Par Kendra - le 3 décembre 2008

Joseph Vijay baigne dès sa naissance dans l’univers des plateaux de cinéma puisqu’il est né de S. A. Chandrasekhar, producteur et réalisateur, et Shoba Chandrasekhar, chanteuse de son état. La famille comptait également une petite soeur, Vidhya, malheureusement décédée à l’âge de deux ans.
C’est donc tout naturellement que son père le fait tourner alors qu’il est enfant dans quelques-uns de ses films, lui permettant d’apprendre sur le tas le métier d’acteur. Vijay continue ses études à l’université, au célèbre Loyola College, et y suit des cours de communications visuelles.

Son premier "vrai" rôle, il l’obtient en 1992, dans une réalisation de son père, Naalaya Theerpu, mais se fera vraiment remarquer grâce à son rôle dans Sendhoorapandi, en 1993, aux côtés de Vijaykanth. Si le film ne connaît pas un grand succès, Vijay marque les esprits et commence à se faire connaître, notamment dans les centres ruraux du Tamil Nadu.
Poove Unakkaga en 1996, réalisé par Vikramam, est le film qui le confirme en tant qu’acteur bankable, sur lequel on peut compter, et représente un véritable changement dans sa carrière, le propulsant du rang d’acteur de second plan à celui de héros, capable de porter un film sur ses épaules. L’image de Vijay est alors plutôt celle du héros romantique classique, image qu’il cultivera dans la plupart de ses films de la fin des années 1990.
Vijay est l’un des rares acteurs de la nouvelle génération à avoir eu la chance de partager l’écran avec l’immense légende Sivaji Ganesan, en 1997, dans le film Once More, réalisé par Chandrasekhar. La même année, Vijay tient le rôle principal du film qui lui vaudra le prix du Meilleur Acteur de l’état du Tamil Nadu, Kadhalukku Mariyadhai, qui reste 225 jours à l’affiche.
La fin des années 1990 le voit plutôt jouer dans des films qui déçoivent et ne font pas de gros scores au box-office, mauvaise période que le succès en l’an 2000 de trois de ses films vient interrompre. Encore deux ans de vaches maigres s’ensuivent, même si la popularité de l’acteur ne décroît que peu. Sort alors le film qui le repropulse au sommet du succès, Thirumalai, en 2003, film pour lequel il adopte un nouveau look, qui va faire fureur parmi la jeunesse du Tamil Nadu, et arbore une barbe de quelques jours, soigneusement entretenue. Vijay est de retour, et enfonce le clou en 2004 en sortant ce qui reste l’un de ses plus gros succès, Ghilli, remake du film telugu Okkadu avec Mahesh Babu. Le film, masala des plus classiques, marche surtout grâce à sa bande son, et le fameux Appadi Podu qui est alors accroché à toutes les lèvres du Tamil Nadu, voire des états au-delà.

A partir de ce moment, Vijay se cantonne dans un seul type de rôle, celui du héros des masses, et applique sa formule à tous ses films : de nombreuses bastons impeccablement chorégraphiées, des entractes musicaux entraînants, un héros proche du peuple, courageux, téméraire. Il enchaîne simplement et purement les énormes succès avec Madhurey, Sachein, Tirupachi, Sivakasi ; tous des masalas jouissifs plaisant au plus grand nombre. C’est à cette époque que ses fans le surnomment Ilayathalapathy, "petit général" parce qu’ils pensent qu’il prendra plus tard la place du Thalapathy (le général) Rajnikant.
Avec Aathi en 2006, Vijay renoue cependant avec les moments difficiles puisque le film floppe. Les producteurs ne veulent plus parier sur l’acteur, ce qui l’obligera à se retirer plus d’un an des studios. Puis il s’associe à l’ancien chorégraphe devenu réalisateur à succès Prabhudeva pour jouer dans Pokkiri, remake du film telugu du même nom. C’est un véritable succès, le film plaît, le style plaît, la musique plaît. Malheureusement quelques mois après sort Azhagya Tamizh Magan. Censé être novateur, le film est très loin d’être à la hauteur des attentes des fans, et sombre lamentablement. Résultat très proche pour le film Kuruvi, sorti en 2008.
Ce n’est pas pour autant que la popularité de Vijay baisse, on ne peut pas en dire autant de sa crédibilité malheureusement… Ses détracteurs pointent le fait que ses plus gros succès sont tous des remakes de films telugus… Il n’empêche que Vijay a de nouveau travaillé avec Prabhudeva sur un projet intitulé Villu, remake du film hindi Soldier, sorti début janvier 2009. Pourtant la magie n’a pas réopérée, le film fait un nouveau flop.
L’acteur a ensuite tourné Vettaikkaaran, aux côtés de la très demandée Anushka Shetty, avant de préparer déjà son prochain film, le 50ème…

Vijay rassemble une population de fans plutôt hétéroclite. Il plaît aux enfants parce qu’il danse bien, qu’il a plutôt un bon sens de la repartie comique, il plaît aux adolescent(e)s parce qu’il a du style, aux parents parce qu’il est une image du gendre idéal, gentil, serviable et propre sur lui.
Si très peu de ses films, notamment les récents n’ont requis de lui une grande capacité à jouer, on ne peut nier son don pour la danse. Il est clairement et de loin, le meilleur danseur de l’industrie tamoule, depuis Prabhudeva. Mais ce n’est pas le seul talent qu’il possède… En effet Ilayathalapathy est également un très bon chanteur, qui a déjà donné de la voix sur des chansons dans ses films (comme pour Vaadi Vaadi) et prêté sa voix à un certain Surya Sivakumar…

L’acteur est de loin le plus populaire de la jeune génération, faisant se déplacer les foules lors de ses sorties de films (et ce même en France). Sa notoriété est telle qu’il est l’ambassadeur désigné pour un grand nombre de choses, de l’équipe de cricket des Chennai Superkings à bon nombre d’associations caritatives.
Lors d’un de ses derniers anniversaires, Vijay franchissait une nouvelle étape en dévoilant le drapeau officiel de son fan-club (qui ressemble fortement, au passage, à celui du fan-club de Rajnikant), alimentant les rumeurs de son entrée prochaine en politique… Ilayathalapathy suivra-t-il la voie des MGR ou autres Vijayakanth qui, désireux de plus, et sachant tirer parti de leur popularité d’acteur, ont su entamer une carrière politique prolifique ?