Turning 30
Traduction : Passer 30 ans
Langue | Hindi |
Genre | Comédie romantique |
Dir. Photo | Akshay Singh |
Acteurs | Gul Panag, Purab Kohli, Siddharth Makkar, Tillotama Shome, Jeneva Talwar |
Dir. Musical | Siddharth-Suhas |
Paroliers | Suhas, Kumaar, Ram Goutam, Prashant Pandey |
Chanteurs | Suraj Jagan, Suhas, Aditi Singh Sharma, Saptak, Reecha, Hamza Faruqui, Aparna Dauria |
Producteur | Prakash Jha |
Durée | 120 mn |
On a beau être une jeune femme ravissante et pétillante, pas facile de regarder l’avenir avec sérénité quand, juste avant de fêter vos 30 ans, votre compagnon décide d’épouser la fille-des-amis-de-ses-parents, et que votre boss vous vire.
Heureusement, il y a les copines, et même un ex tout à fait charmant (Purab Kohli) qui réapparaît fort opportunément. Mais ce n’est pas si simple, justement parce qu’à 30 ans, on y regarde à deux fois avant de se lancer tête baissée sur la première promesse de bonheur qui passe.
Gul Panag campe une trentenaire volontaire et indépendante, qui bien sûr accuse le coup devant des événements qui remettent sa vie en cause, mais qui préfère avancer et se battre plutôt que se plaindre et maudire le mauvais sort ou l’inconstance masculine. Cette attitude rend le film rafraîchissant et plein d’allant, malgré certaines longueurs et quelques facilités scénaristiques assez consternantes (écrire son livre pour raconter son histoire comme thérapie et tremplin dans la vie, je sais bien qu’on est à Bollywood, mais quand même, il aurait pu se creuser un peu, le scénariste).
Outre un personnage central féminin fort, l’autre attrait de Turning 30, c’est sa vision du monde qui correspond bien à un âge où on a perdu ses illusions de prime jeunesse, un peu comme Life in a… Metro et Dil Kabaddi. Les situations sont plus clichés que dans ces deux films et les aspects sombres plus effleurés, mais il reste des personnages qui ont des doutes, des faiblesses, ils doivent assumer des choix ou des situations parfois douloureuses, faire des compromis… c’est la vie… Tout cela dans une bonne humeur communicative dont on ressort plutôt revigoré.
Ce qui peut décevoir voire rebuter dans Turning 30, c’est le côté très "urbain branchouille" des personnages et de l’histoire qui pourrait se dérouler de la même façon, à quelques détails près, à Paris ou Miami. Les aînés sont priés de rester à leur place (de l’autre côté du téléphone), les filles fument, boivent, s’habillent très court, collectionnent les amants sans complexe ("De tous les hommes que j’aie eus, Jay est le meilleur au lit" - gloups), les sous-vêtements font partie du décor, on s’embrasse sans être fiancés… Ciel !!! et tout le monde parle anglais tout le temps. Encore un film fait tout exprès pour les multiplexes des grandes villes, et qui doit horrifier les mamans des trentenaires qui y travaillent. Et pas qu’elles… Cela dit, foin de pudibonderie, ça fait quand même un paquet d’années que le cinéma occidental a rendu ce genre de choses banales, nous serions mal venus de nous en offusquer, laissons cela aux mamans indiennes (mais comme je les comprends).
Même s’il est loin d’être parfait, le film est plutôt sympathique, il doit beaucoup à Gul Panag, à ce mélange d’aplomb et de fragilité, à ce côté "fille d’à côté", pas star, pas compassée, tellement naturelle. Elle arrive à faire croire à son personnage sans difficulté, et emporte les autres dans son sillage.
Autant vous prévenir, le film s’est fait unanimement éreinter par la critique, du Times of India à Bollywood Hungama. La déception est peut-être liée au fait que Turning 30 est une production de Prakash Jha, le premier film de son assistant de longue date, Alankrita Srivastava. On attendait bien mieux du tandem de Raajneeti et d’Apaharan. Pourtant, j’ai trouvé ce film plus intéressant et attachant que pas mal d’autres bluettes du genre Break Ke Baad, Tanu Weds Manu, I Hate Luv Storys ou même Badmaash Company. A vous de vous faire une idée !