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The Burning Train

Traduction : Le train en feu

Bande originale

Kisi Ke Vade Pe Kyon Eitbar
Meri Nazar Hai Tujh Pe
Wada Han Wada
Pal Do Pal Ka Saath Humara
Teri Hai Zameen Tera Aasman
Pehli Nazar Men Humne Apna Dil
The Burning Train Reprise
The Burning Train Theme

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La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 24 mai 2011

Note :
(7/10)

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L’ingénieur Vinod Verma (Vinod Khanna) est chargé de construire le Super Express, train à grande vitesse qui reliera Delhi à Bombay en seulement quatorze heures. Il a en fait "chipé" à son susceptible concurrent Randhir (Danny Denzongpa) le contrat… ainsi que Sheetal (Parveen Babi), la femme qu’il lorgnait, et que Vinod épouse.
Quelques années plus tard, cependant, Sheetal veut se séparer de Vinod, trop absorbé par son travail. Ashok (Dharmendra), l’ami de Vinod, vient aussi de subir un coup dur : après que son père eut perdu sa fortune, son épouse (Hema Malini) l’a quitté pour un autre… Un beau jour, tous ces personnages sont réunis dans le Super Express, en tant que passagers du voyage inaugural du train. Tout semble s’annoncer pour le mieux pour les cinq cents passagers, mais c’est sans compter sur la vengeance de Randhir, qui a saboté le signal d’alarme et placé une bombe dans la locomotive, dont l’explosion tue les conducteurs…

Quelques années après son premier film, Zameer avec Amitabh Bachchan (qu’il retrouvera beaucoup plus tard pour les mélodrames familiaux Baghban et Baabul), Ravi Chopra, fils du producteur B.R. Chopra et neveu du célèbre Yash Chopra, surprend en 1980 avec ce film-catastrophe. Certes, un suspense sur un train et ses passagers avec un all-star cast, ce n’était pas nouveau à l’époque (Le Pont De Cassandra), et ce genre de film avait déjà été décliné à Hollywood dans les années 70 avec différents types de moyens de transport (avion, métro) et de lieux clos (gratte-ciel, stade). Le résultat est pourtant honorable, avec une grosse distribution dominée par un trio masculin, Vinod Khanna, Dharmendra et Jeetendra, autrement dit ce qu’on faisait de mieux en matière de vedettes viriles dans le cinéma hindi (dommage que la star la plus charismatique de cette période, Amitabh, manque à l’appel, trop cher peut-être ?). Mentionnons également Danny Denzongpa, qui avait déjà la gueule de l’emploi dans le rôle du méchant, même s’il sera bien plus inquiétant en vieillissant (Krantiveer avec Nana Patekar, et ses films avec Rajkumar Santoshi : Pukar, Lajja…).

Les "ingrédients bollywoodiens" qu’on ne trouve pas forcément dans une production américaine du genre, comme les couples romantiques plutôt glamour et les belles chansons de R.D. Burman, ne sont pas oubliés non plus ; l’originalité, c’est que ces éléments sont concentrés en gros dans la première partie, et laissent place au suspense dans la seconde, transformant ainsi The Burning Train en pure production de genre proche du cinéma hollywoodien. Car si on a l’habitude que les films commerciaux hindis prennent toute la première moitié pour présenter leurs personnages et installer les enjeux (l’heure et demie d’exposition de La Famille Indienne en est un parfait exemple) et n’entrent dans le vif du sujet, voire n’entament vraiment leur scénario que dans le second acte, la quasi-absence de chansons dans la deuxième partie est ici osée pour l’époque, ce procédé ne devenant fréquent dans les films bollywoodiens de genre (suspense, polar) que dans les années 2000 (Kaante par exemple, qui se lance dans sa deuxième moitié dans un remake quasiment en entier et sans chansons de Reservoir Dogs).

On pourrait certes considérer The Burning Train comme bancal, voire comme un film-compromis, mais le masala, mélange des genres (romance, chansons, suspense) susceptible de plaire à plusieurs générations de spectateurs, n’est-il pas déjà un compromis par essence, un "sur-genre" qui gère et inclut tous les genres, par opposition au cinéma hindi contemporain qui les sépare de plus en plus "à l’occidentale" ? Car on pourrait aussi estimer que ce film-là, si l’on schématise grossièrement ce que visent les producteurs, a trouvé son équilibre entre public féminin (la partie romantique initiale) et masculin, plus avide d’action.

A propos de cinéma musclé, si le genre du film-catastrophe a ses restrictions particulières, comme les unités de temps et de lieu, ainsi que des possibilités assez limitées dans la variété des scènes d’action (tout est dans le titre), The Burning Train sait tout de même maintenir une vraie tension, avec des scènes de train à grande vitesse crédibles (ce que Bollywood savait faire depuis un moment déjà, on pense à Sholay, LA référence pour, entre autres, ses scènes d’action proches du thriller violent).

Dans la lignée des films-catastrophes hollywoodiens des années 70, The Burning Train est un efficace divertissement exécuté par un bon faiseur, un huis clos d’une relative modernité qui le place à mi-chemin entre masala romantique classique comme on en fait à Bollywood depuis les années 50, voire avant, et cinéma d’action à l’américaine, adopté plus récemment par l’industrie hindi.

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