Bajirao Mastani, interview de Deepika Padukone et de Ranveer Singh
Publié vendredi 25 décembre 2015
Dernière modification samedi 24 février 2018
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Si vous avez un peu suivi Fantastikindia ces dernières semaines, vous savez que notre reporter Brigitte s’est rendue en Inde et a pu se glisser à certains événements. Concernant la sortie de Bajirao Mastani, elle vous a déjà parlé du lancement de la chanson Malhari, et de celui de la bande-annonce du film. C’est à cette occasion-là, que les deux acteurs principaux : Ranveer Sing et Deepika Padukone, ont répondu aux question des journalistes.
Le 20 novembre 2015, au Fun Cinemas d’Andheri, Bombay, la bande-annonce du film Bajirao Mastani est officiellement lancée.
La dernière création de Sanjay Leela Bhansali est attendue depuis plus d’un an. On savait que les acteurs de Ram-Leela (Deepika Padukone, Priyanka Chopra et Ranveer Singh) faisaient partie du casting, que les décors allaient être grandioses, que les costumes et les danses allaient nous éblouir. Des photos et des selfies avaient un peu filtré par les réseaux sociaux, tout en gardant bien le secret de l’intrigue.
En visionnant la bande-annonce, tout le monde a eu le souffle coupé : on allait assister à un spectacle somptueux, un hommage unique à l’histoire marathe mais aussi au cinéma indien. Des combats, de l’amour, de larges plans dans des paysages superbes, une lumière chaude enveloppant les protagonistes dans des clairs-obscurs, et que dire de la musique ? Elle annonce une épopée hors norme avec des héros portés vers leur destin d’amour, de larmes, de sublimation aussi certainement.
Sanjay Leela Bhansali est félicité par les journalistes pendant le cocktail, en toute simplicité. Comme à son habitude, il est discrètement présent car introverti, préférant rester en retrait et laisser ses acteurs parler de leurs ressentis pendant le tournage du long-métrage.
À la suite de la projection, quelques journalistes peuvent poser des questions à Deepika Padukone et Ranveer Singh.
Est- ce que le film est à la hauteur de ce que vous pensiez au moment la préparation du tournage ?
Deepika Padukone : Quand vous lisez le script, vous avez une idée du projet sans en connaître le résultat. Toutes les promesses du réalisateur se concrétisent ici. Toutes les longues séances de tournage sont oubliées. Je suis comme n’importe quelle spectatrice. À présent, oubliez le fait que je joue dans ce film. Je ne sais même plus ce qui m’a le plus frappé en visionnant cette bande-annonce. Je pense qu’il faut célébrer l’événement !
Tout ce que j’ai fait jusqu’ici c’était des films, à la différence d’aujourd’hui avec Bajirao qui est une expérience de vie.
Avez vous été, chaque jour du tournage, bouleversée comme nous le sommes ce soir en voyant ces images ?
Deepika Padukone : Absolument ! Sanjay Leela Bhansali est un magicien. Quand les gens le nomment réalisateur, cela me paraît étrange. Pour moi, c’est un magicien. Il vous pousse pour exploiter des zones inconnues, des parties de vous-même insoupçonnées.
Est ce qu’il le fait en discutant avec vous ? Donne-t-il des directives ?
Deepika Padukone : Cela dépend. Parfois, il vous envoie une scène dans votre loge. D’autres fois, il va longuement raconter l’anecdote liée à la séquence et, dans d’autres circonstances, il ne dira rien. Vous devrez deviner ses pensées. C’était assez imprévisible.
Je peux dire maintenant que je l’ai compris. Je pressentais quels étaient les jours où il s’exprimerait ouvertement sur ses attentes et les autres où j’étais supposée saisir d’emblée ce qu’il fallait faire. Il attend beaucoup de ses acteurs. Il ne va pas vous mâcher le travail et, au contraire, il apprécie la contribution des acteurs.
Certains de ses interprètes considèrent qu’il ne donne pas assez d’orientations mais je trouve personnellement que c’est libérateur. Il ne vous limite pas dans votre approche. Quel que soit le niveau où vous avez envie de porter votre personnage, il ne vous entravera pas de contraintes. S’il sent qu’il manque quelque chose, alors il interviendra en demandant d’ajouter telle ou telle nuance. Sinon, il vous laisse faire. En tous cas, c’est mon expérience personnelle.
Je voulais vous interroger sur les circonstances du tournage. Le réalisateur nous a dit que tout ce qu’on voit est le résultat de moments ardus, et même tragiques, avec des pleurs aussi.
Deepika Padukone : Exactement. Ce n’était pas toujours lié au tournage des scènes mais plutôt pour tout mettre en place au bon moment. Des conflits de dates créaient des blocages. Les plannings étaient inextricables, et un acteur s’était même blessé. Il n’y a pas eu forcément de larmes à cause des scènes mais il pouvait y avoir de sérieuses complications.
Sachant toutes les épreuves qu’il a fallu surmonter, quand je vois le résultat avec cette bande-annonce, j’ai juste la chair de poule !
Priyanka nous a dit plus tôt que le premier jour de tournage, elle s’est sentie très stressée. Vous aviez aussi une énorme pression car vous aviez la préparation des costumes, le placement dans le décor, votre "talwar" (épée), de nouvelles techniques de danse. Racontez-nous ces étapes.
Deepika Padukone : J’avais eu un début de tournage éprouvant pour Ram Leela car dès le premier jour, j’avais une scène importante à tourner. Je n’avais pas été prévenue de cette scène. Je me préparais et soudain un assistant m’apporte une grande page de monologue à déclamer. Sans avoir jamais travaillé avec M. Bhansali, de façon inattendue, je devais me lancer dans ce long monologue. Je n’avais pas eu la possibilité de répéter. J’apprends que ce sera un gros plan. Non seulement c’était mon premier jour, avec une toute nouvelle scène de monologue, sans aucune préparation mais en plus en gros plan. J’avais l’impression que c’était cruel. Je voulais négocier une journée de délai pour répéter ma scène et me sentir à l’aise avant de me lancer devant la caméra. Je me sentais incapable de franchir une telle épreuve et que je pensais que je ne pourrai plus jamais retravailler avec cet homme. Je me disais que je ne pourrai pas en supporter plus.
Il m’a juste regardé et m’a dit : « Tu y vas ! ». Il ne vous donne pas d’autres choix. Avec le recul, les gens me parlent encore de ce monologue. Voici le genre de situation où il vous pousse. Le résultat en vaut la peine, bien entendu.
(s’adressant à Ranveer) : Avez-vous connu des anecdotes comparables pendant Ram Leela ?
Ranveer Singh : Personnellement, j’ai vécu un peu la même chose. Il y a eu des moments où il n’exprimait aucune orientation. Vous êtes sur la sellette ! C’est comme un défi. « Montres-moi de quoi tu es capable en tant qu’acteur ! » En tous cas, je l’ai ressenti ainsi.
J’avais peu d’échanges avec notre réalisateur sur le tournage. Comme le dit Deepika, il vous donne vos ailes pour voler, il vous encourage à montrer votre interprétation. C’est si libérateur. C’est tellement génial ! Il possède une telle créativité. Sa foi est immense dans vos choix d’acteur. Il vous laisse faire selon votre inspiration. Il s’assoit pour vous écouter comme un spectateur, régulièrement en train de machouiller des amandes ou du pop-corn. Il visionne la scène sur son moniteur comme le spectateur devant un film. Et puis, il vous pousse vraiment au-delà de vos limites pour explorer des zones profondes de votre personnalité. Cela m’a permit de m’améliorer et de mûrir en tant qu’acteur, que ce soit pendant Ram Leela ou maintenant Bajirao Mastani.
Deepika Padukone : Ranveer porte son personnage sur le plateau à tel point qu’il voulait que tout le monde l’appelle Bajirao ou Baji ou Rao. À l’extrême ! C’est tellement important pour lui de ressentir intensément son personnage.
Est-ce un Ranveer différent de celui que vous connaissez ?
Deepika Padukone : Comme un caméléon, il va se mouler dans les moindres caractéristiques de son rôle. Par exemple pour Ram Leela, il était Ram. Il était jovial et drôle.
Selon les nuances du personnage, il va incarner tous les méandres de cette personnalité. Il puise dans son vécu. Il va même s’habiller comme le personnage et il le vit intensément.
Personnellement, je préfère faire des pauses avec mon personnage. Professionnellement, nous sommes très différents dans nos approches. Ranveer a une énergie différente selon le film qu’il tourne. Je dirais qu’avec ce film, chacun a vu son énergie se modifier à cause de la nature exceptionnelle de cette production.
Nous avons fini de tourner il y a à peine une semaine, et nous sommes déjà dans la promotion de Bajirao Mastani. Par conséquent, nous ressentons encore les effets du tournage, comme des effets secondaires. Nous n’avons pas encore réussi à nous reconnecter avec nos personnalités de tous les jours. Ce sera peut-être possible avec la coupure de la fin d’année. Le film nous a tellement sollicités en tant qu’acteurs que sommes encore dans le climat et l’ambiance du plateau.
Ce film a demandé 13 années. Est-ce un nouveau Mughal-E-Azam ? Est-ce que ce film marque un tournant dans votre vie ? Est-ce que cela prend l’importance d’un Mughal-E-Azam dans votre vie ?
Deepika Padukone : J’espère que ce sera encore plus grandiose que Mughal-E-Azam [1] mais seul le public peut le décrire ainsi et le juger.
Pensez -vous que le public d’aujourd’hui va aimer ce genre de film historique ?
Deepika Padukone : À mon avis, ce film sera apprécié. Ce n’est pas qu’un film historique car le public va se sentir relié à cette histoire. Même si cela se déroule en 1739, elle parle d’amour entre des personnages d’époque. Bajirao et Mastani vivent cette passion et leur capacité à se sacrifier l’un pour l’autre. La génération actuelle a une approche très différente des relations mais, ici, il y a cette inspiration.
Om Shanti Om et Saawariya sont sortis à la même date en 2007. Et aujourd’hui vous jouez dans un film de Sanjay Leela Bhansali, Bajirao Mastani, comment vivez-vous votre parcours dans le cinéma ?
Deepika Padukone : C’est quelque chose que je voulais dire mais on était dans les derniers jours de fin de tournage et l’occasion ne s’est pas présentée. Je n’ai jamais imaginé que je serais l’actrice avec laquelle Sanjay Leela Bhansali voudrait tourner à plusieurs reprises. En 2007, au moment de la sortie de Om Shanti Om et de Saawariya, je ne me considérais pas comme le type d’actrice que Sanjay Leela Bhansali recruterait.
J’ai toujours imaginé qu’il recherchait un certain type d’actrice. J’avais tout un tas d’idées (préconçues) à mon sujet. Donc, je me suis dit de ne plus y penser, de plutôt vivre joyeusement les opportunités qui se présentaient à moi. J’ai toujours supposé que je n’étais pas son type et qu’il me dédaignerait.
Comment aurais-je pu imaginer qu’il travaillerait avec moi non seulement une fois mais dans deux films ?
À part Aish, (Aishwarya Rai Bachchan) je suis une de celles qu’il a fait tourner deux fois. C’est évidemment une grande fierté. En remontant à mes débuts et ce que je pensais de moi à cette époque, par rapport à tous mes rôles d’aujourd’hui, le bouleversement est total.
Je remercie profondément Sanjay Leela Bhansali pour m’avoir offert Mastani. Quand on sait combien Mastani compte pour lui ! Il a vécu avec ce projet pendant tant d’années ! On pouvait mesurer sur le plateau qu’il a porté ses personnages en lui pendant tout ce temps car, à tous nos doutes d’acteurs, il avait une réponse. Il connaît chaque battement de cœur des personnages. Pour lui, chaque scène est un poème. Il ne réalise pas des films car il crée toutes les séquences comme des poèmes. Chaque chant est un rythme et un battement, et une âme qu’il insuffle dans tout ce qu’il créé. C’est magique !
Brigitte Leloire Kérackian : Pourriez vous nous parler du triangle amoureux entre les personnages ? Y avait-il des difficultés spécifiques pour entrer dans ce triangle amoureux ?
Ranveer Singh : La beauté des personnages de Sanjay Leela Bhansali est leur spécificité distincte.
Chacun des personnages a son échelle de valeurs et de croyances. On ne peut pas dire qui a raison ni qui a tort. Selon ses convictions, le personnage suit sa voie et c’est le public qui en jugera et en fera l’expérience sur l’écran.
Pour être tout-à-fait honnête, nous avions un point de départ sur le papier. Nous avons découvert nos personnages et la dynamique entre eux au fur et à mesure du tournage. Cette dynamique rend le jeu très instinctif. Encore maintenant, je ne sais pas totalement ce qui va en ressortir car je n’ai pas vu le montage final.
Sanjay Leela Bhansali est un grand maître pour exposer des personnages dans leur démesure, dans leur complexité, tous motivés par de puissantes émotions. Cela rend ses films si beaux. Je suis personnellement un de ses grands admirateurs.
En ayant travaillé à deux reprises avec lui, je saisis comment il fait surgir ces sentiments. Il est exceptionnel par sa compréhension des émotions humaines. Sa manière unique de traiter la passion et les histoires d’amour ne peut pas être recréée par quelqu’un d’autre !
Brigitte Leloire Kérackian : Avez-vous connu des moments où les dialogues ne vous semblaient pas sonner juste ? Avez-vous pu lui faire des propositions ?
Deepika Padukone : Bien sûr car il aime le travail collectif. Il est très intelligent. Si vous proposez de changer totalement les répliques car vous trouvez les réparties difficiles, il ne l’acceptera pas d’emblée mais il est ouvert à ses acteurs. Après quelques jours, en tant qu’acteur, vous trouvez votre propre rythme. Chacun prend ses marques et peut contribuer dans un échange avec le réalisateur. On partageait ce qui nous semblait juste pour le personnage et on participait à certaines améliorations de la scène, ou de l’histoire et donc du film.
Baahubali est cette année un film historique à succès et maintenant Bajirao Mastani, avec la somme d’efforts que cela a nécessité, connaît une grande campagne promotionnelle aussi. Après ces films, y aura-t-il un tournant dans l’industrie du cinéma ?
Deepika Padukone : L’idée n’est pas de faire un film historique mais plutôt de savoir raconter des histoires excitantes.
S’il y a un changement pour raconter plus de thèmes historiques grâce à Baahubali, c’est très positif ! C’est un moment très stimulant pour tous les membres de l’industrie, autant pour les acteurs que les scénaristes, les producteurs, les réalisateurs et les spectateurs. La période est propice car le public est capable d’accueillir une histoire comme Piku et celle de Bajirao Mastani. Faire un film historique pour un film historique n’avance pas à grand chose. S’il y a une thématique intéressante, un sujet divertissant ou attrayant avec un cadre historique, c’est très bien !
Quelles étaient les difficultés ou bien l’aisance pour renouveler l’alchimie, la passion entre vous pour jouer Ram Leela et Bajirao Mastani ?
Deepika Padukone : Je dirais que pour moitié le renouvellement se fait grâce à l’écriture du personnage et, pour l’autre moitié, en tant qu’acteurs nous apportons un développement à notre rôle. Par exemple, pour une certaine scène le scénario prévoyait que nous devions nous enlacer. Du fait que nous avions vécu toute cette aventure du film et des personnages, nous avons dit au réalisateur : « Après sa réplique, et ensuite la mienne, nous pensons que nous devons juste nous regarder l’un l’autre ! ». Nous avons la chance que notre alchimie passe très bien à l’écran. C’était le commentaire le plus courant concernant Ram Leela. C’est formidable que le même couple puisse revenir dans un film avec une proposition totalement différente du précédent.
Vous avez tous fait les même commentaires, c’est-à-dire que Ram Leela était une séance de répétition pour Bajirao Mastani.
Deepika Padukone : À l’époque, Ram Leela nous avait demandé tant d’efforts et d’énergie. C’était épuisant ! L’émotion qu’il avait fait naître en nous était si forte ! À présent, deux ans plus tard, nous voyons Ram Leela avec le recul. Nous venons de vivre l’expérience de Bajirao Mastani pour lequel la mobilisation a été totale ! Nous avons l’impression d’une répétition générale car Bajirao Mastani a été vraiment très exigeant !
Quelles ont été les épreuves les plus difficiles pour vous ? Votre préparation a-t-elle été particulière pour incarner ce rôle ?
Ranveer Singh : J’ai compris que ce personnage nécessitait des aptitudes spécifiques. Les scènes d’action et les émotions à exprimer m’ont donné à réfléchir pendant près d’un an. J’essayais d’imaginer les approches pour les différentes scènes et je m’y suis totalement plongé. Chaque jour de tournage était un nouveau défi, certains jours plutôt physique, d’autres plutôt d’ordre moral ou émotionnel. Le nombre de fois où je n’ai pas joué ma scène selon le désir de M. Bhansali ! Et puis on recommence et parfois ça fonctionne ! J’ai tellement appris !
J’avais l’habitude de blaguer avec Deepika en disant : « Pas de jours faciles sur le tournage d’un film de Sanjay Leela Bhansali ! ».
Pendant d’autres films, sur 80 ou 90 jours de tournage, on sait qu’il y aura une dizaine ou vingtaine de jours plus compliqués car il y aura des scènes d’émotions très intenses. Mais ici, sur le plateau d’un film de Sanjay Leela Bhansali, c’est chaque jour car le niveau de détail, d’exigence et d’élaboration est tellement élevé. Le processus pour y parvenir est épuisant.
La préparation pour les scènes quotidienne prenait deux heures ou deux heures et demi dans la salle de maquillage, il fallait en plus 30 min. pour revêtir tous les vêtements. Cela demande l’énergie de trois films en un seul.
Mais comme je le dis souvent : plus vous donnez à Sanjay Leela Bhansali, et plus la réponse vous remplie de satisfaction ! Et plus la créativité vous fait évoluer en tant qu’artiste ! Je suis si reconnaissant d’avoir interprété ce rôle car je deviens plus mûr et sage !
Comment se sont déroulés les scènes dansées ? Est ce que vos costumes étaient lourds ?
Deepika Padukone : Je n’ai pas de piercing au nez et il fallait remettre de la colle pour que la boucle tienne. Parfois pendant la danse kathak, j’avais des pirouettes et ma boucle de nez partait.
Ma préparation psychique était facilitée parce que j’avais déjà joué dans Ram Leela.
Pour affronter les défis particuliers sur ce film, j’étais mieux préparée mentalement pour accepter les exigences de ce rôle. Les costumes étaient très lourds et je portais beaucoup de bijoux.
Si l’acteur principal exécute parfaitement sa scène mais un danseur à l’arrière n’est pas coordonné comme l’exige le réalisateur, alors on recommence. Même si je tente d’argumenter en disant que c’était vraiment très difficile et que je ne pourrais faire aussi bien qu’avant, il répondait : « On essaie quand même parce que j’ai vu que sur tel pas, il manquait telle harmonie de mouvement ! ».
C’est un œil de lynx ! Vous avez bien réussi votre scène, vous avez pleuré remplie d’émotions mais il va dire : « Telle personne dans l’arrière-plan a manqué ceci, donc on refait ! ». Et on s’exécute évidemment !
À quel point Bajirao est-il flamboyant ? Je fais référence aux films d’animation qui sont diffusés en ligne pendant la campagne promotionnelle par le distributeur Eros et la série se nomme : « Blazing Bajirao » (NDLR : non sous-titrés).
Ranveer Singh : L’équipe Eros a créé un concept marketing très innovant pour la promotion de ce film. Ils ont compris qu’il s’agit d’une création exceptionnelle pour les acteurs, les techniciens et toute l’équipe. Les épisodes du film d’animation sont en train de devenir assez populaires. Les gens se prennent en selfie avec les images des personnages.
Deepika Padukone : C’est intéressant de voir que ces personnages deviennent des icônes. Les enfants découvrent cet épisode historique. Personnellement, j’ai été élevée dans le sud de l’Inde et Bajirao Mastani n’était pas un chapitre de mon livre d’histoire. C’est une occasion de mieux connaître notre culture, notre propre histoire à travers nos films. Si ces personnages historiques deviennent immortels grâce à un long métrage, c’est un accomplissement.
[1] Sorti en Inde, en 1960, Mughal-E-Azam est un film réalisé par Kamuddin Asif. Énorme succès commercial, les rôles principaux sont tenus par Madhubala, Dilip Kumar et Prithviraj Kapoor. Il fait partie de la légende du cinéma indien comme Mother India.
Propos recueillis et traduits de l’anglais par Brigitte Leloire Kérackian
Bombay, Inde, 20 novembre 2015.