Paris Images Cinéma - L’Industrie du Rêve
Publié samedi 4 février 2017
Dernière modification mercredi 8 février 2017
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Comme nous vous l’annoncions le 20 janvier dernier sur notre site, Fantastikindia a eu la chance d’être partenaire de la 17ème édition du Paris Images Cinéma - L’Industrie Du Rêve.
Le festival avait lieu les 25, 26 et 27 janvier 2017 dans le VIème arrondissement de Paris, au Christine 21 : cinéma indépendant d’Art et d’Essai dans le quartier de l’Odéon.
J’ai pu assister aux premières tables rondes ouvrant l’événement, pour lesquelles avaient été conviés des invités de choix !
Anne Bourgeois, organisatrice du festival, ouvre cette première journée de rencontres, entourée de beau monde :
Le festival avait pour film conducteur la dernière production d’Aditya Chopra : Befikre, avec Vaani Kapoor et Ranveer Singh.
En effet celui-ci, soutenu par la région Île de France, est considéré comme « un excellent apport promotionnel de Paris. ».
Tourné intégralement en France, il met en lumière de nombreuses fresques parisiennes à la fois originales et fidèles aux « cartes postales » déjà connues.
Ce sont près de 8 millions d’euros qui ont été dépensés en France grâce à Befikre, 293 techniciens français ont travaillé sur le film et 2750 figurants ont participé au tournage.
Bilan de Yash Raj Films et développement stratégique ?
La plupart des indépendants ont fait faillite ces dernières années, là où Yash Raj Films est parvenu à créer ses studios.
Objectifs/Projets futurs ?
L’Inde vise des marchés précis : Chine, Europe ; et tente d’améliorer son ancrage au sein de ceux-ci.
Selon Aashish Singh, la France fait partie des pays auxquels les indiens s’intéressent (Hum…hum…) et tenteraient de trouver des solutions pour mieux s’y implanter.
Befikre fut une excellente expérience pour lui. De nombreuses amitiés se sont nouées, le film a fait de bons résultats MAIS (oui, parce qu’il y a un « Mais »…) d’autres pays alentours (ex : Angleterre) sont bien plus compétitifs et intéressants ; notamment en termes de taxes et coûts sociaux. Ce point fait toute la différence et attire donc les tournages hors de notre territoire.
Magalie ARMAND - Historique des échanges cinématographiques franco-indiens
L’Aide aux cinémas du monde soutient des auteurs et un cinéma plus auteuriste que commercial.
Les réalisateurs doivent rencontrer des producteurs français pour voir leur projet soutenu. De nombreux documents doivent être délivrés : scénario, synopsis, CV, contrats. Un Comité de lecture effectue une pré-sélection, le dossier est ensuite transféré à une Commission plénière. 50% de la subvention doit être dépensée en France (en post-production etc.). Le but étant que le film trouve sa place sur le marché cinématographique.
De par tous ces processus, les indiens se sont mis à développer des scénarios pour correspondre aux standards des agréments français. Hélène KESSOUS pense d’ailleurs que les films se voient modifiés, transformés, à cause de cela.
Le point de vue de Pan NALIN sur la question ?
Il explique avoir besoin de « tomber amoureux » de l’histoire, avant de penser « la cinématographie » en elle-même. Pour Déesses Indiennes En Colère, il n’y avait pas vraiment de scénario établi, de ce fait le film n’a pas reçu de financements. « N’étant pas une femme, comment m’était-il possible de parler de ces femmes modernes et d’écrire sur elles ? L’improvisation de certains comédiens était d’une intensité telle, que cela ne valait pas le coût qu’il y ait un scénario. ».
D’ailleurs, le réalisateur ne s’y est pas trompé puisque son dernier film a été distribué dans 63 pays ; et bénéficie d’un deal avec Netflix.
Prodywood : Historique et Objectifs
Aashish, comment choisissez-vous les pays dans lesquels vous tournez ?
Il en profite pour évoquer de nouveau les fameuses charges sociales trop onéreuses, puisque c’est une question qui s’est posée lors de la préparation de Befikre. Il effectue un parallèle avec la ville de Londres qui est tout aussi chère, mais dans laquelle les taxes s’appliquent sur le coût total. Ce qui n’est pas le cas en France. La capitale anglaise a pour avantage sa langue - l’anglais - mais aussi un système social plus simplifié.
Maurice et Abu Dhabi sont deux pays au fort potentiel ; là où la Suisse a perdu de son attractivité : notamment à cause du franc suisse n’ayant pas cessé d’augmenter et de la situation du « tax shelter ».
Aditya Chopra voulait faire un film jeune, plein d’énergie et cassant les codes. Paris lui semblait être LE lieu pour réaliser cette production qu’il considère comme étant « à la pointe ».
Le réalisateur s’est rendu de nombreuses fois dans notre belle capitale, afin de pouvoir imaginer et visualiser les séquences musicales de celui-ci. Il souhaitait collaborer avec une équipe locale, afin de bénéficier de l’expertise française et des connaissances des techniciens au sujet de leur pays.
Le but à travers ce film, était de montrer tous les endroits parisiens à la mode, le plus rapidement possible.
Mélanie CHEBANCE - Film France (Crédit d’Impôts)
Anne SEIBEL- Chef décorateur sur Befikre
Kanamé ONOYAMA - Chef opérateur sur Befikre
Natalie YUKSEL - Styliste sur Befikre
Quelles codifications vestimentaires ? Quels choix ?
Après un démarrage un peu long et quelques problèmes techniques, je dois admettre avoir été particulièrement captivée par les discours de chaque intervenant : exposant les tenants et les aboutissants de leur fonction dans le milieu cinématographique. Il était aussi intéressant de connaître leurs points de vue concernant cette collaboration franco-indienne, porteuse d’espoir et d’encouragements quant au partage d’expériences, de connaissances et de savoir-faire.