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Bollywood, dans les coulisses des Film Cities

Publié vendredi 9 août 2013
Dernière modification vendredi 8 mai 2015
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Par Marine

Rubrique Littérature
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Le lecteur peu attentif, qui ne regarde pas le sous-titre, pourrait être trompé sur les intentions de ce livre. Il ne s’agit pas tant de définir ce qui se cache derrière le terme de Bollywood que d’aller à la rencontre des différents endroits en Inde où se fabriquent les films : les film cities. Ce qu’ont tenté de faire les auteurs, dans le temps qui leur était impartit. S’ils reconnaissent en préface de pas avoir réussi à tout voir, Bombay, Hyderabad, Madras et Delhi ne manquent pas à l’appel.

L’auteur, Pierre Polomé, est journaliste et travaille dans l’édition, notamment pour Le Rouergue (éditeur de cet ouvrage). L’illustratrice, Virginie Broquet, travaille pour la presse, mais a aussi réalisé des projets pour la bande dessinée et le secteur jeunesse.
Ce carnet de voyage n’est pas le premier-né de ce duo qui s’est déjà essayé à cet exercice l’année précédente avec Istanbul, carnet de la sublime porte, paru chez le même éditeur.

La première chose qui saute aux yeux quand on ouvre ce livre, c’est la couleur. L’utilisation des tons purs jaune, orange, cyan, vert et rose fascine. Si on y regarde de plus près, on s’aperçoit que sur les plages de peinture à l’eau et de crayon de couleur, il y a des effets de collage : papier de motifs ou texturé le plus souvent, parfois des publicités. Les couleurs sont vives [1] et collent bien au sujet : l’Inde.

Seulement, quand on y regarde de plus près, le dessin des personnages peut rebuter (ce fut mon cas). Les visages sont difformes et repoussants, plutôt caricaturaux. On ne saurait pourtant remettre en question le talent de la dessinatrice qui capture parfaitement les paysages et les bâtiments sculptés.

La question de l’illustration entraîne celle de la mise en page. Globalement (si on met à part l’introduction et la conclusion), les pages présentent toujours un petit paragraphe de texte, une illustration et parfois quelques éléments collés de façon éparses. Ceux-ci étonnent : on retrouve des timbres à l’effigie de chanteurs comme Kishore Kumar, d’animaux ou d’œuvres d’art, mais aussi des logos, des publicités ou des affiches de films (Mother India (deux fois), Humayun) sans que cela n’ait toujours de rapport avec le récit. L’utilité de ces collages parait incertaine, d’autant plus qu’ils s’insèrent mal dans l’ensemble.

Le récit en lui-même s’apparente donc au genre des carnets de voyage. Les auteurs racontent ce qu’ils vivent en Inde, ville par ville, quartier par quartier. Mais il n’y a pas vraiment de continuité dans le récit et le lecteur est souvent oublié au bord du chemin, lorsque l’on commence à lui conter une histoire et qu’il a l’impression de ne jamais en connaître la fin.
Au lecteur de cette critique qui aimerait lire un vrai carnet de voyage : un récit complet et cohérent mais pas forcément sur le seul monde du cinéma, je lui conseillerais ceux de Philippe Bichon qui en a publié un sur le Rajasthan et un autre sur le Madhya Pradesh et Bénarès.

La lecture de ce livre peut dérouter. On peut en effet se demander ce que les auteurs sont allés faire en Inde. Dès le début du livre, ils ne se privent pas de certaines sentences du type « les indiens sont durs comme des rochers ».
Quant à leur vision du cinéma, elle se rapporte souvent aux poncifs véhiculés par les médias français peu avertis « comédies musicales », etc. Heureusement, au fil des pages, les auteurs semblent tout de même moins obtus.

Globalement, vous n’apprendrez rien qui puisse changer votre vision du cinéma indien. Quelques infos glanées sur un film ou deux : le carton de Main Hoon Na, Kal Ho Naa Ho où l’on chante et danse peu (parlons-nous du même film ?) et qui comprend deux stars (ont-il oublié Saif par hasard ?), le tournage de Page 3
D’autres sur le fonctionnement des studios. Ceux de Bombay sont « nationalisés » et ses employés sont des fonctionnaires. Ceux d’Hyderabad proposent des expériences étranges… À feuilleter si le cœur vous en dit.

Titre : Bollywood, dans les coulisses des Film Cities
Année de parution : 2005
Texte : Pierre Polomé
Illustrations : Virginie Broquet
Editeur : Editions du Rouergue
Nombre de pages : 112 pages

Les illustrations de cet article proviennent du site de Virginie Broquet


[1Les versions informatisée de ces illustrations que vous voyez ici ne rendent pas hommage à la profondeur des teintes visibles sur l’ouvrage.

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