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La soirée de clôture du Festival Extravagant India !

Publié dimanche 27 octobre 2013
Dernière modification mercredi 5 février 2014
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Par Alineji

Dossier Extravagant India ! 2013
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La première édition du festival Extravagant India ! est maintenant terminée. Rendez-vous l’année prochaine. C’est naturellement le souhait de tous ceux qui étaient présents au Lincoln mardi soir pour cette dernière soirée. Voici un petit retour personnel et subjectif sur quelques émotions, au fur et à mesure de l’annonce des récompenses.

L’entrée du cinéma, juste avant le démarrage de la cérémonie de clôture, était grouillante de monde. L’ambiance était détendue, malgré la longue attente avant l’ouverture des portes qui s’est fait un peu désirer. C’était aussi l’occasion d’échanger les derniers pronostics et les impressions sur quelques films vus pendant la semaine écoulée.

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La foule devant le Lincoln mardi soir

Une fois la salle remplie et après les remerciements d’usage, au public, aux partenaires et aux équipes ayant participé à l’organisation du festival, Gabriele Brennen et les autres organisateurs sont venus dire leur émotion.

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Gabriele Brennen au début de la cérémonie

Les présentations achevées, chaque jury est venu relater son expérience et commenter ses choix. Les premiers prix attribués l’ont été aux courts-métrages et aux documentaires. Les horaires de programmation ne nous ont pas permis hélas de voir les courts-métrages projetés pendant le festival. Mais la diversité des talents et l’inventivité à l’œuvre dans pratiquement tous ceux que nous avons eu l’occasion de découvrir récemment autorise à miser sur ce format pour permettre l’émergence de nouveaux jeunes cinéastes indiens. Il y règne une liberté, qui manque parfois aux longs métrages, peut-être autorisée par des coûts réduits et par la nécessité d’aller vite à l’essentiel.

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Les lauréats du meilleur court-métrage et du meilleur documentaire

Un mot sur les films documentaires s’impose également. La très bonne sélection du festival a permis de faire découvrir de vrais films très aboutis et qui méritent d’être distribués sur les écrans. Des réalisations comme Faith Connections par exemple, le récit intelligent et sensible de Pan Nalin qui s’est attaché aux pas de plusieurs personnages rencontrés pendant la grande Kumb Mela, (littéralement, la fête de la cruche) de 2013 qui a vu l’équivalent de la population française assemblée pendant 55 jours à Allahabad pour prier et se baigner dans les eaux sacrées du confluent de trois rivières. On y suit notamment un jeune garçon fugueur, Kishan, qui hésite entre le métier de tueur et celui de sadhu, un guru tiraillé entre son choix de renoncer au monde et son amour débordant pour un bébé abandonné, Baby Bajrangi, qu’il a recueilli et adopté, rêvant pour lui d’école prestigieuse et de réussite sociale. On accompagne aussi une famille dans son errance à la recherche d’un fils, égaré dans la foule pendant plusieurs jours, entre découragement et espoirs déçus, jusqu’à ce qu’il soit enfin retrouvé à l’extrême fin du rassemblement. On y trouve dans cette oeuvre de près de 2 heures, des trouvailles de mise en scène, un humour et une dramaturgie plus rafraîchissants que dans nombre de fictions récentes.

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Le Yogi Baba et le bébé Bajrangi de Faith connections

Au rayon des longs métrages, le choix fut tout aussi serré et difficile. Un regret, l’absence du film de Prakash Jha au palmarès. Il méritait davantage une distinction, à notre goût, que le racoleur Ugly de Anurag Kashyap. Présenté comme une analyse au vitriol de la société indienne, ce dernier présente une galerie de personnages, tous plus médiocres et ignobles les uns que les autres, sans aucune possibilité de salut. La bande musicale et sonore s’offre également quelques facilités et effets de manche assez crispants, sauf pour les amateurs de diables surgissant de derrière un mur. Autant la violence de Gangs of Wasseypur, malgré quelques faiblesses, était en adéquation avec son sujet, autant, dans Ugly, l’excès de noirceur que le réalisateur introduit dans son récit, plus resserré, paraît artificiel et peut décourager. Dans la famille Kashyap, on choisit sans hésiter, le frère. Besharam d’Abhinav Kashyap, n’est certes pas le film du siècle, mais c’est un Bollywood sans prétention et plein d’humour qui se laisse déguster comme une friandise bien sucrée.

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Une des affiches de Raajneeti

Raajneeti, on l’a dit, méritait donc une récompense. Avec un scénario tiré du Mahabharata, il était difficile de faire ennuyeux. En revanche, le risque était d’être confus, ce n’est pas le cas de la mise en scène de Jha qui parvient à faire exister chacun de ses personnages. Tous les acteurs s’en tirent avec élégance, même Ajay Devgan, qui campe un Sooraj révolté très crédible. Ranbir Kapoor ajoute une nouvelle facette à son talent, avec un rôle austère tout en subtilité, loin des pitreries d’adolescent attardé qu’il incarne souvent. Nana Patekar est plus qu’excellent et on a du mal à se retenir de citer tous les acteurs.

Après la déception de cet oubli, est venu heureusement le plaisir de voir récompenser The Lunchbox qu’on va retrouver bientôt dans les salles obscures. Nous vous avons annoncé le palmarès complet. Il est ici.

En conclusion, un coup de maître pour ce premier festival que l’on espère suivi de beaucoup d’autres, une programmation riche et variée, l’occasion de nombreuses découvertes et de belles surprises.
Si vous voulez soutenir la prochaine édition, rendez-vous sur le site d’Extravagant India !

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