diplôme qu’il décide finalement de se lancer dans le monde du grand écran.
Il fait ses armes en tant qu’assistant du très prolifique réalisateur Balachander. Après quelques mois à ses côtés, Selvaraghavan poursuit son chemin vers la mise en scène en s’attelant en 2002 à son premier long métrage Thuluvatho Illamai.
La direction de Thuluvatho Illamai est généralement attribuée à Kasturi Raja mais Selvaraghavan en revendique pourtant la paternité dans une interview. Le film est donc pour lui l’occasion de faire ses premières armes. Une certaine maladresse n’est d’ailleurs pas absente de ce film, intéressant sans être extraordinaire. L’histoire tourne autour d’une bande d’adolescents que l’on suit dans leurs pérégrinations. La surprise vient de la formidable spontanéité des acteurs, essentiellement des nouveaux venus, parmi lesquels on retrouve pour son premier rôle Dhanush, frère de Selva et fils de Kasturi Raja… Une histoire de famille donc.
La première réalisation officiellement attribuée Selvaraghavan est donc son film suivant : Kadhal Konden, en 2003. Et cette fois le film est entièrement sien puisque Selvaraghavan se charge aussi bien de la direction que de l’histoire, du scénario ou des dialogues ! On y retrouve à nouveau Dhanush, absolument époustouflant, et dans le premier rôle féminin Sonia Agarwal, qui épousera le réalisateur quelques années plus tard. Produit avec un budget limité, le film est un succès-surprise, tant critique que public. Apparaissent les premiers éléments de la patte Selvaraghavan : un scénario malin, des scènes chocs et une progression vertigineuse dans la folie. Pour ne rien gâcher, la bande son est excellente, signée de Yuvan Shankar Raja, déjà à la baguette de Thuluvatho Illamai et qui composera par la suite toutes les musiques des films du très fidèle Selvaraghavan.
Poursuivant cette vague de succès, Selva enchaîne ensuite avec le non moins excellent 7/G Rainbow Colony sorti sur les écrans en 2005. Là encore le réalisateur signe scénario et dialogue en plus de la mise en scène. Yuvan Shankar Raja et Sonia Agarwal sont à nouveau du bateau. Le film a été tourné à la fois en tamoul et en télougou, et fut un succès retentissant (classé Super Hit) sur les deux marchés !
Moins dérangeant a priori que Kaadhal Konden, le film n’en réserve pas moins quelques chocs mémorables aux spectateurs… Ravi Krishna dont c’est le premier rôle réitère l’effet surprise qu’avait causé Dhanush dans le film précédent, stupéfiant de spontanéité. 7/G Rainbow Colony est une véritable réussite qui assoit Selvaraghavan comme un réalisateur qui compte, capable à la fois de surprendre son public, de plaire aux critiques et d’obtenir de grand succès commerciaux. Le succès du film est tel que le producteur offre à Selvaraghavan une berline allemande en récompense ! Mais cette courbe ascendante touche à sa fin.
Au milieu de l’année 2006 sort le nouveau film de Selvaraghavan Pudhu Pettai. Celui-ci marque la réunion du réalisateur et de son frère Dhanush, qui tient ici le rôle principal. Les stars féminines sont Sonia Agarwal à nouveau, et pour sa première collaboration avec Selva, Sneha. Le film est accompagné de la phrase "Survival of the fittest" et c’est bien de cela qu’il s’agit… A la même époque que Pattiyal, Pudhu pettai est également une histoire de gangsters, mais le film de Selvaraghavan va bien plus loin en termes de violence graphique. Le film est de ce fait le premier revers critique du réalisateur auquel on reproche sa complaisance dans la violence. Ce qui n’empêche pas que le film soit classé super-hit. Pudhu Pettai est particulièrement remarquable dans ses innovations techniques : première œuvre tamoule tournée en super 35mm offrant une image gorgée de détails, photo innovante, effets digitaux. Selvaraghavan fait ici une véritable démonstration technique, un peu occultée par le battage fait autour de la violence du film. Enfin la bande son en partie symphonique de Yuvan Shankar Raja est tout simplement brillante.
En 2007 Selvaraghavan nous revient dans un tout autre registre et surprend à nouveau tout le monde. On passe du sombre film de gangsters tamoul à une excellente comédie romantique télougou ! Le film, intitulé Aadavari Matalaku Ardhalu Verule est le premier film du réalisateur uniquement tourné en langue télougou. C’est aussi sa première collaboration avec la star du sud Trisha et l’icône du cinéma d’Andhra Pradesh, Venkatesh, en apprenti informaticien hilarant.
A l’écran pendant plus de 100 jours c’est une incursion réussie à Tollywood et dans le monde des comédies romantiques. Avec ce film rafraîchissant et jouissif de bout en bout, Selva montre une fois encore sa polyvalence.
En l’espace de quelques films Selvaraghavan s’est fait une place de taille dans le paysage du cinéma du sud de l’Inde. Versatile et innovant dans le thème et le ton de ses films, le réalisateur reste extrêmement fidèle dans ses collaborations, que ce soit avec les membres de sa famille ou le compositeur Yuvan Shankar Raja. Créant toujours la surprise et ne décevant jamais ses fans, Selvaraghavan réussit l’exploit de faire des films originaux appréciés à la fois des spectateurs et de la critique. Ce jeune et brillant réalisateur a sans doute devant lui de nombreux autres succès que j’ai hâte de découvrir.
En 2010, il nous revient avec l’original Ayiratil Oruvan.
2022 - Naane Varuvean avec Dhanush, Prabhu, Indhuja Ravichandran
2021 - Nenjam Marappathillai avec S.J. Suryah, Nandita Shwetha, Regina Cassandra
2019 - NGK avec Suriya, Sai Pallavi, Rakul Preet Singh
2013 - Irandaam Ulagam avec Arya, Anushka Shetty, Akshay Kumar
2011 - Mayakkam Enna avec Dhanush, Richa Gangopadhyay, Raveen
2010 - Ayiratil Oruvan avec Karthi Sivakumar, Reema Sen, Andrea Jeremiah, Parthiban
2008 - Yaaradi Nee Mohini de Mithran Jawahar avec Dhanush, Nayantara, Karthik Kumar (scénariste)
2007 - Aadavari Matalaku Ardhalu Verule avec Venkatesh, Trisha, Srikanth
2006 - Pudhu Pettai avec Sonia Agarwal, Sneha, Dhanush
2004 - 7/G Rainbow Colony avec Ravi Krishna, Sonia Agarwal, Suman Shetty
2003 - Kadhal Konden avec Dhanush, Sonia Agarwal, Nagesh
2002 - Thulluvatho Ilamai de Kasthuri Raja avec Dhanush, Abhinay, Ramesh, Sherin, Shilpa (officiellement uniquement scénariste)