]]>

Armaan

Traduction : Désir

Bande originale

Aao Milke Gaayen Aisa Gaana
Jaane Yeh Kya Ho Gaya
Main Gaoon Tum Gao
Mere Dil Ka Tumse Yeh Kehna
Meri Zindagi Mein Aaye Ho
Tu Hi Bata Zindagi
Tu Hi Bata Zindagi (reprise)

En savoir plus

Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 31 janvier 2010

Note :
(7.5/10)

Article lu 1788 fois

Le docteur Siddharth Sinha (Amitabh Bachchan) a toujours rêvé de transformer son établissement de soins en grand hôpital moderne ouvert à tous, un projet que son fils adoptif, le docteur Akosh Sinha (Anil Kapoor), l’aide à réaliser. En attendant, ce dernier, qui travaille dans le même hôpital en tant que neurochirurgien, tombe amoureux de Neha Mathur (Gracy Singh), une jeune anesthésiste.

Le malheur survient cependant le jour où Siddharth, en essayant de sauver la vie d’un patient, meurt d’une crise cardiaque. Criblé de dettes, son fils ne voit qu’une solution : épouser l’excentrique Sonia Kapoor (Preity Zinta), la grande fille gâtée d’un riche industriel (Randhir Kapoor).

Armaan est la première et unique réalisation de Honey Irani, membre de la plus célèbre famille de scénaristes de Bollywood : auteur du script de films à succès comme Koi… Mil Gaya et Krrish, elle est en effet surtout connue comme ayant été mariée au fameux scénariste et parolier Javed Akhtar, et tous deux sont les parents des jeunes scénaristes-réalisateurs Farhan et Zoya Akhtar… Mais, de façon curieuse, le défaut le plus notable du film est le manque de richesse de son scénario, signé pourtant par Honey et Javed Akhtar, une petite déception heureusement plus que compensée par l’efficacité du trio amoureux et le contexte plutôt atypique de l’hôpital… bien qu’il faille aussi préciser, cela dit, que le milieu hospitalier n’est ici guère plus qu’une toile de fond, présentée de façon simple et idéalisée, un hôpital glamour où l’on tombe amoureux, quand on ne s’applique pas à sauver la vie des pauvres patients, bien entendu.

Une fois ce cadre dressé, celui d’un cinéma romantique bollywoodien qui n’échappe pas à l’artifice, le film est en tout cas très réussi, avec un rythme honnête, des chansons agréables et, nous y venons, de bons acteurs bien distribués : Anil est un héros mûr plein de finesse et de charme, crédible en médecin, et la belle Gracy Singh nous confirme après Lagaan qu’elle choisissait des films de qualité au début des années 2000, avant de se perdre dans des projets plus improbables. Quant à Preity Zinta, son personnage est nettement plus caricatural, elle doit même arborer une étrange pilosité crânienne, mais on a tout de même plaisir à la retrouver dans un rôle amusant, elle apporte un petit grain de fantaisie dans ce film très sage.

Car si un superbe Amitabh grisonnant apporte la dose de mélodrame requise avec son important second rôle (bien qu’il soit abusivement crédité en premier au générique), nous proposant une belle relation père-fils avec Anil, le film reste dans l’ensemble assez retenu, dans l’émotion échevelée comme dans l’explosion de couleurs dont on a l’habitude dans les masala plus traditionnels (quoique, un grand film comme l’opérette Mohabbatein jouait déjà par exemple la carte de la modération dans ces domaines, toutes proportions bollywoodiennes gardées), peut-être des choix liés à la personnalité de gentleman sobre d’Anil Kapoor ou, de manière plus générale, à la maturité du couple de scénaristes qui a judicieusement opté pour une certaine mesure, très loin des excès esthétiques adoptés depuis par pas mal de réalisateurs hindis plus jeunes dopés aux clips de gangsta rap américains…

On l’a compris, rien de tout cela dans ce très beau film, un triangle amoureux à l’ancienne qui prend son temps sans pour autant faire perdre celui du spectateur, charmé par le charisme et la beauté peu sexualisée de ses acteurs (un comble dans un film dont le titre signifie "désir"), autrement dit par une sorte de classicisme glamour qui rappelle un peu l’artisanat soigné de certains vieux films d’Hollywood… On espère d’ailleurs que Honey Irani se remettra à la réalisation un jour, après avoir signé ce qui est peut-être l’un des premiers films les plus maîtrisés du cinéma hindi.

Quelques mois plus tard, on retrouvera la délicieuse Gracy Singh dans un autre "masala d’hôpital" (c’était décidément l’une des tendances de 2003 à Bollywood !), Munnabhai MBBS, dans lequel le milieu médical revêt des enjeux scénaristiques plus importants.

Commentaires
2 commentaires