]]>

Pourquoi Shah Rukh Khan nous fait craquer

Publié lundi 2 novembre 2015
Dernière modification lundi 2 novembre 2015
News lue 1948 fois

Par L’équipe Fantastikindia

Rubrique News
◀ [Edit 27/10] Je compte jusqu’à 10 - 10 Endrathukulla
▶ Semaine consacrée à l’Islam en Inde

2 novembre 1965 - 2 novembre 2015.
Bon anniversaire Shah Rukh ! Happy Birthday ! Janamdin Mub ?raka Ho !
 ??????? ?????? ??

Pour les cinquante ans du Baadshah de Bollywood, nous avons tenu à marquer cet anniversaire spécial et à lui rendre hommage.
C’est donc une home page spéciale entièrement dédiée à Shah Rukh Khan que nous avons choisi de vous offrir.

Depuis longtemps déjà Fantastikindia s’intéresse à celui que sa rédaction regarde comme un grand acteur, avant de le voir comme une star. 50 ans, 23 ans de cinéma.

Des articles mis à jour, des dossiers qui vous rappelleront peut-être que vous faisiez partie de la foule se pressant devant le musée Grévin pour attendre Shah Rukh venu inaugurer sa statue de cire. Mais c’est peut-être vous que l’on aperçoit sur l’une des photos de la sortie en France de Veer Zara ou vous qui posiez des questions lors de la conférence de presse au Grand Rex. Peut-être même que pour vous tout a commencé à l’avant-première de Jab Tak Hai Jaan. Que de souvenirs !

Nous avons sélectionné d’abord les six films que l’on préfère — cela a été difficile — il y en a même, mais on ne dénoncera personne, qui ont un peu triché et qui en ont cité jusqu’à neuf ou dix. On ne leur en veut vraiment pas, on a failli faire pareil.

Aussi certains ou certaines d’entre nous ont choisi également de vous parler en quelques mots d’un film qui les a particulièrement ému ou d’un moment dans ce film. Ce n’est pas forcément le meilleur, ou peut-être que si, en tout cas, c’est le film qui nous a fait craquer pour "The King Khan" et que l’on peut se passer en boucle.

Le choix d’Alineji

Parmi tous les films de Shah Rukh Khan que j’aime, et il sont nombreux, je continue à choisir Kabhi Alvida Naa Khehna que j’ai regardé un nombre incalculable de fois. Il reste pour moi le meilleur remède contre le coup de blues, au moindre signe avant-coureur, hop, le DVD est sur le plateau. Le film n’a pas eu le succès qu’à mon avis il mérite en raison de son sujet principal : l’adultère. Boooh le vilain garçon ! Pour moi c’est plutôt un film sur la résilience. Dev, qu’incarne si justement Shah Rukh Khan, c’est un peu comme un Devdas - le prénom ne doit sans doute rien au hasard - qui aurait réussi. Karan Johar a filmé avec délicatesse et beaucoup d’amour pour son acteur, cela transparait dans tout le film, la métamorphose d’un homme aigri, démoli par le sort, en amoureux apaisé. Il a su trouver le ton juste pour parler des deux couples qui se défont. Sa caméra se fait caressante lorsqu’elle filme Shah Rukh, elle le regarde avec les yeux de Maya.

La scène qui me bouleverse, vers le milieu du film, est celle où Dev et Maya se sont enfin déclaré leurs sentiments à la gare, point névralgique de leur idylle, et le moment où ils décident de ne plus se voir. Shah Rukh dit à Rani, "Je crois que je vais arrêter de prendre le train, je vais acheter une jolie voiture bleue. Tu aimes le bleu ?… J’aime le bleu !". La plus belle déclaration d’amour qu’un metteur en scène lui ait fait prononcer. Puis ils partent chacun de leur côté, jusqu’à ce qu’elle fasse demi-tour et le rattrape sur le quai en lui criant "J’aime le bleu". C’est tout simple, c’est banal et… c’est du cinéma. Visuellement, le passage progressif des couleurs alentour au bleu, puis à toutes les teintes de l’arc-en-ciel, pendant la chanson Tumhi Dekho Na, est à mes yeux une réussite, l’équilibre parfait entre émotion et beauté plastique. L’émotion, elle, nait du ton et du regard de l’acteur qui en disent plus que ces mots anodins.

JPEG - 29.4 kio
Do you like blue ?

Le choix de Mel

Ce n’est pas le plus beau, ce n’est pas le plus intense, il ne danse pas comme un dieu, il n’a pas fait que des chefs-d’œuvre (loin de là) , son arrogance est horripilante, et de toutes façons, je ne suis pas une groupie prêt à fondre au moindre froncement de sourcil de sa star vénérée. Mais Shah Rukh Khan a quelque chose de très émouvant qui le place dans une catégorie à part. Il n’hésite pas à mettre ses partenaires en valeur, et en particulier ses partenaires féminines. Qu’il s’agisse de Kajol, Rani Mukherjee, Preity Zinta, Manisha Koirala, Deepika Padukone, Anushka Sharma ou même des 16 jeunes femmes de Chak De India !, il leur offre la lumière en les entraînant sur le devant de la scène.

Voici par exemple une courte scène tirée de Dil Se… sorti sur les écrans en 1998. Shah Rukh Khan est alors une vedette incontestée avec d’immenses succès à son actif. Il a face à lui une Preity Zinta débutante dont c’est le premier film. Il joue Amar, un journaliste trentenaire que les parents voudraient marier à la jeune Preeti, guère plus convaincue par la vie maritale. Voici leur première rencontre dans la maison des parents d’Amar.

Le choix de Gandhi Tata

C’est en 1998 que j’ai découvert Shah Rukh Khan (SRK), avec la version tamoule de Dil Se… et l’incontournable Kuch Kuch Hota Hai. Étant un grand fan du réalisateur Mani Ratnam, sa première incursion dans l’industrie phare du cinéma indien était un évènement immanquable pour moi, comme pour la plupart de ses admirateurs tamouls qui l’ont vu éclore et briller au Tamil Nadu, durant les années 80. Shah Rukh Khan était un choix intéressant pour l’époque, car il n’était pas encore la Superstar qu’on connait maintenant et sa filmographie était bien plus éclectique, avec des rôles comiques, romantiques et d’anti-héros. Dil Se… fait partie de la légende SRK, pour Chaiyaa Chaiyaa et la fameuse danse du train qui a inspiré Lars Von Trier, dans la mise en scène d’un passage similaire de Dancer in the dark en 2000. Même si le film fit polémique à sa sortie et ne fut pas un franc succès, l’interprétation du Shah est impeccable ! Drôle et insouciant, au départ, son personnage est progressivement rongé par une forme d’obsession maladive qui le conduira très loin, dans la passion et surtout la vérité. Ce jusqu’au-boutisme brillamment retranscrit à l’écran est également l’une de ses qualités, car Shah Rukh Khan ne fait jamais les choses à moitié et ce dévouement qu’il a pour son métier, est une donnée importante dans le secret de sa réussite.

Kuch Kuch Hota Hai est la seconde étape dans ma découverte du phénomène SRK. Si Mani Ratnam était ma motivation principale pour me laisser tenter par Dil Se…, pour la première fois de ma vie, un autre acteur que Big B, me donne envie de voir un Bollywood. La magie du Shah l’enchanteur commence à opérer, et cerise sur le gâteau, je comprends enfin le sens du mot alchimie en découvrant le couple qu’il forme avec Kajol. Je suis touché, ému et complètement sous le charme de ce magnifique duo ! Amateur de film sanguinolent et de scènes d’action brutales de film américain et Hong-kongais, mon cœur se serre et s’attache à ses personnages inoubliables. Le Shah a réussi à toucher ma corde sensible et attendrir mon cœur de pierre.

JPEG - 39.5 kio
Hey Ram

Enfin, c’est Hey Ram qui assoie définitivement Shah Rukh Khan dans mon TOP 10 des meilleurs acteurs indiens. Davantage connu au Tamil Nadu et injustement boudé par le public à sa sortie, en raison de son contenu politique et anti-patriotique selon certains critiques, Hey Ram est un film en avance sur son temps qui profite de son contexte historique, pour aborder le thème de l’islamophobie bien avant les évènements du 11 septembre 2001. L’acteur-réalisateur Kamal Hasan offre à SRK l’un de ses plus beaux rôles. Le personnage de l’archéologue Amjad Ali Khan, pacifiste et meilleur ami du héros de Hey Ram, a un lien, à la fois particulier et étrange, avec le passé de l’acteur. Comme Amjad Ali Khan, le grand père de Sharukh était un pachtoune (pathan) originaire d’Afghanistan. Quant à son propre père, il était très engagé dans la lutte pour l’indépendance indienne, qui est justement la toile de fond de Hey Ram. Shah Rukh Khan livre une performance poignante, et même si son rôle n’est qu’un caméo, il éclipse totalement le grand Kamal Hasan dans l’une des scènes finales où l’humanisme d’Amjad Ali Khan, a raison de l’extrémisme de Saket Ram, bien décidé à assassiner le Mahatma Gandhi. Chaque fan a versé sa petite larme devant le Shah, pour un film en particulier (Devdas, Veer-Zaara ou Kal Ho Naa Ho), mais quand on ne l’est pas comme moi, il faut admettre que Hey Ram met tout le monde d’accord sur le talent de SRK.

Le choix de Madhuri

Comme beaucoup de gens j’ai plongé dans le cinéma Bollywood avec Shah Rukh Khan.
Remarquable dans les rôles de dragueur flamboyant, SRK ça n’est pas qu’un regard profond et un air charmeur, c’est aussi un acteur capable de jouer des personnages ordinaires et c’est là où je le préfère.
Que ce soit dans Swades, My Name Is Khan ou même dans Rab Ne Bana Di Jodi (rôle de Surinder), il apporte humilité et retenue aux personnages, les rendant d’autant plus intenses.

Niveau romantisme, Veer-Zaara est pour moi LE film de Bollywood qui marque des points dans tous les domaines.
C’est d’abord une magnifique histoire d’amour chaste mais passionnée où l’amour frappe comme une maladie incurable, obsédante et dans laquelle les deux protagonistes voient leur vie complètement basculer suite à cette rencontre.

C’est ensuite un casting haut de gamme : Shah Rukh Khan en amoureux sacrifié et Preity Zinta magnifiquement émouvante, sont rejoints par une foule d’acteurs et actrices tous plus talentueux les uns que les autres : Rani Mukherjee, Amitabh Bachchan, Hema Malini, Anupam Kher, Divya Dutta, Kiron Kher, Boman Irani… Avec une mention spéciale à Manoj Bajpai qui joue à merveille le fiancé jaloux et impitoyable.

C’est surtout une bande originale proche de la perfection. Chaque chanson est un bijou, une mise en lumière des scènes capitales du film. Comment ne pas vibrer au son du ghazal Aaya Tere Dar Par, quand Veer Pratap Singh, trempé jusqu’aux os, est prêt à mettre sa vie en jeu pour aller chercher la belle Zaara en pleine cérémonie de mariage ? Do Pal Ruka est aussi un crève-cœur, une des plus tristes séparations jamais filmée.
Et les paroles des chansons sont autant de poèmes qu’on aimerait retenir à jamais.

Même après avoir vu, re-vu et re-re-vu Veer-Zaara, je n’arrive pas à me défaire des fortes émotions que ce film procure. La plus belle des histoires d’amour selon moi <3

Le choix de Nady

Tout amateur de Bollywood a forcément été marqué par un film de ce grand acteur ! Ce qui m’impressionne le plus c’est sa capacité à incarner des personnages auxquels on croit aisément, en oubliant la star. Peu d’acteurs sont capable de communiquer avec une telle justesse des émotions à l’écran ou d’interpréter des rôles aux antipodes. Des grands classiques aux films moins conventionnels, on a l’impression que SRK sait tout jouer !

JPEG - 32.6 kio
Swades

Je l’ai découvert avec le classique Kuch Kuch Hota Hai, film romantique par excellence où il incarne avec brio l’ami d’enfance de Kajol avec qui il partage une complicité incroyable à l’écran. Mais c’est Swades, un film moins connu, que j’ai choisi de mettre en avant parmi la très longue filmographie du King. Loin des rôles spectaculaires, Swades traite d’une histoire en toute simplicité d’un héros ordinaire interprété par un acteur extraordinaire. Expatrié aux États-Unis, Mohan revient en Inde après une longue absence. Ce retour aux racines, cette prise de conscience identitaire m’ont particulièrement touchée, grâce à une interprétation très juste et authentique. Loin de ses rôles plus conventionnels, SRK sait exceller dans tous les genres !

Les choix de Marine

Mon tout premier film indien fut La famille indienne, en VF, à la télévision. Un choc pour moi. Ce n’est que plus tard que j’ai compris quel était le statut de Shah Rukh Khan. Sur le moment c’est le drame familial et la magnifique Kajol qui ont le plus retenu mon attention. Il y a pourtant une image qui m’a marquée : Rahul qui se rend à Chandni Chowk pour mettre fin à sa relation avec Anjali par amour pour son père Yash, mais qui arrivé sur place, devant le deuil qui la frappe, prend LA bonne décision et l’épouse. Faire le choix qui s’impose en toute justice est une chose que j’admire. Même au cinéma.

Si cette scène est la première que j’ai retenue de l’acteur, la plus marquée est celle du clip de Main Yahaan Hoon. Dans cette superbe chanson il est l’amour obsédant que Zaara ne sait pas encore tout à fait bien identifier. C’est ce fantôme beaucoup trop réel pour la jeune fille qui incarne pour moi le Shah Rukh Khan romantique.

Le choix de Maya

Evidemment Devdas, c’est là que le coup de foudre m’a surprise… D’autant plus que je le trouvais plutôt pédant et encombré par son nez au début du film. Et puis il y eut cette fameuse scène au clair de lune au bord de la rivière, et là, je suis tombée sous le charme… irrémédiablement (12 ans déjà !)

Je profite de cette page pour mettre en lumière trois films où je le trouve particulièrement émouvant et remarquable acteur.

Pardes, où il joue le rôle d’un garçon inhibé. Il parle peu, ses regards sont incroyablement éloquents, l’émotion est intense, à chaque scène. Il est le chevalier au grand cœur qui va délivrer la belle du méchant prince… une version (très) indienne des contes de fée de notre enfance.

Yes Boss. Un jeune arriviste « Be happy, get rich » se transforme radicalement quand il rencontre la femme de sa vie. Là aussi il va la délivrer du méchant prince, son boss marié pour qui elle n’est qu’une conquête passagère. Au début du film son personnage est horripilant, obséquieux, gesticulant… et puis il tombe amoureux, prend conscience de son état de bouffon asservi, et son jeu se transforme, s’apaise, s’intériorise. La scène où il est devant son miroir avec son nez de clown m’a bouleversée. Du grand Shah Rukh dans un film moins clinquant qu’il n’y paraît.

Asoka. Il est absolument impressionnant, dans son rôle de prince en fuite, puis de chef de guerre, puis d’homme blessé. Il dégage une puissance qu’on ne rencontre dans aucun de ses autres films, peut-être inspirée par celui qu’il incarne. La scène qui m’a le plus marquée : il bande son arc pour tirer sur un paon, une jeune fille s’interpose, et pendant une poignée de secondes, il la tient en joue, avec un regard qui fait froid dans le dos, un regard d’homme enfermé dans sa violence, on lit la mort dans ce regard. Il ne tire pas… et c’est même le début de sa rédemption. Rarement un acteur a incarné son personnage à ce point.

Et pour vous, c’est lequel ?
Laissez-vous guider par la curiosité, vous trouverez, au fil des pages et des liens, ce qu’ont pensé au gré des sorties de films les rédacteurs successifs des chroniques des 65 longs métrages où il a tenu de vrais rôles (sans parler de ses caméos). Et vous revivrez sans doute des émotions oubliées. LA magie de Shah Rukh !

Commentaires
7 commentaires