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Lata Mangeshkar

Fonctions : productrice, compositrice, chanteuse
De son vrai nom : Hema Hardikar
Surnom : Le rossignol de l’Inde, Melody Queen
Née le : 28 septembre 1929 (il y a 95 ans)
à : Indore (État princier d'Indore)
Décédée le : 6 février 2022 (à 92 ans)
à : Mumbai (Maharashtra)
Nationalité : indienne
Famille : Sœur aînée d’Asha Bhosle, Usha, Meena et Hridayanath Mangeshkar

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La biographie de Fantastikindia

Par Fabrizio - le 11 septembre 2016

Dernière mise à jour le 2 mars 2022

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Note du 1er mars 2022 :
Lata Mangeshkar nous a quitté le 06 février 2022. L’occasion de relire les mots de notre rédacteur. Couché il y a déjà quelques années, ce texte n’a pas été l’objet de mise à jour depuis. La filmographie, sélective, est là, complétée, pour vous faire profiter au mieux des nombreux articles consacrés aux films auxquels aura participé notre artiste.
Merci de votre compréhension.
(la cellule Veille de Fantastikindia)

De l’Himalaya à Goa, des terres arides du Rajasthan aux plaines du Deccan, des chants éternels de Tagore aux écrits envoûtants de Narayan, les voies de l’Inde sont multiples. Mais la voix de l’Inde, elle, est incontestablement unique : c’est celle de Lata Mangeshkar.

Hema Hardikar, de son vrai nom, est née le 28 septembre 1929 à Indore, dans l’État princier du même nom [1]. Elle est l’aînée d’une fratrie d’artistes et chanteurs ayant tous atteint une certaine notoriété dans les milieux de la musique et du cinéma : la grande Asha Bhosle, que l’on ne présente plus, est connue par la portée et la versatilité de sa voix, la rivalité avec son aînée a d’ailleurs marqué le monde du playback [2] ; Usha, chanteuse aussi, s’est aventurée dans la production ; Meena, elle, a touché à la composition, notamment de chansons pour enfants ; et le talentueux Hridayanath, benjamin de la famille, outre ses compositions complexes et géniales, s’est fait remarquer pour avoir rejoint la Shiv Sena dans les années 2000 [3].

Hema/Lata et ses frères sont le enfants de Dinananth Mangeshkar, célèbre acteur de théâtre, producteur à ses heures perdues, chanteur marathi de renom connu pour sa passion et ses apports à la musique hindoustanie [4]. Fier de ses origines devadasis [5], Dinananth change son nom et celui de sa famille de Hardikar à Mangeshkar, en référence au village d’où sa mère était d’originaire, Mangeshi à Goa. Patriote convaincu, il aurait été aussi le premier à oser entonner, devant les autorités britanniques, des chansons dont les textes avaient été écrits par son ami (!) Vinayak Damodar Savarkar — le père de l’hindutva, l’idéologie suprématiste de la droite nationaliste hindoue. Frère et sœur, Lata et Hridayanath, ont d’ailleurs toujours manifesté un respect et une grande affection pour ce personnage controversé.

On raconte que pour toute instruction Hema Mangeshkar n’est allée qu’un jour à l’école ; et plutôt que d’apprendre à lire et à écrire c’est elle qui aurait enseigné à chanter aux autres écoliers, s’attirant ainsi les foudres d’un maître d’école furieux. Elle n’aurait plus remis les pieds à l’école. La véracité de cette anecdote est toutefois discutable. En revanche, et plutôt qu’une éducation traditionnelle, c’est Dinananth qui s’est assuré de sa formation musicale et artistique. Dès ses cinq ans Hema accompagne son père au théâtre et joue dans des pièces de théâtre avec lui. C’est ainsi que la petite Hema est devenue Lata, en hommage à Latika, l’un des personnages d’une des pièces de théâtre de son père et pour laquelle il avait une énorme tendresse.

Dinananth Mangeshkar meurt en 1942 d’une maladie cardiovasculaire, peut-être due à un alcoolisme passé, mais cela n’est pas avéré. À sa mort Lata n’a que 13 ans. Étant l’aînée elle assume la charge de sa fratrie et se lance immédiatement — par nécessité et sans plaisir dira-t-elle — dans une carrière d’enfant artiste à Bombay (tout comme Madhabi Mukherjee à Calcutta dans des circonstances analogues). Malgré sa précocité et son talent, son entrée dans le monde du cinéma est compliquée, faite de faux départs et d’instabilité. La voix fluette, aiguë et nasillarde de cette gamine n’est pas du goût de tous les producteurs. Elle réussit tout de même à faire son premier enregistrement pour le cinéma dans le film marathi Kiti Hasaal (1942) ; mais à sa sortie, surprise et déception, la chanson de Lata a été coupée.

Qu’à cela ne tienne, la jeune Lata persévère. Elle parfait sa formation musicale auprès d’Ustad Amanat Ali Khan, grand maître et chanteur pakistanais à la réputation internationale. À cette période, un ami de la famille, Master Vinayak, la prend sous son l’aile et l’introduit dans les coulisses de l’industrie du cinéma, où elle fréquente Anil Biswas et surtout Ghulam Haider [6], qu’elle considère comme son « parrain ». Sa rencontre et collaboration avec Haider est cruciale, car il l’oriente dans l’affirmation de sa voix et de sa carrière professionnelle. Elle signe ainsi son premier véritable hit dans Majboor (1948) et fait définitivement irruption dans le milieu du playback, pour y rester à jamais, avec Mahal et son envoûtant Aayega Aanewala où elle prête sa voix à une Madhubala spectrale.

Aayega Aanewala


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Pause musicale entre deux prises

À force de travail et d’obstination les planètes s’alignent pour Lata. La chance n’arrive qu’aux esprits préparés. En 1949, dans Andaz (où elle cesse enfin d’être reléguée dans les chœurs), elle travaille et côtoie le réalisateur et producteur Mehboob Khan, qu’elle retrouvera plus tard, notamment en 1957, pour son inoubliable et poignant Mother India. Mais surtout en 1949, dans Barsaat (après les avoir approché dans Andaz) elle fait plus ample connaissance avec Raj Kapoor et avec la jeune et charmante Nargis — elles ont d’ailleurs le même âge — dont elle deviendra à jamais la voix ; et ce jusqu’à sa dernière apparition sur le grand écran dans Raat Aur Din (1967). Désormais, Lata Mangeshkar chanterait et serait identifiée aux chansons du couple par excellence

Film : Shree 420
Titre : Pyar Hua Iqrar Hua
Année : 1955
Chanteurs : Lata Mangeshkar et Manna Dey
Compositeurs : Shankar-Jaikishan (musique), Shailendra (paroles)
Que se passe-t-il ? Raj a posé une question à Vydia. Emportée par un torrent d’émotions elle ne sait comment répondre. Soudain, il pleut à verse, ils partagent un pauvre parapluie à tour de rôle… Mais, sous la pluie et les lampadaires les corps se rapprochent, les regards doux deviennent explicites, le noir et blanc rehausse l’éclat amoureux qui émerge des yeux de Vidya. Oui, on peut le dire, « [l]’amour est arrivé […] »


Les années 50 et 60 voient Lata Mangeshkar devenir une institution irrécusable du playback. Elles chante dans les grands classiques de l’âge d’or du cinéma indien : comment ne pas citer se retrouvailles avec Madhubala dans le monumental Mughal-e-Azam de K. Asif, ou encore sa collaboration dans le Devdas, humaniste, version 1955, de Bimal Roy ? C’est d’ailleurs pour le Madhumati de Roy, et son enchanteresse Aaja Re Pardesi, que le « Rossignol de l’Inde » reçoit son premier — et aussi le premier — Filmfare Award de la meilleur chanteuse : la récompense a tout juste été créée et elle en est le premier récipiendaire. Celle qui allait régner incontestablement sur la chanson pendant plusieurs décennies vient d’être couronnée et d’imposer sa voix au monde du cinéma.

La versatilité de sa voix lui permet de chanter dans pas moins d’une vingtaine de langues, ainsi que de s’essayer à des registres très variés : chansons mélancoliques, classiques, populaires, pour enfants, des qawwalîs, des bhajans [7], mais aussi des chansons patriotiques. Si on ne compte plus les fois que sa voix de rossignol a déclamé les paroles de Bankim dans ses vibrantes interprétations du Vande Mataram, c’est une autre chanson qui est resté dans les mémoires : en 1963, le Jour de la République (le 26 janvier), Lata entonne Aye Mere Watan Ke Logon (« Ô ! Peuple de mon pays ») sur l’esplanade Ramlila Maidan à New Delhi. Elle veut chanter en duo avec Asha Bhosle, on la convainc du contraire, le demande viendrait d’en haut. Deux mois après la défaite de l’Inde dans la guerre sino-indienne de 1962 [8], Lata Mangeshkar remue le cœur des Indiens et émeut aux larmes le pandit Nehru lors de la cérémonie qui consacre le sacrifice des combattants et honore les morts de ce conflit.

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Lata Mangshkar et Jawaharlal Nehru

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Au centre, Ramachandra et Lata

Associées désormais à la chanteuse, les paroles immortelles de cet « hymne » — un marsiya, poème élégiaque commémorant des martyrs — ont été écrites tout de suite après la guerre par le poète patriote Kavi Pradeep. Plus important encore, la musique a été composée par Ramachandra, compositeur et chanteur marathi à qui on a souvent prêté une romance avec the Melody Queen. Un voile de mystère recouvre cependant leur histoire d’amour jamais concrétisée, mais on souvent évoqué des différences irréconciliables entres leurs familles, et même une trop importante différence d’âge entre ces deux êtres qui ne cachaient pas l’estime et l’affect qu’ils avaient l’un pour l’autre [9].

Les années 70 et 80 sont celles de la collaboration de Lata Mangeshkar avec celui qu’elle considère comme son « frère », Yash Chopra — « The King of Romance ». Certes, en 1973 il a déjà quelques bobines à son actif (en tant que scénariste et assistant directeur), mais dès son premier film comme réalisateur-producteur, Yash Chopra ne manque pas de faire appel à la voix de son amie Lata (une voix que certains affirment être celle de Sarasvati en personne) : Ainsi, de Dagg : A Poem of Love en 1973 à Veer-Zara en 2004, Lata a chanté dans tous les films dirigés par Yash Chopra, et collaboré avec de nombreuses autres bobines qu’il produisait. Lui, était un de ses plus grands fans. Elle, sa muse. L’âge et la fatigue ont cependant empêché les deux comparses de collaborer dans le dernier film du réalisateur, Jab Tak Hai Jaan. Yash Chopra est mort de la dengue en 2012.

La voix de Lata correspondait bien aux héroïnes sorties de le tête de Yash : aussi fortes que naïves, délicates mais avec du caractère, tiraillées entre tradition et modernité, accoutrées de beaux saris multicolores… Écouter la voix de Lata c’est rêver et s’endormir avec les plus belles femmes du cinéma indien : Jaya Bachchan, Sridevi, Madhuri Dixit, Juhi Chawla, Kajol, Preity Zinta, Katrina Kaif et tant d’autres…

Film : Yeh Dillagi
Titre : Hothon Pe Bas
Année : 1994
Chanteur : Lata Mangeshkar, Kumar Sanu
Compositeurs : Dilip Sen et Sameer Sen (musique), Sameer (paroles)
Que se passe-t-il ? L’homme au regard reptilien (Saif Ali Khan) est un vrai salaud. Coureur de jupons, il veut les séduire toutes. Infâme, il n’hésite pas à recourir aux plus ignobles subterfuges. Ses méthodes sont tout simplement abjectes. Entre rêve et réalité, il croit avoir drogué la bien nommée Sapna (« rêve »), interprétée par la ravissante Kajol. Il ne sait pas que celle-ci est bien plus maligne que lui. La scène serait terrible, d’une rare violence, sans la beauté intense de Kajol et la voix de Lata Mangeshkar — accompagnées toutes les deux du talent du chorégraphe Saroj Khan donnant vie à la musique de Dilip et Sameer Sen. Kajol et Lata transforment cette séquence en une véritable explosion de sensualité.


Dans sa longue carrière Lata n’a cessé d’accumuler, en reconnaissance de son talent, de nombreuses récompenses, attribuées aussi bien par l’industrie cinématographique que par les autorités officielles. En 1999 elle a même été nommée à la Rajya Sabha (la chambre haute du Parlement indien) par le Président en exercice, Kocheril Raman Narayanan. Nonobstant, il s’agissait là d’une reconnaissance publique difficile à assumer, et encore plus à son âge. Son aventure politique a donc été marquée par un absentéisme qui a fait jaser la classe politique indienne.

L’État indien, par clairvoyance ou par opportunisme, n’a donc pas manqué de saluer le talent et le rayonnement international de la chanteuse. En 1989 le gouvernement indien lui accorde le Prix Dadasaheb Phalke, un prix attribué à ceux qui ont dédié leur vie au cinéma (d’ailleurs sa cadette, Asha Bhosle, le recevrait aussi en 2000) [10]. On lui a également décerné le prestigieux Bharat Ratna (« joyau de l’Inde »), la plus haute distinction civile indienne, ce qui ne manqua pas de susciter la polémique. D’ailleurs, avec M.S. Subbalakshmi elle est la seule chanteuse à avoir reçue cette récompense [11]. Finalement, en 2009 elle a même été décorée de la légion d’honneur par l’Ambassadeur de France en Inde.

Lata n’a plus besoin reconnaissance ou de récompenses. Aujourd’hui, elle en est devenu une : dans trois États indiens (le Madhya Pradesh, le Mah ?r ?shtra et l’Andhra Pradesh) il existe même des Prix Lata Mangeshkar, octroyés aux artistes et musiciens. C’est dire l’envergure et l’importance du personnage. Et si elle avait pris sa retraite du playback depuis un certain nombre d’années, elle continuait à chanter et à réaliser des enregistrements. En 2014, lors d’un sondage, elle était élue la femme la plus admirée par le Indiens, devançant l’actrice Madhuri Dixit et la boxeuse Mary Kom !

Plus récemment Lata avait manifesté son soutien à ce parti et s’était malheureusement affichée aux côtés de l’ineffable Bal Thackeray, dont la violence et la ignominieuse misogynie — ainsi que celle de ses Shiv Sainiks (militants) — sont désormais légendaires [12].

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Lata Mangeshkar et Madhuri Dixit entourent Bal Thackeray, « le Tigre de Bombay », à la « Master Dinanath Mangeshkar Awards » (2012)


Bonus track

Film : Dilwale Dulhania Le Jayenge
Titre : Mere Khwabon Mein
Année : 1995
Chanteurs : Lata Mangeshkar
Compositeurs : Jatin Lalit (musique) et Anand Bakshi (paroles)
Pourquoi Mere Khwabon Mein ?
Parce que pour nous c’était la toute première fois que nous l’écoutions… et que désormais — sous les traits de Kajol — nous l’associerions à jamais à la douce, mais ferme, beauté d’une jeunesse s’épanouissant.


Bonus track 2

Film : Kabhi Khushi Kabhie Gham
Titre : Kabhi Khushi Kabhie Gham
Année : 2001
Chanteur : Lata Mangeshkar
Compositeurs : Jatin-Lalit
Que se passe-t-il ? C’est le moment des retrouvailles. Rahul ne s’attend pas à retrouver Nandini dans un centre commercial. Pourtant Rohan a tout organisé : Mère et fils, séparés, seront à nouveau réunis. Le clip abuse efficacement des ralentis et des gros plans sur des yeux vitreux et larmoyants. L’attente impatiente de la voix de Lata, que nous savons venir, nous laisse tout le temps de frissonner. L’émotion se passe de traductions.


[1État princier marathe, l’Indore intégrera l’Union à l’indépendance du pays. Il fait aujourd’hui partie de l’État du Madhya Pradesh.

[2Sœurs inséparables pendant l’enfance, elles se seraient distancées après qu’Asha se soit enfuie — à 16 ans ! — avec un homme de 30 ans son aîné. Lata, mécontente du choix de sa sœur, n’approuvait pas le mariage. Leur communication se détériore pendant plusieurs années. Leur « querelle » a même inspiré le Saaz de Sai Paranjpye (1998), un long-métrage qui sera rejeté par la propre Asha.

[3« L’Armée de Shivaji », parti nationaliste marathi, allié électoral du Bharatiya Janata Party (BJP).

[4La musique hindoustanie est au nord de l’Inde ce que la musique carnatique est au Sud : une tradition musicale multiséculaire.

[5Sa mère aurait été une devadasi, (« servante de la divinité »). Les devadasis étaient des femmes consacrées — une sorte de prêtresses — attachées à un temple et dévouées à son entretien.

[6Anil Biswas est, entre autres, le compositeur de Kismet. Ghulam Haider, quant à lui, présenta Lata à Khemchand Prakash, directeur musical de Mahal.

[7Les bhajans sont des chants dévotionnels à l’intention d’une divinité.

[8Après l’intervention et l’occupation du Tibet par l’Armée Populaire de Libération dans les années 50, la Chine agresse militairement l’Inde pour modifier à son avantage leur nouvelle frontière commune. On compte approximativement 3 000 soldats indiens morts dans ce conflit.

[9Plus tard, comme à l’accoutumé dans le monde su spectacle, on lui prêtera une liaison avec le musicien Bhupen Hazarika…

[10Elle rejoint donc Satyajit Ray, Raj Kappor, etc. Il convient de souligner que la première personne à recevoir ce prix ce fut Devika Rani en 1969.

[11Chanteuse de musique carnatique, de la région du Deccan dans l’État du Karnataka. Première chanteuse à recevoir le Bharat Ratna en 1974, ainsi que le prix Ramón Magsaysay (que certains considèrent comme le « Prix Nobel » asiatique).

[12Salman Rushdie dans son livre Le Dernier Soupir du Maure (1995) a fait une caricature, dans les règles de l’art, de cet ignoble personnage, par ailleurs ancien journaliste satirique et fondateur de la Shiv Sena en 1966.

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Filmographie sélective

2010 — Dunno Y… Na Jaane Kyon

2009 — Jail

2006 — Rang De Basanti

2006 — Taxi No 9211

2005 — Bewafaa

2005 — Lucky

2005 — Page 3

2004 — Veer-ZaaraTere Liye

2002 — Mujhse Dosti Karoge !Andekhi Anjaani

2001 — One 2 Ka 4

2001 — La Famille indienneKabhi Khushi Kabhie Gham

2001 — LagaanO Paalanhaare

2001 — Lajja

2001 — Zubeidaa

2000 — MohabbateinHumko Humise Churaalo

2000 — Pukar

1998 — Satya

1998 — Dil Se…i

1998 — DushmanChithi Na Koi Sandes

1997 — Dil To Pagal HaiDil To Pagal Hai

1995 — Dilwale Dulhania Le JayengeTujhe Dekha To

1995 — Karan Arjun Jaati Hoon Main

1995 — Guddu

1994 — 1942 - A Love Story

1994 — Hum Aapke Hain Koun… ! — Didi Tera Devar Deewana

1994 — Yeh DillagiHothon Pe Bas

1993 — Aaina

1993 — King Uncle

1993 — Maya Memsaab

1993 — DarrTu Mere Saamne

1992 — Parampara

1991 — LamheMegha Re Megha

1990 — Kishen Kanhaiya

1989 — Maine Pyar KiyaMaine Pyar Kiya

1989 — ChandniMere Haathon Mein

1986 — Najina

1983 — Masoom

1983 — Hero

1982 — Prem Rog

1982 — Deedar-E-Yaar

1982 — Vidhaata

1982 — ShaktiJane Kaise Kab Kahan Iqrar Ho Gaya

1982 — Prem RogYeh Galiyan Yeh Chaubara

1981 — SilsilaNeela Aasman So Gaya

1980 — Shaan

1980 — Karz

1980 — Ali Baba aur 40 Chor

1979 — Nauker

1979 — Kaala Patthar

1978 — Main Tulsi Tere Aangan Ki

1978 — Satyam Shivam Sundaram

1978 — DonJiska Mujhe Tha Intezar

1978 — TrishulGapoochi Gam Gam

1977 — Amar Akbar Anthony

1976 — Kabhie KabhieKabhi Kabhie Mere Dil Mein

1975 — SholayHaa Jab Tak Hai Jaan

1975 — Mili

1974 — Kora Kagaz

1974 — Roti Kapada Aur Makaan

1973 — Abhimann

1973 — Yaadon Ki Baaraat

1973 — Zanjeer

1973 — Bobby

1973 — Aa Gale Lag Jaa

1973 — AnamikaLogo Na Maro Ise

1972 — Parichay

1972 — Pakeezah

1972 — Ek Nazar

1971 — Haathi Mere Saathi

1971 — Hare Rama Hare Krishna

1971 — Anand

1971 — CaravanDaiya Ae Main Kahan

1970 — Khilona

1970 — Geet

1970 — Kati Patang

1969 — Aradhana

1967 — Jewel Thief

1965 — Guide

1964 — Sangam

1963 — Bandini

1961 — GuddiHumko Man Ki Shakti Dena

1960 — Chaudhvin Ka Chand

1960 — Mughal-E-Azam

1960 — Chhalia

1957 — Do Aankhen Barah Haath

1957 — Mother IndiaDuniya Mein Hum Aaye Hian To

1956 — Jagte Raho

1956 — AawazDum Bhar Jo

1956 — Chori ChoriAaja Sanam Madhur Chandani

1955 — DevdasJise Tu Kabool Karle

1955 — Shree 420Pyar Hua Iqrar Hua

1953 — AnarkaliYeh Zindagi Usi Ki Hai

1952 — Mangala, fille des Indes

1952 — DaagJab Bhi Jee Chahe

1951 — Awaara

1949 — Barsaat

1949 — AndazKoi Mere Dil Mein

1949 — MahalAayega Aanewala