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Haider


LangueHindi
GenreDrame
Dir. PhotoPankaj Kumar, Shraddha Johri
ActeursTabu, Kay Kay Menon, Shahid Kapoor, Irrfan Khan, Shraddha Kapoor
Dir. MusicalVishal Bhardwaj, Mehdi Hassan
ParoliersGulzar, Faiz Ahmad Faiz
ChanteursVishal Dadlani, Arijit Singh, Suresh Wadkar, Sukhwinder Singh, Rekha Bharadwaj, Shraddha Kapoor, Bashir Lone, Muzamil Bhawani, Bashir Bhawani
ProducteursSiddharth Roy Kapur, Vishal Bhardwaj
Durée200 mn

Bande originale

Gulon Mein Rang
Jhelum
Khul Kabhi Toh
Bismil
Aao Na
Ek Aur Bismil
So Jao
Do Jahaan
Aaj Ke Naam

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Maya - le 30 décembre 2014

Note :
(7/10)

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Haider revient au Kashmir alors qu’il étudie au loin, parce que son père a disparu après son arrestation. Haider (Shahid Kapoor) veut savoir où il est. La question ne semble pas troubler sa mère (Tabu), qui semble couler des jours paisibles chez son beau-frère (Kay-Kay Menon). Dès son arrivée, Haider voit à quel point sa mère et son oncle sont proches. Trahison ? L’oncle a-t-il pris la place du père ? On est en plein dans Hamlet, Haider étant officiellement la version Vishal Bhardwaj du drame shakespearien.

Heureusement, Haider a une bonne fée, pas sa marraine mais sa petite amie Arshia (Shradddha Kapoor), qui grâce à son badge de journaliste, le sort de quelques mauvais pas. Mais même les bonnes fées ne sont pas toute-puissantes quand leur protégé pousse le bouchon un peu trop loin, dans une eau un peu trop trouble. Et dans le Kashmir de Vishal Bhardvaj, l’eau est très trouble. Le père de sa petite amie est policier, proche de l’oncle avocat… De Shakespeare à Corneille, le pauvre Haider cumule les situations impossibles.

Le parti-pris de Vishal Bhardvaj est très peu Bollywoodien : il ne fait pas de Haider un héros sûr de lui qui traverse les embuscades les unes après les autres à coups de ‘Dishuns’ bien réglés, d’affirmations patriotes ou révolutionnaires. Loin de là. Haider tient du moustique pris dans une toile d’araignée, avec plusieurs araignées tapies dans l’ombre, qui tirent le fil. Il se débat, il pique, il fait pas mal de dégâts dans la toile, mais viendra-t-il à bout des araignées ?!

Le réalisateur sait ménager le suspense et garder le spectateur en haleine pendant 2h40. Il sait rendre son Haider attachant, en fait un personnage auquel on peut s’identifier assez facilement, ce qui est en soi un tour de force, vu le contexte, justement parce que c’est un garçon ordinaire, qui fait comme il peut dans un contexte qui dérape.
Shahid Kapoor était un choix assez étonnant pour un tel personnage, il cache son joli minois derrière une barbe et des cheveux longs ou rasés, et il fait preuve de réelles qualités d’acteur, comme dans Kaminey, du même réalisateur. Mention spéciale pour Bismil, le numéro d’acteur de rue, les villageois applaudissent le clown, le discours n’est pas aussi innocent qu’il en a l’air, un éclair de folie passe dans son regard et son sourire, il essaie d’exorciser, mais on n’échappe pas comme ça à Shakespeare.

Le film est bien dans la lignée des films de Vishal Bhardvaj, plus proche d’Omkara (autre adaptation de Shakespeare, Othello), que de Kaminey. Il n’est cependant pas à classer parmi les chefs-d’œuvre : quelques scènes sont inutiles (par exemple la longue scène d’amour avec sa petite amie, qui arrive ‘comme un cheveu sur la soupe’ et n’est pas justifiée par la suite des évènements), certains enchaînements sont incompréhensibles, et à part Haider, les personnages sont juste esquissés, notamment la mère jouée par Tabu, qui reste un mystère jusqu’à la dernière image, alors qu’elle est un des pivots du film.

La musique de Vishal Bhardvaj fait partie des points forts du film, d’ailleurs Gulzar a accepté d’en écrire les paroles, ce qui est exceptionnel. Les chansons sont toutes très belles, des moments de poésie chantée, des pauses dans un univers déstructuré. Un très beau clip dansé est la seule concession à Bollywood, Bismil.

Pour finir, un message dans le générique précise que les relations entre le Kashmir et l’Inde tendent à se normaliser, que les touristes reviennent dans une région apaisée. Pourtant le film ressort les vieilles haines policiers/terroristes, Indiens/ indépendantistes, avec les habitants qui souffrent au milieu… Etait-ce bien nécessaire, si justement le climat s’améliore ? Et même si le film a d’indéniables qualités, j’ai nettement préféré Yahaan et Tahaan qui mettaient à l’honneur les habitants plus que les vilaines araignées.

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