Par Maya, David Roussé (Meldon)
Publié le 9 janvier 2007

Abhishek, surnommé Abi, Lil’B ou Little B, a tiré pendant des années sa célébrité de son illustre nom de famille, un nom d’artiste emprunté à son grand-père, le poète Harivansh Rai "Bachchan" Srivastava.

Avec un père considéré comme le plus grand acteur du cinéma hindi, une mère star de Bollywood, un entourage composé des géants de l’industrie du divertissement, personne ne doutait qu’il embrasserait la carrière d’acteur. Pourtant ses parents ont tout fait pour qu’il démarre dans la vie avec des bases solides. En effet, il a fréquenté les meilleures écoles et est allé en Suisse au lycée
Aiglon School (une école anglophone très réputée et très coûteuse) avant de faire une école de commerce aux Etats-Unis d’Amérique (université de Boston).

Mais il est des choses contre lesquelles il est inutile de lutter et Abhishek débute dans Refugee en 2000 au côté de Kareena Kapoor. Le film n’est pas considéré comme un succès et les critiques sont alors assez dures avec le jeune acteur (un regard qui ne traduit rien, une mauvaise diction…). En quatre ans, le jeune Bachchan tourne seize films sans vraiment convaincre.

Enfin arrive Yuva en 2004, de Mani Ratnam. Il y incarne une brute épaisse en contradiction totale avec le caractère doux et un peu effacé qu’on lui connaît dans ses prestations antérieures. Sa performance lui vaut le prix du meilleur second rôle aux Awards 2004 (Filmfare, Zee Ciné et Screen Weekly Awards). Naach, cette même année, marque également un tournant dans sa carrière. Même si le film ne rencontre pas un grand succès, l’acteur y explose littéralement et révèle des talents de danseur bien cachés jusque-là. À partir de ce moment, Abhishek acquiert ses galons de vedette reconnue. Bunty aur Babli en 2005 prouve aux critiques et au public qu’il a aussi du talent pour la comédie, CNN/IBN le couronne Entertainer of the year. Il remporte un autre Fillmfare Award du meilleur second rôle pour Sarkar en 2005.

Père et fils réunis - Kajra Re dans Bunty Aur Babli

Le jeune Bachchan a donc fait bien du chemin. Il enchaîne depuis les apparitions de star et les rôles à succès. Sa performance dans Guru de Mani Ratnam, sorti début 2007, a été unanimement saluée. Il y retrouve une de ses partenaires favorites, Aishwarya Rai, avec laquelle il a déjà tourné dans Dhaai Akshar Prem Ke, Kuch Naa Kaho, Umrao Jaan et Dhoom : 2.
Il a également beaucoup tourné avec Rani Mukherjee, notamment Yuva, Bunty aur Babli, Kabhi Alvida Naa Kehna, et Laaga Chunari Mein Daag.

Lancement de la musique de Guru avec le réalisateur Mani Ratnam

Sunil Shetty dit de lui qu’il a réussi en étant lui-même : "Bien sûr, parfois, il est le fils de son père mais cela ne vient pas du fait qu’il l’imite, c’est tout bêtement génétique".
Le premier film qui a réuni père et fils est Bunty aur Babli en 2005, suivi notamment par Sarkar, Kabhi Alvida Naa Kehna et Sarkar Raj. C’est à chaque fois un régal de voir se dédoubler autant de talent et de présence.

Son mariage avec Aishwarya Rai le 20 avril 2007, a sans doute été le mariage le plus photographié du monde, toutes catégories confondues ! Mais ce mariage a failli être annulé, car les astrologues ont annoncé à la famille que la réussite d’Aish porterait ombrage à la carrière d’Abhishek. Pour contourner le mauvais sort, Aish s’est mariée religieusement à un arbre, qui lui n’avait pas de carrière à assumer… Néanmoins, depuis leur mariage, force est de constater que malgré de bons films, de bons choix, il est difficile à’Abhishek de trouver le succès au box office…

Pourtant, après des débuts difficiles où les critiques ne lui ont pas fait de cadeau, Abhishek Bachchan devient un acteur charismatique, apprécié dans la profession. Certes, le regrettable Drona fait tache dans l’ensemble, mais ce faux pas est vite oublié avec Delhi-6 et Paa, qui est un relatif succès en 2009. En 2010, on le voit dans Raavan de Mani Ratnam et Khelein Hum Jee Jaan Sey un très beau film d’Ashutosh Gowariker, des films exigeants et qui méritent le détour, mais qui ne rencontrent pas le succès malgré leur qualité. Depuis, rien de très remarquable, Bol Bachchan et Dostana 2 étaient sympathiques sans plus, Dhoom 3 très oubliable. Dans Happy New Year son rôle déjanté lui va très bien et il montre une fois de plus qu’il est excellent dans une comédie, qu’il sait s’approprier les rôles les plus improbables.

Depuis, All is Well en 2015, Housefull 3 en 2016, Gulab Jamun en 2018 (oubliables), on attend le bon millésime !

Il semble être écarté aujourd’hui des grandes productions, c’est regrettable car c’est un très bon acteur, mais il a atteint la quarantaine, et ce n’est pas facile pour lui de se positionner. A suivre !