Bodyguard
Langue | Hindi |
Genre | Comédie romantique |
Dir. Photo | Sejal Shah |
Acteurs | Salman Khan, Kareena Kapoor, Mahesh Manjrekar, Raj Babbar, Hazel Keech, Aditya Pancholi, Rajat Rawail, Sharat Saxena |
Dir. Musical | Pritam Chakraborty, Himesh Reshammiya |
Paroliers | Shabbir Ahmed, Neelesh Misra |
Chanteurs | Mika Singh, Shreya Ghoshal, Shaan, Rahat Fateh Ali Khan, Amrita Kak, Clinton Cerejo, Ash King, Salman Khan, Alam Gir Khan |
Producteurs | Atul Agnihotri , Alvira Khan |
Durée | 132 mn |
Lovely Singh (Salman Khan) n’a jamais connu son père, mort avant sa naissance, mais comme lui, il est devenu garde du corps. Lorsqu’il est engagé par Sartaj Rana (Raj Babbar), l’homme qui a sauvé sa mère et lui a permis de venir au monde, il ne peut refuser. Sartaj Rana, notable local, demande donc à Lovely d’empêcher un trafic de jeunes filles. Suite au succès de cette mission, il en fait le garde du corps personnel de sa propre fille, Divya (Kareena Kapoor), afin de la protéger des représailles de la pègre. Divya, qui n’est pas au courant des événements et de la menace qui pèse sur elle, est loin de trouver cette protection rapprochée à son goût. Aussi, avec la complicité de son amie Maya (Hazeel Keech), invente-t-elle le personnage de Chhaya pour faire tourner Lovely en bourrique.
Dès l’introduction du film, lorsque Lovely doit sauver les jeunes filles menacées d’être vendues, les scènes de combats nous apprennent que l’on vise plutôt la comédie. En effet, les prouesses de Salman Khan n’ont absolument rien de réaliste et l’on sera plus souvent tenté de rire que de s’inquiéter pour les deux héros. Il faut effectivement attendre la fin du film pour y trouver des scènes vraiment touchantes. Des scènes comme la déclaration de Lovely, les mains tremblantes, ou celle du mini-hélicoptère sont même plus hilarantes que les blagues de Divya. Certes, ces dernières amusent, mais on s’attendrait presque à plus drôle.
Du côté du scénario, on se retrouve avec le schéma classique du jeu qui devient un piège. Amour quand tu nous tiens… Cependant, il reste des incohérences dans le script, perceptibles surtout à la fin du film. Il manque quelques pièces du puzzle notamment en ce qui concerne l’attitude de certains personnages. Mais comme on a enfin monté d’un cran dans l’émotion, on peut passer outre.
Première constatation : Salman Khan est plus à l’aise dans les scènes comiques ou de bagarre que dans les scènes "romantiques" où on le suit beaucoup moins. Il désappointe le spectateur avec une interprétation quasiment schizophrène de son personnage. Salman Khan "Bodyguard" est fort dans son uniforme et derrière ses lunettes de soleil, mais Salman Khan "Lovely" fait l’effet d’un ado de 15 ans (en prenant l’estimation la plus haute). Alors oui, on en rit. Mais ce n’était peut-être pas le but. A noter que dans ses pitreries, il est accompagné par une nouvelle tête dans le milieu : Rajat Rawail, qui n’est pas trop désagréable. Heureusement, pour l’aspect "romantique" du film, Kareena Kapoor fait du bon travail. Elle est jolie, émouvante, tout ce qu’on lui demande. Bodyguard nous montre que passé 30 ans, Kareena Kapoor peut toujours jouer des rôles de jeune fille en fleur, comme Aishwarya Rai Bachchan dans Action Replayy. Ce n’est définitivement plus le privilège des hommes que d’être "sans âge". On notera que c’est Karisma Kapoor qui prête sa voix au personnage virtuel de Chhaya.
La musique est assez inégale. Pour certains clips, on frise parfois le ridicule, mais on l’assume parfaitement. Il faut cependant faire une place à part pour le superbe Teri Meri qui bénéficie d’une jolie mélodie et de tableaux centrés chacun sur une gamme de couleurs saturées qui ne sont pas sans rappeler l’esthétique des films de Sanjay Leela Bhansali. Malheureusement, il bénéficie aussi d’un effet de ralenti beaucoup trop appuyé. Cependant, il reste pour moi une des meilleures complaintes amoureuses récentes avec Tu Jaane Na de Ajab Prem Ki Ghazab Kahani. Quant à la chanson éponyme du film qui présente Salman Khan dans le rôle-titre, elle nous montre que l’acteur a enfin trouvé que faire de ses biceps : faire rire le public. Episode d’autodérision bienvenue où il les présente un à un. On pourrait presque lui offrir un poste dans l’équipe française de natation ! Plus sérieusement, cette musique est très entraînante et est de celles qui vous donnent une irrépressible envie de bouger devant votre écran. Au détour, on y voit Katrina Kaif faire une apparition dans son propre rôle.
Nous en parlions dans de récentes news sur la mode des remakes en Inde : Bodyguard est en fait un remake de remake… d’un film éponyme malayalam de Siddique lui-même. Il a également réalisé la version tamoule avec Asin et Vijay. La version telugu a été réalisée par Gopichand Malineli. Bref, quatre versions différentes d’un même film avec chaque fois un casting différent.
Le grand retour sur le devant de la scène de Salman Khan avait été enregistré en 2010 avec le succès de Dabangg. En 2011, le remake de Bodyguard avec Kareena Kapoor était donc très attendu. Sorti cet été, celui-ci s’annonce comme une des grandes réussites commerciales de cette année. Autant dire que j’en attendais beaucoup moi aussi… et que la chute a été rapide. Mais passé la surprise, Bodyguard est, je l’admets, un divertissement sympathique.
Un peu de bagarre "effet Matrix" dans un magnifique décor, un peu de scènes comiques, un peu de sacrifices, un peu d’amour, un peu de sens de la justice. Un savant dosage… Peut-être un peu trop mesuré justement, car l’alchimie reste très superficielle. Bodyguard est un film où l’on ne s’ennuie pas et où l’on rit. Que ce soit voulu ou non. Ce qui fait sa force, mais aussi sa faiblesse. S’il a fait un bon score au box-office, Bodyguard ne restera pourtant pas dans les mémoires comme un classique, ni même dans la liste des "films de untel à voir", que ce soit pour Kareena Kapoor ou pour Salman Khan. Cependant, si vous tentez l’aventure (avec des amis, c’est mieux), vous passerez un bon moment devant votre écran, à vous demander si Salman Khan a eu l’idée de loucher derrière ses lunettes de soleil, qu’il quitte à peine, et si vous pouvez réussir vous aussi à enlever sa chemise à un homme avec un simple jet d’eau…