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Vaastav

Traduction : Réalité

Bande originale

Meri Duniya Hai
Meri Duniya Hai (Male)
Tere Pyar Ne (Male)
Tere Pyar Ne (Female)
Jawani Se Ab Jung
Apni To Nikal Padi
Har Taraf Hai Yeh Shor
Aarti
Vaastav Theme
Apanee Maa Hai Duniya

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La critique de Fantastikindia

Par Laurent, Jawadsoprano
Publié le 18 février 2008

Note :
(7.5/10)

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Galerie
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Le gang de Raghu

Raghu (Sanjay Dutt) est un jeune homme désoeuvré. Délaissant ses études, il décide de monter un snack avec ses amis. Un jour, il tue accidentellement l’un de ses clients, qui refusait de payer. Ce client étant le frère d’un gangster, Raghu devient un homme traqué, à la fois par la police et par la mafia locale. Grâce aux connaissances de ses amis, il est caché par le gangster Vitthal Kaanya (Ashish Vidyarthi), le rival de celui qui le recherche. Kaanya va alors introduire Raghu dans le monde de la pègre…

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Une fierté si rare

Ce qui frappe le plus dans Vaastav, c’est son authenticité : avec ce film de gangsters, qui se déroule au cœur des quartiers populaires de Bombay, on a rarement vu un film hindi aussi sordide. Loin des paillettes des luxueuses productions Chopra, le film présente une photographie blafarde, ce qui donne l’impression qu’il a été tourné dans les années soixante-dix, l’ambiance poisseuse faisant penser à Mean Streets de Scorsese. Et malgré un manque de moyens manifeste, force est de constater que la mise en scène minimaliste de Mahesh Manjrekar colle parfaitement à cette atmosphère naturaliste. De plus, le réalisateur a su trouver l’équilibre entre les moments durs que le héros vit dans le gang, et ceux plus touchants qu’il partage avec sa famille.

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Une mère dévastée par son devoir

Mais Vaastav repose avant tout sur les épaules de Sanjay Dutt : dans la peau de ce gangster désespéré, drogué et alcoolique, il est saisissant de naturel, et c’est évidemment son émouvant personnage qui a assuré le succès du film. Dommage simplement que son doublage soit de qualité moyenne (les films de Bollywood sont rarement tournés en son direct, un procédé trop coûteux, et donc Dutt s’est vraisemblablement synchronisé lui-même), car on ne reconnaît presque pas son timbre de voix rauque, si distinctif dans ses films plus récents. Mais cela ne l’a pas empêché de remporter plusieurs prix d’interprétation pour le rôle, dont le Filmfare Award du meilleur acteur. Cela donna d’ailleurs une seconde jeunesse à la carrière de Sanjay Dutt, qui commençait sérieusement à vasciller depuis plusieurs années. Ce personnage de truand attachant lui collera désormais à la peau, puisqu’il reprendra ce type de rôle à de nombreuses reprises, notamment dans l’excellent diptyque Munnabhai, à tendance plus comique.

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L’engrenage fatidique

Le reste de la distribution se défend plutôt bien, avec la présence de savoureux seconds rôles. Paresh Rawal, par exemple, l’un des acteurs de comédie les plus fins de Bombay, nous rappelle ici qu’il sait se montrer naturel dans des films plus graves, tout comme il le refera par la suite (Baghban, Aitraaz). Reema Lagoo, qui aura joué la mère modèle dans un film hindi sur deux, démontre là l’étendue de son talent avec un rôle grave qui bascule à la tragédie. Dans le rôle du mentor de Dutt, on retrouve également le charismatique Ashish Vidyarthi, un spécialiste des rôles de méchants sadiques dans des films hindis (Bichhoo, le remake de Léon), tamouls (Baba, E) ou telugu (Pokiri). Quant aux chansons, elles sont en revanche assez datées, et le film aurait gagné en fluidité en les supprimant, bien qu’elles en constituent quasiment l’unique argument commercial.

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Un fils complètement métamorphosé en monstre ?

Début d’une longue collaboration avec le cinéaste Mahesh Manjrekar, Vaastav est une tragédie criminelle où Sanjay Dutt campe un personnage touchant. Le film a déjà un peu vieilli à cause de ses faibles qualités techniques, mais cela sert parfaitement le réalisme sale recherché par le réalisateur. Ce dernier tournera d’ailleurs en 2002 une suite à ce film, Hathyar, toujours avec Dutt mais, contrairement à Vaastav, le succès ne sera pas au rendez-vous. Un an après Satya de Ram Gopal Varma, Vaastav nous confirme en tout cas que Bollywood peut toujours produire des films de gangsters convaincants, tout en offrant à sa star l’un de ses rôles-fétiches.

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Une beauté éphémère ?

La note de Laurent : 6,5/10

La note de Jawadsoprano : 8,5/10

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