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Pyaar Impossible !

Traduction : Amour impossible !

Bande originale

Alisha
Pyaar Impossible !
You and Me
10 on 10
Ek Thi Ladki
Alisha (Remix)
Pyaar Impossible ! (Remix)

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Madhurifan - le 9 mars 2010

Note :
(8/10)

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Abhay (Uday Chopra) est étudiant dans une université américaine. Son père (Anupam Kher) est à la tête d’une grosse entreprise mais Abhay veut réussir dans la vie sans son aide. C’est un garçon effacé et ses camarades profitent de ses capacités intellectuelles pour lui faire faire leur travail à leur place sans se préoccuper de lui. Bref, sa vie serait bien déprimante si elle n’était illuminée par la belle Alisha (Priyanka Chopra), son rêve inaccessible. Il l’aime. Elle ne sait même pas qu’il existe.

Un soir, il lui sauve la vie. Hélas elle n’a pas l’occasion de le remercier car, dès le lendemain, elle quitte l’université. Sept ans plus tard, à la poursuite de Sidhu (Dino Morea) qui lui a volé un logiciel, Abhay croise à nouveau son chemin à Singapour. Toujours amoureux d’elle, il va reprendre la quête de cet amour impossible.

En constatant la pauvreté de ce scénario, vous devez penser que le film est mal parti. Et effectivement, il accumule poncifs et grosses ficelles. De l’amour caché et contrarié au méchant sournois en passant par les quiproquos, la mère célibataire et sa chipie de fille. La liste est longue comme un jour sans pain. Vu sous l’angle de l’originalité, il y a donc peu de chances qu’on apprécie Pyaar Impossible. D’autant plus qu’outre ces poncifs, les incohérences foisonnent, les personnages sont stéréotypés, la mise en scène ne paie pas de mine et l’histoire est cousue de fil blanc.
En prime, dans le genre lourdeur, nous avons droit au sempiternel défilé des produits Apple tellement à la mode en ce moment. Saoulant.

Clairement, Pyaar Impossible n’est pas le film de la décennie ni le chef-d’oeuvre qu’attendent désespérément tous les romantiques en manque de Dilwale Dulhania Le Jayenge. Et pourtant, à la différence de la production courante, dans laquelle on pourrait le classer sur bon nombre de critères, il s’en dégage quelque chose de particulier.

Pyaar Impossible cumule les handicaps mais on s’en moque car, malgré tous ses défauts, ou peut-être à cause d’eux, ce film est un vrai bonheur. Pour peu qu’on se laisse aller et qu’on ne le rejette pas dès le départ, on plonge doucement dans cet univers où tout est couru d’avance. Petit à petit, Pyaar Impossible dévoile sa magie, passe de la catégorie "un film romantique de plus" à la catégorie "enfin un". D’abord, l’histoire, pour banale qu’elle soit, s’appuie sur les grands principes des classiques romantiques Bollywood à base d’amour contrarié avec apothéose et dénouement heureux. La foi dans les sentiments et la confiance en soi gagnent à tous les coups, c’est connu. Le spectateur consentant et attendri se trouve parachuté illico presto en terrain aussi connu que l’est la Tour Eiffel pour un Japonais.

Le film met du temps à s’installer. Et pourtant on ne s’ennuie pas. Le réalisateur a pris soin de soutenir l’attention à coup de petits rebondissements qui s’enchaînent avec rythme. On se dit pendant un bon moment qu’on a déjà vu ça nombre de fois mais, malgré tout, on ne peut pas décrocher. Et puis, il y a les deux héros. Même si Uday Chopra (37 ans à la St Edouard) est peu crédible en étudiant boutonneux équipé d’un appareil dentaire, Bollywood nous a déjà fait pire que ça. A commencer par SRK qui avait 39 ans à l’époque de Main Hoon Na. Quant à Priyanka, sa beauté rayonnante, fascinante ainsi que son naturel (et ses shorts) laissent collés à leur siège les types dans mon genre (donc probablement pas mal de monde).

La musique est une réussite en elle-même (voir l’article de Jordan White) mais dans Pyaar Impossible, il y a plus que ça. Quelque chose qui n’apparaît qu’en voyant le film : une fusion entre image et mélodie. Il n’est pas si fréquent que la musique soit réellement au service du film, qu’elle l’enrichisse sans chercher à se mettre en avant. Ici, l’osmose entre les deux médias fonctionne parfaitement. Dès le premier clip, Alisha, la corde des bonnes comédies Bollywood se met à vibrer même si la musique reste éloignée des sonorités indiennes. Ce film est moderne avant tout.

Il y a dans Pyaar Impossible nombre de ces moments rares et précieux qui font qu’on sort du film avec un bonheur "made in Bollywood" dans le coeur. Par exemple, la chanson-titre, Pyaar Impossible. Pour situer la scène, Abhay explique à Alisha que l’apparence physique est capitale pour trouver l’amour (il sait de quoi il parle, le pauvre). Alisha lui soutient le contraire : c’est la beauté intérieure, les sentiments, le charme, etc. qui comptent avant tout. Ils font donc un pari. Elle s’enlaidit (enfin, pas trop quand même) et, sûre d’elle, cherche à obtenir le numéro de téléphone, succédané de l’amour, de quelqu’un dans la foule. Pour Abhay, "Pyaar Impossible", l’amour est impossible (lorsqu’on n’est pas beau). Alisha soutient le contraire, "Pyaar is possible". Petit à petit elle comprend son erreur et par là même ouvre les yeux sur la réalité. L’amour est donc désormais possible comme le proclame Abhay à la fin. Cette chanson, pas si naïve qu’elle n’y paraît, est pleine de tendresse. Un espoir pour les faibles, les moches et les humbles, c’est-à-dire une grosse majorité de l’humanité. Elle appuie où c’est efficace en permettant aux spectateurs de s’identifier au personnage. En définitive, elle nous plonge dans un de ces états émotionnels dont Bollywood a le secret. Le film, sympa mais banal depuis le début, trouve à partir de là les élans, les allures et le souffle des classiques du début des années 2000, les larmes en moins.

Priyanka Chopra version moche. On a vu pire !

Le réalisateur donne l’impression de s’être inspiré d’autres films, pas seulement indiens, à plusieurs reprises. Par exemple Tania, la fille d’Alisha, fait étrangement penser à la petite Anjali de Kuch Kuch Hota Hai par sa façon d’influencer le cours des événements. La déclaration d’amour d’Alisha devant une caméra évoque irrésistiblement Julia Roberts dans Notting Hill. Bref, le réalisateur parsème son film de clins d’œil aux grandes comédies romantiques.

Uday Chopra n’est certes pas un acteur de la trempe des SRK ou Amitabh. Sans doute un peu trop lisse. Mais c’est quand même un acteur sympathique. Dommage que sa discrète carrière se passe à l’ombre envahissante de son père et de son frère. Son numéro de garçon introverti et sensible est plus d’une fois touchant et pas si basique que ça. Amoureux romantique par excellence il n’en est pas moins homme de chair et il faut le voir loucher sur les jambes de Priyanka pendant qu’elle se passe de la crème.
Pour Pyaar Impossible, il s’est particulièrement investi puisqu’il en est également le scénariste. Cependant, même si son frère Aditya n’est jamais cité, on peut se demander s’il n’est pas à l’origine de quelques passages.

Priyanka Chopra est, quant à elle, particulièrement resplendissante et charmante. Son jeu est tout en finesse et très attachant. Elle passe de façon magistrale de la force à la faiblesse. Ce qui impressionne chez elle c’est le nombre d’expressions que peut prendre son visage, de façon tout à fait naturelle et sans tomber dans l’exagération. Par exemple lorsqu’elle discute avec Abhay dans sa cuisine, perchée sur le plan de travail en mangeant sa glace. Depuis Aap Ki Khatir et surtout Salaam-E-Ishq et Fashion, elle nous offre régulièrement de bonnes surprises et se construit une jolie palette de personnages. Elle réussit à leur insuffler à chaque fois des émotions convaincantes. C’est encore le cas ici.

Un mot quand même sur la tête à claques n°1 de Bollywood. J’ai nommé Dino Morea. On a du mal à imaginer que ce soit quelqu’un de sympathique dans la vie (et pourtant c’est peut-être le plus gentil des garçons) tant il porte la sournoiserie sur son visage. Ici, comme d’habitude, il est parfait dans son rôle de salaud. D’ailleurs a-t-il jamais joué autre chose ?

Anupam Kher nous sert un beau numéro de père compréhensif et protecteur, à mi-chemin entre celui de DDLJ (en moins exubérant) et celui de Dil Bole Hadippa ! (en plus farfelu). On a quand même l’impression que, depuis quelque temps, il ronronne un peu dans le même type de rôles. Peut-être ses activités extra-cinématographiques (http://www.actorprepares.net/) nécessitent-elles trop d’argent et de disponibilité pour qu’il puisse s’investir dans un scénario ambitieux.
En tout état de cause, il assume son rôle avec pas mal de subtilité et sans exagération. Il contribue lui aussi au climat de tendresse qui baigne le film.

Enfin, il ne faudrait pas oublier la petite Advika Yadav, qui joue la fille de Priyanka. Par moments, on dirait une miniature d’Aishwarya Rai. Son minois et ses expressions sont adorables.

On connaît surtout le réalisateur, Jugal Hansraj, en tant qu’acteur pour son rôle d’amoureux malheureux dans Mohabbatein. A côté de sa carrière de modèle, il a réalisé Roadside Romeo, l’animation co-produite par Yash Raj Films et Walt Disney. Pyaar Impossible est son premier film avec de vrais acteurs. Il s’amuse à y faire une brève apparition.

Il se sort très bien de sa direction d’acteurs. Sa mise en scène est discrète. Son utilisation intensive de gros plans convient parfaitement à ce type de comédie romantique dans laquelle ce sont les personnages qui comptent avant tout. Il nous offre donc en définitive un très beau premier film, inégal certes, mais émouvant et gai, plein de couleurs et surtout de tendresse. Serait-il le réalisateur romantique que nous attendons ?

Pyaar Impossible a fait un flop en Inde. Pourquoi ?

C’est difficile à dire car les ingrédients sont là. Le scénario est correct. La mise en scène, à défaut d’être originale, est efficace. La musique est très bonne dans le genre moderne. Les acteurs sont irréprochables. Les succès de Bollywood font souvent s’affronter des familles à travers leurs héros. Ce n’est pas le cas ici. Y aurait-il un manque de références à la famille ? Mais il se peut également que le public indien change. Que ses goûts évoluent vers plus d’action, de violence (Wanted, Kaminey ont cartonné en 2009), vers plus de burlesque (Golmaal) et moins de romantisme. Peut-être Pyaar Impossible est-il positionné dans un créneau vieillissant. Si c’est le cas, c’est bien dommage.

Pyaar Impossible ne paie pas de mine et ne bouleverse pas le cinéma indien. Mais il fait partie de ces films qui touchent. Il est même assez étonnant de voir à quel point on peut arriver à faire un film réussi en utilisant tant de banalités. C’est probablement dû à ce que Hansraj ne se prend jamais au sérieux. Pyaar Impossible est un film de pure distraction, très agréable, rafraîchissant et de toute façon largement au-dessus de la production courante. Si vous êtes romantique, il vous plaira. Même s’il n’a pas marché en salle, peut-être avec le temps sera-t-il reconnu comme l’un de ces films injustement délaissés à leur sortie. En attendant, si vous avez l’occasion de le voir, n’hésitez pas et ne résistez pas à cette belle histoire d’amour qui laisse heureux une fois rallumées les lumières de la vie.


Note : 8/10 - Excellent. Le film vaut le coup.


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