Prakash Jha
Fonctions : réalisateur, producteur, scénariste |
Né le : 27 février 1952 (72 ans) |
à : West Champaran (Bihar) |
Nationalité : indienne |
Famille : divorcé, une fille |
En savoir plus
Fiche IMDB |
Page Wikipedia |
Liens : site officiel PJP |
Prakash Jha est né et a grandi dans une famille de fermiers du Bihar, dans le district du Champaran Occidental, près de Bettiah, ville proche de la frontière indo-népalaise. C’est là, pour la petite et pour la grande histoire, que Gandhi a expérimenté pour la première fois en 1917 son principe de désobéissance civile non violente. Ce mouvement, révolte paysanne contre la culture de l’indigo imposée par les Britanniques, est connu sous le nom de Champaran Satyagraha. Le cinéaste, était donc prédestiné à s’intéresser à cette forme d’action politique, ce qu’il a fait dans son dernier film, sorti en août 2013, intitulé à juste titre Satyagraha. Un hommage à ses origines.
Car, s’il maîtrise parfaitement les codes de Bollywood et utilise autant son vocabulaire que ses acteurs dans ses derniers longs-métrages, Prakash Jha continue à proposer au public un cinéma profondément engagé. Du reste, cela est cohérent avec ses idées et lui permet de toucher un public bien plus large. Il se situe dans la même mouvance que des cinéastes comme Govind Nihalani, Shyam Benegal, ou encore la réalisatrice Sai Paranjpye. Depuis le début, l’ensemble du parcours de cet homme, et pas seulement sa carrière cinématographique, atteste ses convictions solidement ancrées.
Après avoir étudié dans deux écoles militaires, il intègre le très politisé Ramjas College de l’université de Dehli, pour un diplôme de premier cycle en physique, mais abandonne au bout d’un an et se rend en 1972 à Bombay dans l’intention de devenir peintre. Là, très vite, naît sa vocation de cinéaste lorsqu’il assiste en 1973 au tournage de Dharma, film d’action de Chand, mettant en scène des dacoïts. Il y participe même comme second assistant à la mise en scène. Il intègre, dans la foulée, le FTII (Film and Television Institute of India) de Pune pour y apprendre le montage, mais ne terminera pas ses études, l’institut ayant fermé pour cause de grèves étudiantes.
Prakash Jha commence alors à travailler dans le cinéma indépendant et, dès 1974, se lance dans la réalisation de films documentaires socialement engagés. Son premier, Under the Blue, sort en 1975. L’année suivante il réalise Rythms of a Land and his people ; Pas de deux, en 1981, s’intéresse à la vie d’une ballerine qui ne deviendra jamais une star. Filmé en 1982 et sorti en 1984, Faces after Storm traite des émeutes raciales de 1946, au Bihar, qui provoquèrent le massacre de milliers de musulmans par des extrémistes hindous. Ce documentaire suscita la première polémique de la carrière de Prakash Jha. L’œuvre fut primée à plusieurs reprises mais interdite en salles 4 ou 5 jours après sa sortie. La dernière en date, en 2011, a concerné Aarakshan qui traitait de la politique des quotas, avec Amitabh Bachchan et Saif Ali Khan. Elle a eu des échos jusqu’en France.
Ses débuts dans la fiction ont lieu en 1984 avec Hip Hip Hurray ! qui se déroule dans le milieu du football. Sur un scénario de Gulzar, il y dirige Raj Kiran et pour la première fois Deepti Naval. Le film reçoit un bon accueil. L’année suivante, en 1985, Prakash Jha produit et tourne Damul, son premier vrai succès public. L’histoire, basée sur l’asservissement des paysans de basses castes par les grands propriétaires terriens qui les accablent de dettes, lui vaut également plusieurs récompenses nationales dont le Golden Lotus du meilleur film et celui du meilleur réalisateur. Au générique, on retrouve l’actrice Deepti Naval qu’il épouse la même année. Ils ont adopté une fille, Disha, et sont restés mariés jusqu’en 2002.
A la fin des années 1980, il travaille aussi pour la télévision, dirigeant notamment une série comique avec l’acteur Raghuvir Yadav et réalisant une dizaine de documentaires sur les danses traditionnelles classiques de l’Inde. Puis, en 1989, après l’échec de Parinati, fable morale d’après un conte du Rajhastan, il interrompt pendant quatre ans sa carrière cinématographique pour retourner au Bihar où il fonde et anime deux associations. La première Anubhooti, œuvre à la formation professionnelle des jeunes de la région, à l’amélioration des soins médicaux et à la gestion des catastrophes, et la seconde, Sanvedam, a pour but est d’aider les petites et micro-industries du Champaran.
La création de sa propre maison de production, PJP (Prakash Jha Productions), lui a donné une grande liberté pour traiter des sujets qui l’intéressent et faire appel aux acteurs avec lesquels il aime tourner. Pour son retour à la mise en scène, il commence à employer des acteurs du cinéma commercial hindi et à jouer avec ses règles. C’est d’abord Bandish dont il est aussi producteur, en 1996, avec Jackie Shroff et Juhi Chawla. En 1997, il met en vedette Madhuri Dixit et Shabana Azmi, dans Mrityudand, un film féministe sur l’histoire de trois femmes qui paient de leur vie le fait d’avoir osé briser les tabous d’une société dominée par les hommes.
En 1999, Dil Kya Kare met en scène Kajol et, pour la première fois dans un de ses films, Ajay Devgan. Depuis cette date, l’acteur est un fidèle des œuvres de Prakash Jha. On l’a vu depuis dans quatre autres longs métrages du réalisateur dont Apaharan et Satyagraha. Parmi ses acteurs fétiches, on trouve également Manoj Bajpai et Arjun Rampal qui apparaît dans trois de ses derniers films. Le metteur en scène semble entretenir une réelle complicité avec ces trois comédiens. Lui-même n’hésite pas depuis quelques années à passer brièvement de l’autre côté de la caméra pour de brefs caméos. On l’aperçoit brièvement dans Raajneeti et dans Satayagraha. Et il tient un vrai rôle, celui d’un constable, dans The impossible murder de Sareesh Sudhakaran, sorti en 2010.
Prakash Jha, parallèlement au cinéma, s’est aussi essayé à la politique. Il s’est présenté deux fois sans succès, en 2004 et en 2009, à des élections régionales (au Lock Sabha, chambre basse du parlement) pour le parti Lock Janshakti. Il a déclaré par la suite que devenir un homme politique n’est pas la seule voie pour changer le système, et il continue à œuvrer par d’autres moyens dans cette optique. Une partie des gains réalisés avec Raajneeti, adaptation contemporaine du Mahabharata, a servi par exemple à financer la construction d’un hôpital au Bihar, accueillant les populations pauvres de la région et du Népal voisin.
Après Satyagraha, son prochain film portera sur les relations entre la police et la société, une suite de Gangaajal, dont l’héroïne sera cette fois-ci une femme policier. Raajneeti 2 est aussi annoncé, mais sans date de sortie. En 2014, la priorité de Prakash Jha semble avoir été sa maison de production qui a aidé au moins six films à voir le jour, dont trois films indépendants. Le metteur en scène qui était l’invité du 1er festival Extravagant India ! à Paris nous avait accordé en octobre 2013 une interview, que vous pouvez trouver ici.
2013 - Satyagraha (aussi producteur), avec Amitabh Bachchan, Arjun Rampal, Ajay Devgan, Kareena Kapoor, Manoj Bajpai, Amrita Rao
2012 - Chakravyuh, avec Arjun Rampal, Manoj Bajpai, Abhay Deol, Om Puri
2011 - Aarakshan, avec Amitabh Bachchan, Saif Ali Khan, Manoj Bajpai, Deepika Padukone
2010 - Raajneeti (aussi producteur), avec Arjun Rampal, Manoj Bajpai, Ajay Devgan, Katrina Kaif, Ranbir Kapoor, Nana Patekar, Naseruddine Shah
2005 - Apaharan (aussi producteur), avec Ajay Devgan, Nana Patekar, Bipasha Basu, Mohan Agashe
2003 - Gangaajal, avec Ajay Devgan, Gracy Singh, Mukesh Tiwari
1999 - Dil Kya Kare, avec Ajay Devgan, Kajol, Mahima Choudhary
1997 - Mrityudand - Death Sentence (aussi producteur), avec Shabana Azmi, Madhuri Dixit, Shilpa Shirodkar, Om Puri, Mahn Agashe, Mohan Joshi
1985 - Damul, avec Annu Kapoor, Deepti Naval, Manohar Singh
2001 - Rahul, avec Neha, Rajeshwari Sachdev, Mahesh Thakur, Yash Pathak
1996 - Bandish (aussi producteur), avec Jackie Shroff, Juhi Chawla, Shilpa Shirodkar, Paresh Rawal
1994 - Didi (court-métrage)
1991 - Veer Kunwar Singh (série TV), avec Satish Anand
1988 - Mungherilal Ke Haseen Sapne (Série TV) avec Raghuvir Yadav
1988 - Abhishapt, avec Deepti Naval, Pyare Mohan Sahay
1988 - An Expression (court-métrage)
1988 - Katha Madhopur Ki (court-métrage)
1987 - Moments, avec Pradeep Kukreja (Série TV)
1986 - Parinati (aussi producteur), avec Nandita Das, Basant Josalkar
1986 - Anaadi Anant, avec Sureka Sikri, Vasant Jasaljar, Suman Kumar
1984 - Hip Hip Hurray !, avec Deepti Naval, Raj Kiran, Shafi Inamdar
1982 - Darpok Ki Dosti (court-métrage, dessin animé pour enfants)
1973 - Dharma de Chand, avec Pran, Navin Nischol, Rekha
2004 - Locknayak
2001 - Sonal
1990 - Tribal Festival
1988 - Ek Abhivyakti
1987 - Ek Aur Itihas
1987 - Looking Back
1986 - Classical Dances of India : Kudiattam et Parampara (TV)
1983 - May I Think, Sir ?
1983 - Shree Vats
1982 - Faces After Storm
1981 - Pas de deux (aussi producteur)
1979 - Ode to a Child
1978 - Friends Together
1976 - Rhythms of a Land and its People
1975 - Under The Blue
2011 - Yeh Saali Zindagi de Sudhir Mishra, avec Irrfan Khan, Chitrangda Singh, Arunoday Singh
2011 - Turning 30 !!! d’Alankrita Shrivastava, avec Gul Panag, Purab Kohli, Sid Makkar
2007 - Khoya Khoya Chand de Sudhir Mishra, avec Shiney Ahuja, Soha Ali Khan, Rajat Kapoor
2007 - Dil Dosti Etc de Manish Tiwary, avec Imaaduddin Shah, Shreyas Talpade, Smriti Mishra