]]>

Subramaniapuram


LangueTamoul
GenreDrame
Dir. PhotoS. R. Kathiir
ActeursSwathi, Jai, Ganja Karuppu, M. Sasikumar, Samuthirakani
Dir. MusicalJames Vasanthan
ParolierThamarai
ChanteursBenny Dayal, Shankar Mahadevan, Velmurugan, Suchitra, Belly Raj, Deepa Miriam
ProducteurM. Sasikumar
Durée145 mn

Bande originale

Kangal Irandal
Kadhal Siluvayil Araidhaal Ennai
Madera Kulunga Kulunga
Theneeril Snehitham
Subramaniyapuram Theme

En savoir plus

Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Kendra - le 28 septembre 2009

Note :
(6.5/10)

Article lu 1346 fois

Galerie

Mon camarade Gorkita en parlait déjà dans sa chronique sur le film Koodal Nagar, mais il semble bel et bien y avoir quelque chose dans l’air de Madurai qui rend la ville propice aux drames…

2008, à la sortie d’une prison, un homme se fait sauvagement poignarder.
1980, retour à la poussière de Subramaniapuram, quartier de Madurai, où l’on suit une bande de jeunes amis insouciants, sourds aux remontrances et supplications de leurs familles pour trouver un travail. Au lieu de cela, ils agissent pour le compte du politicien local.
Qui est cet homme poignardé à sa sortie de prison, et quels sont les motivations de son agresseur ?

Subramaniapuram est la première réalisation de Sasi Kumar, qui a fait ses armes en tant qu’assistant-réalisateur pour deux des grands réalisateurs tamouls de notre époque. D’un côté, Bala (Pithamagan, Sethu, Naan Kadhavul) et de l’autre Ameer Sultan (Mounam Pesiyadey, Raam, Paruthi Veeran). Avec de tels enseignants, la barre est placée bien haute pour Sasi Kumar, et surtout, on ne peut s’empêcher de comparer son travail à celui de ses pairs. La constatation est évidente : leur empreinte est plus que frappante.
De ses années auprès des deux réalisateurs, Sasi Kumar a apparemment gardé un amour pour le cinéma réaliste.
D’un premier coup d’oeil on peut également remarquer que la construction scénaristique de Subramaniapuram est totalement calquée sur celle de Raam : un long flash-back, visant à expliquer le tragique dénouement révélé dans les premières images du film.
Pour celui qui a vu Paruthi Veeran, il y a une ambiance, un je-ne-sais-quoi de poussiéreux et suffocant que l’on retrouve ici dans Subramaniapuram. Le rythme est également assez proche, bien moins maîtrisé chez Sasi Kumar, qui coule (trop ?) doucement jusqu’à laisser place à un final simplement hallucinant, que l’on attend dès le début, mais heureusement moins choquant que dans le film d’Ameer Sultan.

C’est d’ailleurs le défaut principal du film. Une première partie absolument interminable, qui donne presque envie d’arrêter le film. Si les 20 premières minutes, le côté "historique" et retour aux années 80 avec sa mode bien particulière fait sourire et distrait, le manque d’événements et surtout la répétition ennuient. Le réalisateur a cependant pris un parti bien intéressant, celui de ne pas rendre ses personnages bavards, mais plutôt de suggérer les choses par leur comportement. Il y parvient sans peine, ce qui rajoute à notre interrogation, pourquoi avoir dilué en plus d’une heure, ce que le spectateur a saisi en 20 minutes ? Il voulait clairement faire comprendre que ces amis étaient tous soudés, et qu’ils feraient tous le nécessaire pour protéger un des membres de leur bande. Ainsi cette première partie est-elle un enchaînement interminable de provocations et bagarres entre deux scènes de romance platonique entre Alagu et Tulasi.

Si l’on regarde de plus près encore, Sasi Kumar a engagé dans un rôle-clé l’un des acteurs récurrents chez Ameer Sultan, Kanja Karuppu.
Le réalisateur himself s’est octroyé le second rôle masculin. Jai, l’autre rôle principal est un jeune acteur qui fait son nid dans le cinéma tamoul. Révélé au grand public dans l’énorme succès de 2007, Chennai 600028, il s’investit dans ce rôle et rend ce personnage très touchant, notamment après l’intermission.
Swathi, actrice telugue que l’on a notamment vue dans l’excellent film Ashta Chamma, fait ses premiers pas à Kollywood. Si son rôle est très important, il est malheureusement bâclé à l’écriture, et le spectateur est totalement perdu face aux choix de la jeune fille, qui ne collent aucunement avec ce qu’elle laissait penser durant tout le film, amenuisant malheureusement l’impact final.

Le réalisateur offre en fait une amorce de réflexion sur la loyauté et ses conséquences. De grands moments de cinéma, malheureusement diminués par des répétitions et un emballage encore incertain pendant plus d’une heure.

Pensons également à louer le travail de recherche assez impressionnant de toute l’équipe technique pour recréer le Madurai du début des années 80, avec son vocabulaire particulier, son ambiance et bien entendu la mode de l’époque, bien chatoyante, force est de le constater !

La musique est signée James Vasanthan. Ce nom ne vous dit rien ? C’est bien normal, Subramaniapuram est sa première composition pour le cinéma, il était animateur sur Sun TV jusque-là. Si les chansons ne sont pas toutes mémorables, elles restent tout de même agréables, habillant parfaitement le film. Mais c’est surtout la ballade Kangal Irandal qui reste dans les esprits, marquée par une mise en images superbe.

A la fin du film, on pardonne facilement au jeune réalisateur les premières erreurs typiques, surtout en repensant à sa seconde partie de qualité. Sasikumar a un grand avenir à Kondabakkam s’il continue sur cette lancée, s’il travaille un peu plus le rythme de ses scénarii et s’il arrive à se détacher de ses références pour apposer sa propre signature.

Commentaires
Pas encore de commentaires