Années 90
Publié dimanche 17 mai 2009
Dernière modification dimanche 11 janvier 2015
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Cette période est spéciale par son côté à la fois conservateur et les nouveaux talents qui ont redessiné le paysage kollywoodien. On peut dire que cette décennie combine les particularités et le meilleur de chaque époque. Il y a tout d’abord la continuité avec le règne prolongé des grandes stars comme Rajnikanth et Kamal Hasan. Le premier livre coup sur coup les plus grands succès de cette décennie et le second s’expérimente dans des rôles exigeants pour des films inoubliables. Ensuite, cette époque brille par son éclectisme grâce à la variété des genres dans la production. Ce qui représente un véritable renouveau à Kollywood après des années 80 riche en masalas commerciaux. Polar, comédie romantique, film rural, drame social, machine commerciale, tout est à l’honneur en donnant aux spectateur un florilège de films. Mis à part les deux monstres sacrés de la période 80, de nouvelles têtes d’affiche apparaissent pour redéfinir le profil type du héros tamoul, en revanche l’importance des héroïnes s’amenuise en peau de chagrin. Au niveau comédie, Goundamani et Sendhil laissent place à Vadivelu, le style n’a pas réellement évolué, l’essentiel des sketches reposent sur l’exagération des gestuels et les situations grotesques. On est loin de la comédie intellectuelle et engagé. Enfin, cette période ne serait rien sans ses précurseurs qui ont définitivement sortie les productions kollywoodiennes des sentiers locaux, pour leurs donner une dimension nationale. On se souvient dans les années 80 de Sadma, un film tamoul à la base qui a connu un succès énorme au Nord de l’Inde dans sa version remaké et doublé. Mais des films comme Nayakan, Dalapathi et Roja, ont irrévocablement redoré le blason des films tamouls et rehaussé leur estime au niveau national. Un nom suffirait à résumer toute cette période, Mani Ratnam. Son accomplissement est titanesque, d’une part par ses films qui ont trouvé un plébiscite régional et plu tard une consécration nationale. D’autre part, il a découvert de nombreux talents et donné à tous ses acteurs des rôles en or. Parmi toutes ses trouvailles, l’Oscar tamizhan (le tamoul oscarisé) AR Rahman reste la plus grande révélation de cette décennie. Ilaiyaraja termine son règne musical au début des années 90 et c’est AR Rahman qui reprend le flambeau en installant une suprématie qui perdure encore aujourd’hui.
Anjali
Casting : Raghuvaran, Revathi, Prabhu, Shamili, Tarun, Shruthi
Réalisateur : Mani Ratnam
Compositeur : Ilaiyaraja
Genre : Drame
Shekhar et Chitra, heureux parents d’Arjun et Anu, attendent leur troisième enfant. Le soir de l’accouchement, une terrible nouvelle vient dévaster cette petite famille, le bébé qui vient de naître est mort-né. Quelque temps plus tard, la vie semble avoir repris le dessus et tous les quatre viennent de déménager dans un nouvel appartement. Même si le souvenir du défunt enfant est toujours présent, ils mènent une existence heureuse. Après une série d’événements étranges, la fidélité de Shekhar est mise en doute par Chitra et elle découvre même que son mari s’occupe depuis longtemps d’une enfant… Mani Ratnam réalise ici ce que beaucoup de réalisateurs estiment être un défi, diriger des enfants. L’héroïne qui porte le rôle-titre n’a que 3 ans mais elle vous laisse le cœur meurtri au terme de ce qui reste le film le plus émouvant du réalisateur. Anjali parle avec simplicité de l’amour maternel, la tolérance et de tout ce qui a trait à l’enfance.
Casting : Rajnikanth, Mammootty, Arvindswamy, Shobana, Srividya, Jaishanker, Banupriya, Geetha, Amrish Puri
Réalisateur : Mani Ratnam
Compositeur : Ilaiyaraja
Genre : Drame
Thalapathi est l’adaptation contemporaine d’un récit du Mahabaratha. Surya a été abandonné à sa naissance par sa jeune mère de 14 ans qui ne pouvait le garder. Près de 30 ans plus tard, l’orphelin, devenu héros de son bidonville, croise le chemin de Devaraj, un parrain local. De cette rivalité naîtra une formidable amitié. Mani Ratnam donne ici un rôle en or à Rajnikanth, en construisant un scénario ingénieux qui est la transposition moderne de l’histoire d’amitié entre Karna et Duryodana. La musique d’Ilaiyaraja est inoubliable et la chanson Aadhi rakkama a été classée en tête du top de la BBC.
Chinna Thambi
Casting : Prabhu, Khushboo, Manorama, Radha Ravi
Réalisateur : P.Vasu
Compositeur : Ilaiyaraja
Genre : Comédie dramatique
Chinna Thambi est un jeune villageois naïf et attardé, qui vit de ses chansons lors des événements importants du village. Nandini est l’unique sœur d’un trio de chefs de village fortunés. Ultra-protecteurs et tyranniques, ils refusent de la voir tomber amoureuse comme l’a prédit l’astrologue de leur famille. Lorsque l’amour rapproche Nandini et Chinna Thambi, la situation se complique. Mettant en scène Prabhu et Khushboo, ce film rural ordinaire en apparence est une fable moderne sur l’amour, la différence et l’innocence. Chinna Thambi est un divertissement léger et terriblement efficace.
Chinna Kounder
Casting : Vijaykanth, Sukanya, Manorama, Koundhamani, Sendhil, Salim Ghouse
Réalisateur : R.V.Udhayakumar
Compositeur : Ilaiyaraja
Genre : Comédie dramatique
En plus d’être un chef de village respecté, Thavasi est le juge du panchayat, une cour de justice rurale réputée juste et équitable. Surnommé "Chinna kounder", Thavasi est un homme des masses qui juge sans distinction de castes et dont le seul ennemi est son propre beau-frère, "Sakrai kounder". Pour beaucoup, Vijaykanth n’est qu’un acteur de seconde zone à la moustache et au physique grotesque qui endosse les mêmes rôles stéréotypés de flics honnêtes prêts à bouffer du politicien corrompu. Mais Chinna Kounder permet d’apprécier l’interprète trop souvent étouffé par la caricature.
Thevar Magan
Casting : Sivaji Ganesan, Kamal Hasan, Revathi, Gouthami, Nasser, Kaaka Radha Krishna
Réalisateur : Barathan
Compositeur : Ilaiyaraja
Genre : Drame
De retour dans son village natal après des études à l’étranger, Shakti, fils du chef de village, est totalement détaché des coutumes locales. Son père, Periyai Thevar, souhaite le voir prendre les responsabilités familiales et assumer le statut de juge du panchayat (cour de justice rurale). Shakti, quant à lui, aspire à une vie plus ordinaire avec sa petite amie, mais une série d’événements dramatiques dont le responsable n’est autre que son cousin Maya Thevan, va le faire revenir sur sa décision. Version originale de Virasat, Thevar Magan est en tout point supérieur à l’adaptation hindi et fut nominé aux Oscars en 1992 pour représenter l’Inde.
Gentleman
Casting : Arjun, Madhubala, Nambiar, Koundhamani, Sendhil, Manorama, Vineeth, Charanraj
Réalisateur : Shankar
Compositeur : AR Rahman
Genre : Action, Comédie
Kicha est en apparence un homme sans histoire qui tient une petite affaire dans un quartier brahmine plutôt tranquille. Mais la réalité est tout autre, car derrière cette étiquette passe partout se cache un voleur professionnel qui a déjà dérobé plusieurs millions de roupies dans des casses spectaculaires. Alors qui est il ? Quelles sont ses motivations ? Premier film du showman Shankar, Gentleman est un coup de maître et reste à ce jour sa meilleure copie. Cet impeccable divertissement a bénéficié de la musique d’un jeune compositeur qui vient d’exploser, AR Rahman.
Mahanadi
Casting : Kamal, Sukanya
Réalisateur : Santhana Barathi
Compositeur : Ilaiyaraja
Genre : Drame social
Malgré la disparition de sa femme, Krishnaswamy (dit Krishna) mène une existence paisible avec ses deux enfants et sa belle-mère dans un petit village. L’homme simple qu’est Krishna, aspire à la tranquillité et sa vie rurale lui suffit amplement. L’arrivée d’un escroc nommé Dhanush va changer sa vie et le détourner. Désireux de donner une autre vie à ses enfants et de vivre en ville, Krishna va suivre Dhanush dans son projet de montrer une affaire qui va se révéler douteuse. Mahanadi est un petit bijou d’émotion qui brosse un portrait humain du héros. Krishna est honnête, se trompe, perd son contrôle, fait face à des désillusions et finit par tout perdre. Mais l’amour de ses enfants et les mains qui lui seront tendues, vont lui permettre d’avancer en gardant la foi. Pas totalement pessimiste, ni trop optimiste, le film ne manque pas d’infuser de l’espoir. La force de Mahanadi est d’avancer dans la justesse et il faut avouer que Kamal Hasan maintient cet équilibre en incarnant un personnage désespéré mais jamais désabusé.
Karuthamma
Casting : Raja, Rajshri Nair, Maheshwari, Periyadhasan
Réalisateur : Barathiraja
Compositeur : AR Rahman
Genre : Drame
Dans un petit village du Tamil Nadu, une sage-femme s’apprête à étouffer une petite fille sur les instructions de son père qui ne peut assumer une troisième fille, synonyme de dot et de ruine financière. Un jeune instituteur, choqué par cette pratique de l’infanticide, sauve la petite et quitte le village pour l’élever loin de cet environnement de désolation. Karuthamma est un film engagé qui pointe du doigt un crime jusqu’alors perpétré en toute impunité et dans l’indifférence totale. Barathiraja, le réalisateur de 16 Vayathinile et Muthal Mariyathai a reçu de nombreux prix pour ce film qui ne manqua pas de faire polémique et d’ouvrir les yeux des autorités sur ce phénomène cruel au même titre que les meurtres de jeunes épouses déguisés en accidents ménagers. La musique signé AR Rahman fut récompensée et le compositeur réutilisa plus tard l’une des chansons de la bande originale, pour son duo avec Nusrat Fateh Ali Khan, Gurus of peace.
Casting : Arvind Swamy, Manisha Koirala, Nasser, Kitty, Tinu Anand, Prakash Raj
Réalisateur : Mani Ratnam
Compositeur : AR Rahman
Genre : Drame
L’amour ignore les différences, les religions et la haine des hommes. C’est ainsi que Shekhar et Shaila s’aiment et décident de se marier loin de leur village natal où les tensions religieuses opposent leurs deux familles. Le jeune couple croit fuir l’hostilité de ce coin reculé du Tamil Nadu et trouver la tranquillité à Bombay. Mais la démolition de la mosquée d’Ayodia par des hindous fanatiques, provoque le chaos dans cette ville. Les extrémistes religieux appliquent la loi du talion et Bombay est assiégée. Sur fond d’émeutes interreligieuses, le réalisateur Mani Ratnam nous parle d’humanité, d’amour et de tolérance avec ce très beau film. Bombay a remporté de nombreux prix et au-delà du succès populaire, le film est un véritable message de paix et sa critique de l’égoïsme des leaders religieux a fait polémique. A la sortie du film, la maison de Mani Ratnam a été touchée par un attentat à la bombe.
Casting : Rajnikanth, Meena, Sarath Babu, Radha Ravi
Réalisateur : K.S. Ravikumar
Compositeur : AR Rahman
Genre : Comédie
Muthu est l’homme à tout faire dans un grand palais au service de la famille zameen (famille noble). Ami intime du jeune zamindar (fils unique de cette famille), Muthu est totalement dévoué à ce dernier. Leur amitié va bientôt être troublée par l’arrivée de Ranganayaki, une jeune actrice de théâtre, amoureuse de Muthu. Le problème se pose lorsque le jeune noble s’éprend de la même femme que son serviteur. Enorme succès en Inde mais aussi au Japon où il explosa le box-office, Muthu est la référence du divertissement familial des années 90, une véritable réussite !
Aasai
Casting : Ajith Kumar, Suvalakshmi, Prakashraj, Poornam Viswanathan
Réalisateur : Vasanth
Compositeur : Deva
Genre : Thriller, Romance
Madhavan est un officier militaire marié qui semble irréprochable, mais les apparences sont trompeuses et sa vraie nature se révèle lorsque la soeur de sa femme débarque chez lui. Le major Madhavan développe une obsession malsaine à l’égard de sa belle-sœur. Cette dernière tombe amoureuse de Jeeva et la femme de Madhavan ne tarde pas à le démasquer… Aasai est construit à la manière d’un thriller psychologique, mais ce n’est là qu’une des nombreuses facettes d’un film riche en rebondissements. La musique de Deva, le retour d’Ajith et surtout, la flamboyante interprétation de Prakash Raj, en font un long métrage immanquable.
Casting : Kamal Hasan, Manisha Koirala, Urmila Matondkar, Sukanya, Nedumuni Venu
Réalisateur : Shankar
Compositeur : AR Rahman
Genre : Action
Un mystérieux justicier est l’auteur d’une série d’exécutions visant des fonctionnaires corrompus. Son but : assainir le système, victime de la corruption organisée dans l’indifférence générale. C’est un ancien combattant de l’indépendance indienne du nom de Senapathy qui se cache derrière ce justicier nommé "Indian". Malgré tous ses efforts pour ramener l’ordre dans la société, il ignore que son propre fils pratique la corruption pour échapper à la justice. Le vieil homme ne tarde pas à s’en apercevoir et à sévir. Shankar revient au genre qui l’a fait connaître, en réalisant un film patriotique pour célébrer les 50 ans de l’indépendance indienne.
Iruvar
Casting : Mohanlal, Prakashraj, Revathi, Gouthami, Aishwarya Rai, Tabu
Réalisateur : Mani Ratnam
Compositeur : AR Rahman
Genre : Drame
Tamizhselvan est un scénariste et écrivain activiste qui milite en faveur d’un parti politique. Anandan, un acteur en devenir, rêve d’intégrer et réussir dans l’industrie du cinéma. De leur rencontre, naîtra une étrange histoire d’amitié et de rivalité. Initialement associé dans le cinéma, Anandan ne tarde pas à rejoindre Tamizhselvan en politique. Anandan rejoint le parti politique de son ami et fait campagne dans ses films. Sa gloire et son charisme, amènent énormément d’électeurs et cette efficacité finit par faire de l’ombre à Tamizhselvan. Devenus rivaux, les deux amis tentent de se surpasser et devenir le successeur du chef de parti. Après la mort de ce dernier, la rivalité vire à l’hostilité. Iruvar est un film hommage et critique, d’une part sur la vie d’un acteur qui a changé la face du monde politique tamoul et d’autre part sur rêves d’un écrivain idéaliste qui ont laissé place à l’amère réalité de l’ambition politique. L’une des plus belles réussites du réalisateur Mani Ratnam.
Casting : Sivaji Ganesan, Rajnikanth, Ramya Krishnan, Soundarya, Nasser, Radha Ravi, Lakshmi
Réalisateur : K.S.Ravikumar
Compositeur : AR Rahman
Genre : Comédie
De retour dans son village pour assister au mariage de sa sœur, Padaiyappa croise la route de son arrogante cousine, Neelambari. Cette dernière a décidé de l’asservir sous prétexte de l’aimer, mais lui s’intéresse à sa servante. Déchéance, retour en grâce, coup de théâtre, drame familial, Padaiyappa est un masala palpitant qui tient en haleine jusqu’au bout. Entre les mimiques "stylées" de Rajinikanth et ses éclatantes confrontations avec Ramya Krishnan, le scénario ne laisse aucun temps mort et s’aère ingénieusement grâce aux intermèdes musicaux signés AR Rahman. Contrairement aux autres Rajni de cette période, celui-ci fait la part belle à Ramya Krishnan qui nous gratifie d’une prestation inoubliable proche de celle réalisée dans Chaahat face à Sharukh Khan.
Casting : Vikram, Abitha, Sivakumar, Sriman
Réalisateur : Bala
Compositeur : Ilaiyaraja
Genre : Drame
Sethu est un étudiant macho et voyou, surnommé Chiyan par ses camarades. Il use de la violence pour faire appliquer ses propres règles, son code de morale… Chiyan vit chez son frère, un juge qui n’approuve pas son mode de vie et sa belle-soeur, la seule à le comprendre.
Un jour, Abitha, la fille d’un prêtre brahmane, arrive au collège. Sethu en tombe éperdument amoureux mais sa brutalité et son caractère font peur à la jeune Abitha, promise à un autre prêtre… Sethu est un film essentiel, un chef-d’oeuvre qui a lancé la carrière du réalisateur Bala et ressuscité celle de l’acteur Vikram. Ce long métrage est venu renouveler, à la fin des années 90, un cinéma tamoul qui ne comptait plus que sur des vétérans comme Mani Ratnam ou Kamal Hasan. Bala a ouvert la voie par ce film, à la nouvelle génération qui déferlera dans les années 2000. Enfin, le succès monstre de Sethu a remis au goût du jour le néo-réalisme qui était associé uniquement aux films d’auteur.
Kuruthipunal
Avec : Kamal Hasan, Arjun, Gouthami, Nasser
Deux officiers de la cellule anti-terroriste indienne, Adhi et Abbas, montent une opération ultra-secrète nommé Dhanush pour faire tomber une groupe terroriste dirigé par un certain Badri. Lorsqu’Adhi parvient à mettre la main sur Dhanush, un terrible face-à-face psychologique s’engage entre les deux hommes. Agents en couverture, services de renseignement, pression mentale, menace, torture et harcèlement, aucun détail n’est négligé pour coller au mieux à la réalité. Kuruthipunal est un film intense sur ces cellules anti-terroristes et leurs agents qui mettent souvent leur vie de famille en péril pour assurer la sécurité de la nation, parfois dans la clandestinité. Kamal et Nasser dans les rôles du flic et du chef terroriste, sont brillants, les scènes d’interrogatoire sont criantes de vérité, pas pour la violence de l’action mais l’atmosphère malsaine qui finit par peser sur le spectateur.
Sangamam
Avec : Rahman, Vindhya, Manivanan, Vadivel
Sangamam est un peu une adaptation contemporaine de Thillana Mohanambal. On ne peut pas parler d’un remake fidèle, car le réalisateur ne reprend que la trame générale du film des années 60. Le film se penche sur l’histoire d’un danseur folklorique qui tombe amoureux d’une danseuse classique, et les remous que cette liaison va engendrer. Sangamam n’est pas comparable à son illustre aîné, car les acteurs principaux n’ont absolument pas le charisme ou la prestance de Sivaji Ganesan et Padmini. Rahman, qui incarne le danseur, s’en tire le mieux, mais la danseuse classique interprétée par Vindya n’est absolument pas crédible… pour la simple et bonne raison que Vindya ne sait absolument pas danser, ce qui est le comble quand on incarne une danseuse de bharathanatyam. Le film ne vaut le détour que pour la musique inoubliable d’AR Rahman, tout à fait à l’aise et impérial dans des genres qui ne sont pas les siens, le classique et le folklorique. Chaque chanson est habitée par une telle passion et une aura si particulière qu’on en oublie les piètres acteurs qui leur donnent corps. Il y a enfin ces belles images qui demeurent longtemps après le visionnage dans vos yeux. Sangamam n’est pas un film parfait pour les interprétations mais techniquement au top.
Avec : Arvind Swamy, Madhubala, Janagaraj, Nasser
Rishi, un ingénieur de l’armée qui décide de faire un mariage traditionnel arrangé, vient rencontrer une prétendante dans un petit village. Mais tout ne se passe pas comme prévu : elle lui révèle qu’elle aime quelqu’un d’autre et le supplie de refuser cette union. Il décide alors d’épouser sa petite sœur Roja. Celle-ci se retrouve donc mariée inopinément avec quelqu’un qu’elle ne connaît pas. Les débuts sont tendus, mais à peine commence-t-elle à connaître son mari et à l’apprécier qu’il est enlevé par des rebelles kashmiris. Roja, qui se retrouve seule dans une région dont elle ne connaît pas la langue, va tout faire pour essayer de le retrouver. Roja est un film important dans la filmographie de Mani Ratnam, car il a ouvert la trilogie du terrorisme qui s’achèvera avec Dil Se.., après l’excellent Bombay en 1995. En phase avec la réalité de l’époque, Roja est à l’opposé des drames romantiques échappatoires, il confronte les Indiens avec la violente réalité politique de leur pays, tout en étant assez léger pour rester un divertissement. C’est autant un drame romantique poignant qu’un film patriotique faisant appel au sentiment national présent en chaque Indien, mais le cinéaste l’oriente de manière intelligente.